Documentant au jour le jour les pertes humaines et matérielles enregistrées depuis le début de la guerre totale menée par les forces d’occupation sionistes à Ghaza, le Bureau central palestinien des statistiques (BCPS) fournit un bilan effroyable des boucheries et des destructions israéliennes commises dans l’enclave dévastée.
Après les frappes israéliennes qui ont coûté la vie à 7 travailleurs humanitaires de l’organisation World Centrale Kitchen, l’ONG exige l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur ce carnage en appelant plusieurs pays à se joindre à sa demande. De leur côté, MSF, Oxfam et d’autres ONG présentes en Palestine ont dénoncé l’ampleur de la catastrophe humanitaire à Ghaza et la difficulté de poursuivre leur action dans des conditions aussi périlleuses.
Proclamé officiellement à Alger en 1988, il a fallu attendre l’année 2012 pour que l’Etat de Palestine accède au statut d’observateur au sein de l’ONU. Et malgré le fait qu’il soit reconnu par 140 pays sur les 193 qui siègent à l’Assemblée générale des Nations unies, il n’est toujours pas admis comme membre à part entière de l’ONU.
Les douceurs ramadhanesques semblent un lointain souvenir pour les Ghazaouis. Au 22e jour du mois sacré, les habitants de l’enclave martyrisée continuent à compter leurs morts sans connaître un instant de paix.
L’occupant sioniste est en train de mettre en place un plan machiavélique d’une annexion partielle qui ne dit pas son nom. «Israël perpétue son occupation militaire de la bande de Ghaza en délimitant la soi-disant zone tampon qui dévore une grande partie de la bande et la démembre», a dénoncé hier le département des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne.
En l’absence de trêve et devant l’entêtement criminel israélien à aller jusqu’au bout de son entreprise génocidaire dans l’impunité la plus totale, un statu quo affreux est en train de décimer la population de Ghaza. Aux boucheries de masse qui fauchent chaque jour des contingents entiers d’innocents, s’ajoutent les «martyrs de la faim», comme les appelait dans un communiqué rageur le ministère palestinien des AE.
A la faveur du soutien de plus en plus fervent affiché à l’égard de la population civile de Ghaza et, par ricochet, envers la cause palestinienne, l’idée de reconnaissance de l’Etat de Palestine (qui a vu le jour à Alger en 1988) est en train de faire son chemin en gagnant de plus en plus de terrain à l’échelle mondiale.
Selon le ministère de la Santé à Ghaza, 8 massacres ont été commis dans la nuit de lundi à mardi, soit après la proclamation du cessez-le-feu par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ces tueries ont fait 81 morts et 93 blessés.
«Plus de 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans des raids israéliens qui ont visé cinq habitations à Rafah depuis dimanche matin», rapporte l’agence Wafa.
Ces derniers jours, les forces d’occupation sionistes mènent une nouvelle série d’assauts contre les principaux hôpitaux de la bande de Ghaza au motif d’y traquer les combattants palestiniens.
Décidément, les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU n’arrivent toujours pas à s’entendre sur une résolution consensuelle pour faire stopper le bain de sang à Ghaza. Depuis le début de la guerre impitoyable faite au peuple palestinien, le Conseil de sécurité n’a réussi à adopter que deux résolutions, «essentiellement humanitaires». Mais même celles-ci n’ont été d’aucun effet, l’aide humanitaire entrant à Ghaza étant très limitée.
Le 14 mars, Mahmoud Abbas a nommé Mohammad Moustafa, un de ses proches conseillers, au poste de Premier ministre. Une nomination vivement critiquée par le Hamas, soutenu par le Jihad islamique et le FPLP. Le Fatah riposte avec véhémence aux attaques du Hamas. Ce regain de tension ravive un vieux contentieux qui remonte aux élections législatives de 2006, qui ont conduit à une profonde fracture au sein d’un corps politique palestinien déjà éprouvé par les affres de l’occupation. Face aux enjeux cruciaux de l’après-7 octobre, les Palestiniens n’ont d’autre choix que de s’unir…
Benyamin Netanyahu a fait part une nouvelle fois hier de son intention de lancer une opération d’envergure sur Rafah. En visite dans la région, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a exprimé, depuis la Jordanie, son opposition à une telle opération qui, a-t-il prévenu, «rendrait la paix régionale très difficile». M. Scholz, qui s’est entretenu hier avec le roi Abdallah II de Jordanie, a plaidé pour un «cessez-le-feu durable», en soulignant : «Nous devons tout faire pour que la situation ne s’aggrave pas.»
Jeudi soir, une nouvelle tuerie a été commise dans la ville de Ghaza alors qu’une foule affamée attendait un convoi humanitaire au rond-point «Al Koweït». D’après le ministère de la Santé de Ghaza, l’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule. Bilan : 20 morts et 155 blessés. Cela rappelle la boucherie du 29 février dernier où 117 innocents ont été tués et 800 autres blessés sous le feu de l’occupant alors qu’ils ne faisaient qu’attendre une aide famélique.
Malgré les opérations humanitaires qui se multiplient pour tenter d’approvisionner la bande de Ghaza, les quantités de vivres qui réussissent à entrer dans l’enclave assiégée demeurent extrêmement insuffisantes. «Il est impensable qu’en 2024, dans un monde qui produit plus que suffisamment de nourriture, des enfants palestiniens meurent de faim», déplore l’ONG Defence For Children.
Un bateau de l’ONG espagnole Open Arms a inauguré hier le corridor maritime reliant le port chypriote de Larnaca à la bande de Ghaza. L’opération qui a été réalisée conjointement avec une autre organisation caritative, World Central Kitchen (WCK), consiste en l’acheminement de 200 tonnes de vivres au profit de la population palestinienne assiégée.
Les forces d’occupation israéliennes ont commis un nouveau carnage pour marquer à leur manière, de façon cynique et brutale, l’arrivée du Ramadhan, tuant pas moins de 67 Palestiniens et en blessant 106 autres en 24 heures, entre dimanche soir et lundi matin.
Voici donc planté le décor de ce triste Ramadhan 2024 qui même pour nous, citoyens d’Algérie, n’aura pas la même saveur, affectés que nous sommes par ce qu’endurent nos frères palestiniens. Alors que dire de ce que ressentent ceux qui subissent depuis plus de cinq mois maintenant, depuis exactement 156 jours, un véritable déluge de feu et des violences en tout genre, entre la famine, le froid, la peur, les affres de l’arrachement…
Chaque jour, les forces d’occupation israéliennes «tuent en moyenne 63 femmes à Ghaza, dont 37 mères laissant derrière elles des familles dévastées et des enfants sans protection», relève un rapport d’ONU-Femmes.
«Le mouvement féministe palestinien est sorti du ventre du mouvement de libération nationale. Il l’a influencé et il en a été influencé.»