Treize milliards de centimes en coupures de 2000 DA, trois autres en billets de 1000 DA, plusieurs sacs de liasses de 500 DA, 36 000 euros auxquels il faut ajouter un lot de lingots d’or. Tel est le «trésor» qu’ont découvert les limiers de la Gendarmerie nationale, relevant du groupement de Annaba, dans la résidence d’un important homme d’affaires, propriétaire de plusieurs biens à Skikda, une minoterie à Annaba, des sablières à El Tarf et autres promotions immobilières.
Outre l’importante somme d’argent liquide, témoignant de transactions sans chèques, le mis en cause, la soixantaine, est connu pour ses démêlés avec la justice.
Originaire de la wilaya de Skikda, cet homme, actuellement en fuite, se prévaut de «relations» présumés avec les sphères militaire, judiciaire et administrative.
Selon des sources judiciaires, le mandat de perquisition a été émis par le procureur près le tribunal d’El Hadjar et visé par le parquet général de Annaba, donnant le plein droit aux enquêteurs d’accéder légalement au domicile du mis en cause, même en son absence car, aux convocations de la brigade de gendarmerie d’El Hadjar, le présumé accusé n’a pas répondu.
La même procédure a été appliquée également quant à ses biens dans la wilaya de Skikda et au siège de sa minoterie, AGB Yagout. Sur place, abondent les mêmes sources, ils ont récupéré plusieurs documents et autres lettres «anonymes» dénonçant des hauts responsables de la justice et des services de sécurité. Implanté à El Hadjar, sa minoterie, AGB Yagout, est depuis quelques mois sur la liste des semouleries soupçonnées de trafic de blé subventionné.
Ce qui a poussé, selon nos informations, ses associés, son frère et sa sœur, à le poursuivre en justice.
TRAFIC DE BLÉ SUBVENTIONNE
En mai 2021, des fellahs éleveurs ont manifesté devant la minoterie pour dénoncer le trafic de ce produit alimentaire.
«A l’instar des autres, le nouveau propriétaire de la minoterie AGB Yagout, nous livrent avec parcimonie les quotas en aliment de bétail, malgré une convention validée par la DSA. Le plus gros est cédé aux fellahs sinon aux revendeurs des autres wilayas avec des prix supérieurs à ceux plafonnés par le ministère de l’Agriculture», dénoncent les victimes de cette situation.
Selon les chiffres de la Direction des services agricoles (DSA), la wilaya de Annaba compte trois coopératives et quelque 1600 fellahs éleveurs bovins, ovins et caprins.
Les besoins de chacune des coopératives sont estimés à quelque 1800 quintaux/mois à raison de 2140 DA/quintal hormis les quantités acquises, au minimum, à raison de 2800 DA/quintal au marché parallèle. Où est passée la différence ? «Ecoulée sur le marché parallèle», répondent les éleveurs de Annaba.