Justice : Le général-major Abderrahmane Arar placé en détention

15/05/2023 mis à jour: 03:50
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Photo : D. R.

Promu général-major le 5 juillet 2019, alors qu’il était chef de l’état-major de la Gendarmerie nationale, désigné à la tête de la gendarmerie le 24 juillet 2019, après la fuite du général Ghali Beleksir et sa famille, puis admis à la retraite au mois d’août 2021, le général-major Abderrahmane Arar vient d’être rattrapé par la justice.

Déféré, au début du mois en cours, devant le tribunal militaire de Blida, il a été placé sous mandat de dépôt, après une longue audition. Selon des sources sûres, il est poursuivi pour, entre autres, «abus de fonction» et «violation des consignes militaires».

Son nom avait déjà fait couler beaucoup d’encre en 2021, puis cité dans un dossier pour lequel il a été auditionné par le juge militaire comme témoin. Il devient donc le troisième commandant de la Gendarmerie nationale à être poursuivi et le deuxième à être en détention.

Le premier est le général Ghali Beleksir, qui s’est offert, en 2021, au prix de 130 000 dollars, le passeport du Vanuatu, un paradis fiscal situé au sud de l’océan Pacifique, lui ouvrant ainsi les portes de 130 pays sans visas.

Jugé par contumace au mois de septembre 2021, il a été condamné à une peine de 20 ans de réclusion criminelle pour des faits de «haute trahison» liés à la «détention d’informations et de documents confidentiels, dans le but de les mettre à la disposition d’un agent d’un pays étranger».

Moins d’une année plutôt, au mois d’octobre 2019, le général-major Menad Nouba est placé en détention, avec quatre autres généraux-majors, par le tribunal militaire de Blida, pour «abus de fonction» et «enrichissement illicite».

Plus d’une année après, il est condamné à un emprisonnement de 15 ans ferme. Peine confirmée en 2022 par la cour d’appel militaire, et en 2023 par la Cour suprême.

La justice militaire lui reproche d’avoir obtenu dans plusieurs wilayas du pays, notamment à Oran, Alger, Tipasa et Ghardaïa, des «biens mal acquis» en «abusant» de ses fonctions de responsable militaire.

Des biens ayant fait l’objet de mesure de saisie et de confiscation judiciaire. Son affaire a éclaté dans le sillage du scandale des 701 kg de cocaïne, saisis, au mois de mai 2018, au large du port d’Oran, dissimulés dans une cargaison de viande congelée, importée du Brésil par le grand magnat de l’immobilier Kamel Chikhi, dont le dossier est toujours en instruction au pôle pénal de Sidi M’hamed, à Alger, depuis 5 ans déjà.

Selon nos sources, plus d’une trentaine de généraux et généraux-majors ont été incarcérés en l’espace de trois années pour «enrichissement illicite» mais aussi pour avoir pris des décisions qualifiées de «violation des consignes militaires».

De nombreux autres officiers ont été incarcérés durant la période de feu Gaïd Salah ainsi que pendant celle de son successeur. 

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