Alors que les négociations entre Palestiniens et Israéliens s’embourbent de nouveau et peinent à sortir avec un accord de cessez-le-feu permanent, les forces d’occupation sionistes redoublent de férocité en intensifiant leurs frappes sur Ghaza.
«Le mouvement et les factions palestiniennes ont rempli toutes leurs obligations dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, mais Netanyahu et son gouvernement ont violé l’accord avant l’achèvement de la première phase et ont recommencé à commettre les crimes les plus odieux et tous les types de génocide en répandant les tueries, la destruction et la famine», dénonce Khalil Al Hayya, le chef du bureau politique du Hamas.
Le mouvement de résistance palestinien Hamas a annoncé qu’il a reçu une nouvelle proposition de trêve transmise par Israël aux médiateurs égyptiens et qataris, et qu’il avait engagé des «consultations approfondies» avant de rendre sa réponse.
«Le Hamas est prêt à libérer tous les otages israéliens dans le cadre d’un accord d’échange global qui comprend l’arrêt complet de la guerre et le début de la reconstruction de Ghaza», a déclaré, samedi à Al Jazeera, Tahar Al Nounou, membre de la direction politique du Hamas. Propos qu’il a confirmés hier à l’AFP.
«Le ciblage des hôpitaux, des centres de santé et du personnel médical est l’une des manifestations les plus odieuses du génocide et un mépris flagrant des principes et des lois humanitaires. Il s’inscrit dans une politique visant à achever la destruction de tous les éléments de la vie à Ghaza afin d’en faire un territoire impropre à la vie humaine et de forcer ses habitants à émigrer par la force militaire», a réagi le ministère palestinien des Affaires étrangères.
La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a qualifié la situation humanitaire à Ghaza d’«enfer sur terre». «Les gens n’ont pas accès à l’eau, à l’électricité et à la nourriture dans de nombreuses régions», a-t-elle dénoncé dans une déclaration à Reuters vendredi, au siège du CICR à Genève.
La même source a précisé que dans la seule journée de jeudi, 112 personnes ont péri sous le feu des attaques sionistes. Parmi elles, 35 ont perdu la vie suite au bombardement de l’école Dar Al-Arqam qui abrite des déplacés, située à Haï Al-Touffah, un quartier du nord-est de la vieille ville de Ghaza.
L’actualité tragique de ces derniers jours à Ghaza, c’est également cette boucherie qui a coûté la vie à 15 secouristes qui n’avaient plus donné signe de vie depuis le 23 mars, et dont les corps ont été découverts dimanche dernier dans une fosse commune à Tell Al Sultan, près de Rafah. Ils ont été enterrés ce lundi, premier jour de l’Aïd, au milieu d’une grande émotion.
«Des centaines de milliers de personnes à Ghaza risquent à nouveau de souffrir de faim et de malnutrition sévères, alors que les stocks de denrées alimentaires humanitaires dans l’enclave s’amenuisent et que les frontières restent fermées», alerte le Programme alimentaire mondial (PAM). L’organisme onusien, qui joue un rôle primordial dans le maintien en vie d’une population sans la moindre ressource, affirme qu’il ne «dispose plus que d’environ 5700 tonnes de stocks alimentaires à Ghaza, ce qui est suffisant pour soutenir les opérations du PAM pendant deux semaines au maximum
Selon le Financial Times, l'armée israélienne compte prendre le contrôle de Ghaza et «l’administrer, réoccupant de fait ce territoire 20 ans après son retrait» de l’enclave palestinienne.
Le docteur Mounir Al Borsh, directeur général de la santé dans la bande de Ghaza, a affirmé, dans une déclaration à Al Jazeera Mubasher, que «les martyrs et les blessés représentent 7% de la population de l’enclave».
730 morts et 1367 blessés ont été recensés à Ghaza en une semaine, soit depuis la rupture de la trêve de façon unilatérale par Israël. Au nombre des victimes des frappes sionistes enregistrées hier figurent deux journalistes : Houssam Shabat, correspondant d’Al Jazeera Mubasher, et Mohammed Mansour, reporter pour la chaîne de télévision Palestine Today.
Le Hezbollah a nié toute implication dans les tirs de roquettes qui ont été à l’origine des représailles israéliennes. Dans un communiqué publié samedi, le parti chiite libanais a fait remarquer que «les allégations de l’ennemi israélien s’inscrivent dans le cadre des prétextes avancés pour poursuivre ses attaques contre le Liban, et qui n’ont pas cessé depuis l’annonce du cessez-le-feu».
Moins de deux mois après une trêve on ne peut plus précaire, où les Palestiniens ont soufflé un peu, Ghaza replonge dans l’enfer, avec la rupture unilatérale du cessez-le-feu décidée par Netanyahu et la reprise des frappes israéliennes sans la moindre pitié pour la population civile, en plein mois de Ramadhan.
«Hocine Zahouane a été tout au long de son existence, de celles et ceux qui nous ont ouvert les yeux et ouvert la voie dans la lutte pour la liberté, l’indépendance, la dignité et la défense des droits humains. Qu’il repose en paix parmi les Justes», écrit l’historien Daho Djerbal en réaction à la disparition de Me Zahouane, décédé lundi soir.
Selon la municipalité de Jénine, le camp de réfugiés de même nom a été quasiment vidé de sa population en 56 jours de harcèlement sécuritaire sioniste. Mohammed Jarrar, maire de la ville, alerte : «Le nombre de personnes déplacées du camp s’élève à 21 000.
Le groupe Ansar Allah avait suspendu ses opérations après l’accord de trêve conclu entre Hamas et Israël. Mais après la décision israélienne, effective depuis le 2 mars, de ne plus autoriser les convois d’aide alimentaire à destination de la population de Ghaza. Abdel Malik Al Houthi, le chef du groupe de résistance yéménite, a annoncé le 8 mars qu’il accordait un délai de quatre jours à Israël pour reprendre l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza. Voyant le gouvernement Netanyahu persister dans sa volonté d’affamer Ghaza, les rebelles yéménites ont annoncé le 11 mars leur décision de renouer avec leurs attaques contre les navires de commerce affrétés par Israël et ceux des pays qui le soutiennent, comme les Etats-Unis.
Signée officiellement avant-hier par le président syrien, Ahmad Al Charaa, la Déclaration constitutionnelle, qui fera office de Loi fondamentale durant la période de transition, donne une idée assez séduisante de la Syrie telle qu’imaginée par les nouveaux maîtres de Damas. Sur le papier en tout cas, elle a tout d’une Constitution libérale digne d’une démocratie moderne. Elle a qui plus est le mérite de tenir compte de la diversité des composantes ethniques et religieuses de la société syrienne.
Cela fait maintenant plusieurs jours que la population de la Bande de Ghaza est exposée à une situation humanitaire extrêmement critique après qu’Israël ait décidé à partir du 2 mars d’empêcher l’entrée des convois d’approvisionnement de l’enclave palestinienne en denrées alimentaires.
L’accord prévoit «l’intégration de toutes les institutions civiles et militaires du nord-est de la Syrie dans l’administration de l’Etat syrien, y compris les postes-frontières, l’aéroport, les champs de pétrole et de gaz». Ce point est extrêmement important car il concerne l’administration autonome kurde du Rojava, le territoire couvrant le nord et le nord-est de la Syrie à majorité kurde, et qui, depuis 2015, est gouverné principalement par les Forces démocratiques syriennes (FDS).