Une semaine après la mort du chef du Hamas, Yahya Sinwar, Palestiniens et Israéliens ont déclaré jeudi dernier qu’ils étaient de nouveaux disposés à reprendre le chemin des négociations après une longue interruption.
Trois semaines après un bombardement massif qui avait ciblé le quartier général du Hezbollah où le successeur potentiel de Nasrallah, cheikh Hachem Safieddine, était réuni avec de hauts responsables militaires du mouvement de résistance libanais, il a été confirmé hier que Safieddine a été tué lors de cette attaque.
Le mercredi 23 octobre, la phase intensive de la guerre contre le Liban aura bouclé un mois d’hostilités. Selon un décompte de l’AFP et « sur la base de données officielles », au moins 1552 personnes ont été tuées depuis qu’Israël a intensifié ses bombardements à travers le pays à partir du 23 septembre.
Après Ismaïl Haniyeh et Hassan Nasrallah, Israël a réussi à assassiner un autre leader de la résistance antisioniste : Yahya Sinwar. Le chef du bureau politique du Hamas a été tué mercredi à Rafah, où il combattait les armes à la main aux côtés de ses hommes. Réagissant à cette nouvelle, Khalil Al Hayya, chef du Hamas à Ghaza, a insisté, dans une allocution diffusée hier, sur la détermination du mouvement de résistance palestinien à honorer la mémoire de Sinwar en poursuivant dans la voie qu’il a tracée jusqu’à la libération de la Palestine.
La nouvelle de la disparition tragique du chef du bureau politique du Hamas, Yahia Sinwar, a été diversement accueillie. Côté palestinien, elle est venue renforcer le sentiment que le sort s’acharne sur «Mihwar Al Moqawama», l’Axe de la résistance, après les pertes successives de Ismaïl Haniyeh, Hassan Nasrallah et d’autres dirigeants moins en vue et néanmoins importants, comme Fouad Chokr ou Abbas Nilforoushan.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a fermement condamné le bombardement du bâtiment municipal de Nabatiyeh, hier, qui a coûté la vie à six personnes, dont le maire, Ahmad Kahil. L’armée israélienne a «délibérément visé une réunion du conseil municipal à Nabatiyeh», dénonce-t-il. Les élus et autres responsables communaux fauchés par les frappes sionistes «étaient réunis pour discuter de la situation et des secours», a-t-il précisé. Et de déplorer l’immobilisme de la communauté internationale en s’interrogeant : «Qu’est-ce qui peut dissuader l’ennemi de ses crimes, lui qui est allé jusqu’à cibler des Casques bleus dans le Sud ?»
Selon l’ONU, «les combats au Liban ont déplacé 1,2 million de personnes de leurs foyers dont 400 000 enfants». Le Directeur général adjoint de l’Unicef pour les actions humanitaires, Ted Chaiban, s’émeut : «Ce qui m’a frappé, c’est que cette guerre n’a que trois semaines et que tant d’enfants ont été touchés.»
Le secrétaire général adjoint et numéro 2 du Hezbollah, Naïm Kassem, a prononcé hier une allocution télévisée dans laquelle il a insisté pour dire : «On ne peut pas dissocier le Liban de la Palestine, ni l’ensemble de la région de la Palestine.»
Dimanche soir, le Hezbollah a mené une attaque aux drones contre un camp d’entraînement de la Brigade Golani, près de Haïfa, qui a fait 4 morts et 60 blessés parmi les soldats israéliens. Par ailleurs, le «Hizb » a multiplié les opérations ciblées contre les troupes sionistes, leur infligeant des pertes significatives. C’est dire l’importance du potentiel militaire et la formidable résilience du Hezbollah malgré la décapitation de son leadership après l’assassinat de Hassan Nasrallah le 27 septembre et le bombardement massif de son infrastructure.
L’armée israélienne a tiré sur des positions de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, blessant plusieurs Casques bleus. C’est gravissime, et il ne s’agit pas d’un «incident isolé» mais de faits répétés. Ces agressions contre les troupes de l’ONU ont valu à Israël une vague de condamnations unanimes.
«L’opération “Tawfan Al Aqsa” du 7 octobre 2023 a propulsé la dialectique de la violence et de la contre-violence entre le pouvoir colonial d’Israël et la résistance palestinienne à un niveau inégalé dans l’histoire des confrontations de ce XXIe siècle», souligne l’historien et directeur de la revue NAQD, Daho Djerbal, dans son mot de présentation de ce numéro exceptionnel.
Dans un document diffusé après l’attaque sous le titre «Pourquoi l’opération Déluge d’Al Aqsa ?», le Hamas a tenu à préciser que cette action de guérilla s’inscrit dans une guerre de libération contre l’occupant sioniste. L’objectif de cette opération, souligne le mouvement de résistance palestinien, était d’«en finir avec l’occupation, d’arracher notre droit à l’autodétermination comme les autres peuples du monde, et d’établir un Etat palestinien indépendant». «Le combat du peuple palestinien contre l’occupation n’a pas commencé le 7 octobre 2023, mais a débuté bien avant», insiste le Hamas, ajoutant que la Palestine a enduré «105 ans de colonisation : 30 ans sous le joug britannique et 75 ans sous l’occupation sioniste».
Hachem Safieddine, le probable successeur de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, est «injoignable» depuis les raids massifs de jeudi soir qui ont visé son quartier général dans la banlieue sud de Beyrouth, selon Reuters.
Alors que l’attaque déclenchée mardi soir par l’Iran contre Israël donnait l’impression d’un prélude à un embrasement régional de grande ampleur, Téhéran a tenu à calmer le jeu en déclarant que «l’opération est terminée», tout en menaçant l’Etat hébreu de représailles plus puissantes s’il s’avisait d’attaquer l’Iran.
L’intensité des frappes israéliennes sur le Liban a grimpé encore de plusieurs crans hier, précipitant le pays dans l’engrenage d’une guerre d’une plus grande ampleur.
Depuis la récente cyberattaque massive qui a fait au total 37 morts et 2931 blessés, l’armée israélienne n’a pas desserré l’étau sur le Liban.
Alors que la météo commence à se gâter depuis la fin «officielle» de l’été et l’entrée de l’automne, dans la bande de Ghaza, les intempéries et les pluies diluviennes qui s’abattent sur les camps de déplacés sont devenues un cauchemar pour les habitants de l’enclave assiégée.
l Depuis mardi, la guerre entre le Hezbollah et Israël a franchi un palier critique, plongeant le Liban dans l’horreur. Après l’attaque en deux temps moyennant des appareils de transmission piégés orchestrée par les services secrets israéliens, et dont le bilan actualisé fait état de 37 morts et près de 3000 blessés, une série de raids s’abat sur le pays. Jeudi soir, l’aviation israélienne a bombardé sans merci les positions du mouvement de résistance libanais au sud. Hier, une frappe aérienne sur la banlieue sud de Beyrouth, ciblant un haut cadre du Hezbollah, a fait 8 morts et 59 blessés.
Après l’attaque aux bipeurs perpétrée par Israël avant-hier au Liban, et qui a fait 12 morts et près de 2800 blessés, une deuxième vague d’explosions d’appareils de transmission radio utilisés par le Hezbollah a semé de nouveau le chaos ce mercredi à Beyrouth et dans plusieurs villes du pays.
Dans un rapport de 649 pages, le ministère de la Santé de Ghaza a publié une liste des victimes de l’atroce campagne militaire israélienne arrêtée au 31 août 2024, avec leurs noms, leurs âges et les références de leurs pièces d’identité. La liste comprend plus de 34 000 noms, dont 710 nourrissons qui ont moins d’un an.