Benyamin Netanyahu a fait part une nouvelle fois hier de son intention de lancer une opération d’envergure sur Rafah. En visite dans la région, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a exprimé, depuis la Jordanie, son opposition à une telle opération qui, a-t-il prévenu, «rendrait la paix régionale très difficile». M. Scholz, qui s’est entretenu hier avec le roi Abdallah II de Jordanie, a plaidé pour un «cessez-le-feu durable», en soulignant : «Nous devons tout faire pour que la situation ne s’aggrave pas.»
Jeudi soir, une nouvelle tuerie a été commise dans la ville de Ghaza alors qu’une foule affamée attendait un convoi humanitaire au rond-point «Al Koweït». D’après le ministère de la Santé de Ghaza, l’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule. Bilan : 20 morts et 155 blessés. Cela rappelle la boucherie du 29 février dernier où 117 innocents ont été tués et 800 autres blessés sous le feu de l’occupant alors qu’ils ne faisaient qu’attendre une aide famélique.
Malgré les opérations humanitaires qui se multiplient pour tenter d’approvisionner la bande de Ghaza, les quantités de vivres qui réussissent à entrer dans l’enclave assiégée demeurent extrêmement insuffisantes. «Il est impensable qu’en 2024, dans un monde qui produit plus que suffisamment de nourriture, des enfants palestiniens meurent de faim», déplore l’ONG Defence For Children.
Un bateau de l’ONG espagnole Open Arms a inauguré hier le corridor maritime reliant le port chypriote de Larnaca à la bande de Ghaza. L’opération qui a été réalisée conjointement avec une autre organisation caritative, World Central Kitchen (WCK), consiste en l’acheminement de 200 tonnes de vivres au profit de la population palestinienne assiégée.
Les forces d’occupation israéliennes ont commis un nouveau carnage pour marquer à leur manière, de façon cynique et brutale, l’arrivée du Ramadhan, tuant pas moins de 67 Palestiniens et en blessant 106 autres en 24 heures, entre dimanche soir et lundi matin.
Voici donc planté le décor de ce triste Ramadhan 2024 qui même pour nous, citoyens d’Algérie, n’aura pas la même saveur, affectés que nous sommes par ce qu’endurent nos frères palestiniens. Alors que dire de ce que ressentent ceux qui subissent depuis plus de cinq mois maintenant, depuis exactement 156 jours, un véritable déluge de feu et des violences en tout genre, entre la famine, le froid, la peur, les affres de l’arrachement…
Chaque jour, les forces d’occupation israéliennes «tuent en moyenne 63 femmes à Ghaza, dont 37 mères laissant derrière elles des familles dévastées et des enfants sans protection», relève un rapport d’ONU-Femmes.
«Le mouvement féministe palestinien est sorti du ventre du mouvement de libération nationale. Il l’a influencé et il en a été influencé.»
L’UNRWA accuse, entre autres, Israël d’avoir forcé ses employés à faire «de faux aveux» sur des liens supposés avec Hamas et avec les attaques du 7 octobre. «Ces aveux forcés, obtenus sous la torture, sont utilisés par les autorités israéliennes pour diffuser des informations erronées, dans le cadre des tentatives de démantèlement de l’UNRWA», révèle l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.
C’est la première fois qu’un haut responsable américain se prononce en faveur d’un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza en 150 jours d’une guerre totale contre le peuple palestinien.
Dans le contexte de la guerre totale menée par l’entité sioniste contre Ghaza et contre l’ensemble du corps national palestinien, il apparaît plus que jamais urgent que le Fatah et le Hamas, les deux poumons de la résistance palestinienne, unissent leurs forces en prévision des batailles à venir.
«Seuls 95 camions environ peuvent entrer chaque jour, contre près de 500 avant la guerre, à une époque où les besoins n’étaient pas aussi élevés qu’aujourd’hui», constate l’ONG humanitaire CARE de lutte contre la faim.
Depuis le début de la guerre contre Ghaza, il ne se passe quasiment pas un jour sans que des artistes, des écrivains, des poètes et autres figures du monde de la culture à l’échelle mondiale ne se fendent d’un mot, d’un geste, d’une œuvre, pour exprimer leur soutien au peuple palestinien.
La 55e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies s’est ouverte hier à Genève. La tragédie que vit le peuple palestinien à Ghaza était à l’ordre du jour des travaux du CDH. Le chef de l’ONU a prévenu, au cours de cette première journée, des conséquences épouvantables d’une offensive militaire à grande échelle sur Rafah.
Alors que les massacres des Palestiniens se poursuivent à raison d’une centaine au moins de morts par jour, les négociations semblent repartir du bon pied en vue de parvenir à une trêve. Jake Sullivan, conseiller de Joe Biden, a déclaré hier à CNN qu’un « terrain d’entente» a été trouvé lors des récentes discussions qui ont eu lieu à Paris.
«Les Etats-Unis isolés au G20 alors que la crise à Ghaza s’aggrave», titrait ce jeudi le Washington Post. Et d’expliquer : «L’opposition américaine à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza a fait l’objet de critiques répétées lors d’une réunion de deux jours des chefs de la diplomatie des 20 plus grandes économies mondiales, dernier signe de l’isolement de Washington sur cette question.»
«Rafah est devenue un réservoir explosif et son invasion signifierait des milliers de morts», alerte le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh.
Alors que les discussions autour d’une trêve amorcées par la réunion de Paris puis poursuivies au Caire n’ont rien donné, l’entité sioniste a menacé de lancer une vaste offensive sur Rafah, si les otages détenus à Ghaza ne sont pas libérés d’ici au début du Ramadhan.
Au 133e jour de la guerre menée par l’armée sioniste contre la Bande de Ghaza, les frappes israéliennes se poursuivent avec le même acharnement sur différents secteurs de l’enclave meurtrie. Si le sud d’Al Qita’ continue à concentrer le gros des opérations en alimentant de vives inquiétudes quant au sort de la population de Rafah, les régions nord ne sont pas pour autant à l’abri des raids israéliens.
Le plan israélien «visant à déplacer de force les Palestiniens de la dernière ‘‘zone sûre’’ désignée dans la Bande de Ghaza, au moyen d’actes graves de violence militaire, équivaut à une Nakba continue et à un acte génocidaire de transfert forcé», préviennent le Centre palestinien des droits de l’homme et les organisations Al Haq et Al Meezan.