Le ballet diplomatique dans la capitale syrienne se poursuit. Après les chancelleries européennes, principalement le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, qui ont envoyé chacune, ces derniers jours, une délégation à Damas, c’est au tour des Américains de faire le pas vers les nouvelles autorités syriennes incarnées par Hayat Tahrir Al Sham (HTS) et son chef Ahmad Al Sharaa.
Même si les Occidentaux continuent à se montrer prudents à l’égard d’Ahmad Al Sharaa, ce chef islamiste timide et réservé qui a fait tomber Al Assad, en répétant qu’ils le jugeront sur les actes, on assiste ces derniers jours à un véritable ballet diplomatique dans la capitale syrienne.
Après avoir porté les armes contre le régime d’Al Assad jusqu’à le faire tomber au bout de 13 ans de guerre civile, les insurgés syriens troquent leur uniforme de guérilleros contre une tenue civile comme l’a fait leur chef, Ahmad Al Sharaa, et s’évertuent maintenant à remettre «le politique» en marche. Ils le savent, la tâche de la restauration (voire de la refondation) de l’Etat syrien est extraordinairement complexe.
Alors que les langues se délient et que les témoignages se multiplient sur les circonstances dans lesquelles Bachar Al Assad a fui la Syrie suite à la chute de Damas aux mains des insurgés, le président déchu est sorti pour la première fois du silence qu’il s’est imposé depuis sa fuite.
Huit jours après la chute du dictateur syrien Bachar Al Assad, les langues se délient peu à peu, livrant des détails précis sur la façon dont le Président déchu a réussi à se faire exfiltrer de Damas.
Les Syriens ont fêté hier dans une formidable communion le premier vendredi sans le dictateur Bachar Al Assad et son armée de tortionnaires l Les images diffusées de ces rassemblements populaires donnaient à voir des foules impressionnantes à Damas, à Halab, à Hama, à Homs, à Lattaquié, à Souaida, à Deraa… l Partout était célébrée avec ardeur l’unité retrouvée du peuple syrien.
On assiste depuis la chute de Bachar Al Assad à des scènes inquiétantes de violence vengeresse en Syrie : pendaisons sur la place publique, exécutions sommaires de membres de l’armée syrienne filmées et diffusées sur les réseaux sociaux ou encore l’incendie, mardi soir, du tombeau de Hafez Al Assad. Des scènes qui montrent que le rétablissement de la sécurité, la démilitarisation des milices et la mise en œuvre d’une justice transitionnelle sont l’un des grands défis qui attendent le premier gouvernement post-Al Assad.
Le tout premier chef de gouvernement de l’ère post-Al Assad, Mohammad Al Bashir, avait déjà été désigné en janvier 2024 pour diriger le gouvernement autonome d’Idleb appelé «Houkoumat al Inqadh» (Gouvernement du salut). Cette administration autonome avait été mise en place en 2017 alors que ce gouvernorat du Nord s’était complètement détaché du pouvoir central de Damas. C’est donc fort de cette expérience que cet ingénieur électronicien de formation a été choisi pour diriger la transition en Syrie.
Après l’émotion, un voile d’inquiétude. Car, comme souvent, la question est de savoir qui mettre à la place du dictateur supprimé, et comment trouver une «recette constitutionnelle» qui contente tout le monde, avec un calendrier, une feuille de route, un agenda clair l En parlant d’agenda, l’histoire des «printemps arabes» a démontré combien ce mot d’agenda peut être plein d’équivoque. Car, souvent, il fait penser à des factions servant un «agenda étranger». C’est d’ailleurs l’un des gros tests sur lesquels sont attendus Hayat Tahrir Al Sham et ses alliés : comment éviter que la Syrie soit mise sous «tutelle».
Au bout de 13 ans de guerre civile et de 12 jours d’une offensive fulgurante, le régime de Bachar Al Assad est tombé ce dimanche 8 décembre à Damas. Cette fois, le président syrien n’a guère pu compter sur ses alliés traditionnels. La Russie est embourbée dans le conflit ukrainien. Et l’Iran et le Hezbollah ont laissé beaucoup de force sur le front de la résistance contre Israël.
Les milices armées poursuivent leur progression fulgurante depuis les provinces du nord de la Syrie en direction de Damas, dans le but clairement proclamé de faire tomber le régime de Bachar Al Assad.
Entre morcellement de son territoire et violences armées, la Syrie est confrontée à une crise politique et humanitaire majeures, aggravée par le récent réveil des dissidences armées conduites par des mouvements islamistes radicaux. Les tensions qui secouent le pays depuis plus de 13 ans ont fait que la Syrie connaît «l’une des plus graves crises humanitaires au monde, avec 16,7 millions de personnes ayant besoin d’aide et plus de 7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays».
l Une coalition armée dominée par Hayat Tahrir Al Sham (HTS), une organisation islamiste constituée principalement de transfuges de Jabhat al Nosra (branche syrienne d’Al Qaïda), et soutenue par d’autres milices armées dont certaines sont appuyées par la Turquie, a lancé une vaste offensive sur le nord-est de la Syrie le mercredi 27 novembre, jour de l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël. Depuis, ces factions armées se sont emparées de plusieurs territoires du gouvernorat d’Alep. Avant cette offensive, «le nord-ouest de la Syrie bénéficiait d’un calme précaire en vertu d’un cessez-le-feu instauré en 2020, sous le parrainage d’Ankara et de Moscou», souligne l’AFP.
l La Syrie a connu de graves bouleversements sociopolitiques en 2011. Si le régime d’Al Assad a tenu le choc, la crise a conduit néanmoins à l’émergence de nombreux groupes d’opposition armés, dont des mouvements extrémistes religieux qui contrôlent encore certains territoires. Le plus redoutable d’entre eux était Jabhat Al Nosra. Il était fortement lié à sa naissance à Daech, l’organisation de l’Etat Islamique en Irak. Le groupe s’est ensuite rapproché d’Al Qaïda. Et il se trouve que Hayat Tahrir Al Sham, qui est à la tête de l’offensive actuelle, est constitué principalement d’anciens djihadistes du Front Al Nosra.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé jeudi à faire pression sur l’entité sioniste pour l’obliger à arrêter ses violations de l’accord de cessez-le-feu. De fait, alors que cet accord est entré en vigueur le 27 novembre à l’aube, l’armée israélienne a mené plusieurs frappes dans le Sud.
Il Qui était le Bachagha Boualem, ce chef tribal dont l’évocation fait fatalement penser à la guerre qu’il a menée avec acharnement contre le FLN à la tête de la harka des Beni Boudouane, dans l’Ouarsenis ? Petite enquête biographique sur le harki le plus célèbre de l’histoire…
Disséquant le tissu social des communautés rurales de l’Ouarsenis et du Dahra et leur évolution sociopolitique de la fin de la Première Guerre mondiale à la lutte de libération, Neil MacMaster propose une analyse rigoureuse de la façon dont la société paysanne de ce territoire névralgique, qui sera l’un des poumons de la Wilaya IV historique, va basculer dans le nationalisme indépendantiste, apportant un soutien vital aux maquis de l’ALN.
Selon le HCR, 28 000 Libanais se sont réfugiés en Irak depuis le 23 septembre. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés ajoute que quelque «473 000 personnes en provenance du Liban ont également traversé la frontière syrienne au cours des dernières semaines».
Un communiqué des services du Premier ministère a formellement démenti les allégations faisant état de «prétendues mesures restrictives» aux opérations commerciales entre l’Algérie et la France. Le communiqué réagissait à un post publié par Xavier Driencourt sur le réseau X, dans lequel l’ancien ambassadeur de France à Alger soutient que «l’Algérie a décidé de bloquer toutes les importations françaises et les exportations vers la France».
Durant son premier mandat présidentiel (2016-2020), Donald Trump avait multiplié les gestes de soutien à Israël aux dépens des Palestiniens. L’un des plus décriés était la proclamation unilatérale, en décembre 2017, de Jérusalem comme capitale éternelle et indivisible d’Israël. En mai 2018, il avait ordonné le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à la ville sainte palestinienne. En août de la même année, Washington coupait les vivres à l’UNRWA.