Israël multiplie les frappes aveugles : Nouvelle boucherie dans une école à Ghaza

05/04/2025 mis à jour: 13:11
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Au moins 1249 Palestiniens ont été tués depuis la reprise des raids israéliens le 18 mars dernier - Photo : D. R.

La même source a précisé que dans la seule journée de jeudi, 112 personnes ont péri sous le feu des attaques sionistes. Parmi elles, 35 ont perdu la vie suite au bombardement de l’école Dar Al-Arqam qui abrite des déplacés, située à Haï Al-Touffah, un quartier du nord-est de la vieille ville de Ghaza.

La nouvelle campagne punitive israélienne contre la population de Ghaza, entamée le 18 mars, a redoublé de violence ces derniers jours. Des vidéos en provenance de l’enclave terrorisée, diffusées sur les réseaux sociaux, donnent à voir une véritable avalanche de missiles et de bombes qui s’abattent aveuglément sur des zones urbaines extrêmement denses, fauchant sauvagement des dizaines de civils innocents à chaque raid. Cette escalade complètement disproportionnée s’est poursuivie ce vendredi, faisant de nouveau un nombre effroyable de victimes.

Selon le site d’Al Jazeera Mubasher, au moins 25 Palestiniens ont été tués et plusieurs autres ont été blessés suite à des bombardements israéliens menés hier, à l’aube, sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza. Un correspondant d’Al Jazeera Mubasher a rapporté que «19 des 25 martyrs ont trouvé la mort lorsque les forces d’occupation ont bombardé une maison appartenant à la famille Al-Aqad dans le quartier Al-Manara, de la ville de Khan Younès».

Au centre de la bande de Ghaza, l’armée d’occupation a pilonné à l’artillerie lourde le nord-est du camp de réfugiés de Nusseirat, indique Al Jazeera. L’entité sioniste continue à cibler délibérément des infrastructures et des équipements stratégiques pour mettre à genoux la population de Ghaza. Selon Al Jazeera Mubasher,  «un raid israélien a visé l’usine de dessalement  Ghabayn dans la rue Al-Sikka, à l’est du quartier Al-Touffah dans la ville de Ghaza».

«Des corps d’enfants en lambeaux»

L’AFP nous apprenait de son côté hier que l’occupant a «lancé une nouvelle offensive au sol vendredi à Ghaza-Ville, intensifiant ses opérations dans le territoire palestinien». «Ces opérations interviennent après que le Premier ministre Benyamin Netanyahu a promis d’accentuer la pression militaire sur le mouvement islamiste palestinien Hamas pour obtenir la libération des otages encore retenus à Ghaza»,  note l’agence française. «Nous morcellerons la bande de Ghaza et nous augmenterons la pression pour qu’ils nous rendent nos otages», a menacé Benyamin Netanyahu mercredi. Ce vendredi, les troupes sionistes engagées dans cette campagne terrestre ont investi Al Choujaîya, un quartier emblématique de Ghaza-ville, «afin d’étendre la zone de sécurité», a justifié l’armée israélienne.

D’après un décompte de la Défense civile, les attaques israéliennes ont fait 30 morts au moins, jusqu’à la mi-journée de ce 4 avril. «Nous sommes coincés avec ma famille chez ma soeur. L’armée d’occupation est très proche de nous. Les obus et les missiles tombent sur les maisons et les tentes (de déplacés). La mort nous menace de toutes parts», a témoigné une habitante du quartier d’Al Choudjaîya, à l’AFP. Une autre dame raconte au correspondant de la même agence : «C’était comme le Jour du Jugement dernier.

Ils ont bombardé avec des missiles, tout est devenu sombre. Nous avons commencé à chercher nos enfants et nos biens, mais tout a disparu. Nos enfants ont disparu».  Selon le ministère de la Santé, au moins 1249 Palestiniens ont été tués depuis la reprise des raids israéliens le 18 mars dernier. La même source a précisé que dans la seule journée du jeudi 3 avril, 112 personnes ont péri sous le feu des attaques sionistes.

Dans le lot, une véritable boucherie a été commise lors du bombardement avant-hier de l’école Dar Al-Arqam qui abrite des déplacés, située à Haï Al-Touffah, un quartier du nord-est de la vieille ville de Ghaza. La Défense civile a déclaré dans un premier temps que l’attaque a fait 31 morts, dont des enfants, ainsi que des dizaines de blessés. La même autorité a fait savoir que six personnes étaient portées disparues après le bombardement.

«Les gens sont épuisés»

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a affirmé à Al Jazeera que «des corps d’enfants en lambeaux se trouvaient éparpillés un peu partout à la suite du massacre». Il a ajouté que «des dizaines de blessés se trouvent sous les décombres et les équipes médicales ne sont pas en mesure de leur porter secours en raison du manque de moyens». Hier, le bilan de la tuerie s’est alourdi à 35 morts.

Réagissant à ce énième carnage, le Hamas a déclaré dans un communiqué que «le massacre commis par l’armée d’occupation israélienne est un nouveau crime brutal visant des civils dans le cadre de la guerre génocidaire d’Israël contre Ghaza». «L’incapacité injustifiée de la communauté internationale et des pays du monde à jouer leur rôle pour arrêter cette campagne génocidaire et demander des comptes aux criminels de guerre sionistes est une expression flagrante de l’effondrement du système de valeurs que la communauté internationale a longtemps proclamé», dénonce le mouvement de résistance palestinien.

Pour sa part, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a une nouvelle fois appelé à la levée du blocus inhumain qui tue Ghaza à petit feu. Le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a de nouveau accusé l’entité sioniste d’utiliser la nourriture et l’aide humanitaire «comme une arme  de guerre» en Palestine occupée. «La faim et le désespoir se répandent tandis que la nourriture et l’aide humanitaire sont militarisées.

Cela fait plus d’un mois que le siège est total. Les autorités israéliennes continuent d’interdire l’entrée des produits de base : nourriture, médicaments, carburant : une punition collective», a-t-il écrit dans un post publié avant-hier sur X. Et d’alerter : «Les gens meurent de faim, le chaos et les pillages ont repris. Hier (mercredi, ndlr), au centre de distribution de l’UNRWA, un homme a tiré des coups de feu en l’air.

Des milliers de personnes se sont rassemblées. Le centre et les bâtiments environnants ont été pillés et endommagés. Il ne s’agit pas d’un incident isolé. C’est le symptôme d’un effondrement de l’ordre civil dû à l’étroitesse du siège». «Les gens sont épuisés alors qu’ils continuent à être enfermés dans un minuscule morceau de terre. L’aide doit être autorisée et le siège doit être levé», plaide Philippe Lazzarini.

 

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