Plus de 1800 morts depuis le 18 mars : Ghaza : quand l’horreur se banalise

21/04/2025 mis à jour: 10:47
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Les hôpitaux qui soignent les enfants ne disposent pas d’un équipement médical suffisant et fonctionnent dans des conditions extrêmement difficiles

Alors que les négociations entre Palestiniens et Israéliens s’embourbent de nouveau et peinent à sortir avec un accord de cessez-le-feu permanent, les forces d’occupation sionistes redoublent de férocité en intensifiant leurs frappes sur Ghaza. 

Selon les autorités sanitaires du territoire assiégé, la guerre punitive que mène Israël depuis octobre 2023 a fait 51 201 morts et 116 869 blessés dans la bande de Ghaza. 

Depuis la reprise des raids sionistes le 18 mars, 1827 civils ont été tués et 4828 autres ont été blessés, indique la même source. Le ministère palestinien de la Santé à Ghaza a précisé, par ailleurs, que 44 morts et 145 blessés ont été enregistrés en 24 heures dans l’enclave entre la journée de samedi et la matinée d’hier. 

Ce dimanche 20 avril a été marqué par une nouvelle série d’attaques meurtrières qui ont fait de nombreuses victimes. D’après la Défense civile palestinienne citée par l’AFP, les raids de l’aviation israélienne ont fait au moins 25 morts. «Depuis l’aube (de ce dimanche, ndlr), les frappes aériennes (de l’armée israélienne) ont tué 20 personnes et en ont blessé des dizaines d’autres, dont des enfants et des femmes, dans toute la bande de Ghaza», a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile palestinienne à Ghaza, Mahmoud Bassal. La défense civile a ensuite annoncé, dans un communiqué, que cinq personnes ont péri dans un tir de drone qui a ciblé un groupe de civils dans la ville de Rafah, au sud du territoire dévasté.

Bombardements intensifs

L’agence d’information palestinienne Wafa a indiqué de son côté que «12 citoyens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés, dimanche, dans les bombardements de l’occupation sur les villes de Ghaza, Khan Younès et Rafah». Et de préciser : «Des avions de guerre de l’occupant ont bombardé la rue Al-Nakheel, à l’est du quartier Al-Tuffah, à l’est de la ville de Ghaza, ce qui a causé le martyre de cinq citoyens.» 

L’aviation sioniste a également «bombardé une maison appartenant à la famille Al-Aqad dans le quartier Al-Manara, au sud de la ville de Khan Younès, ce qui a entraîné le martyr de deux citoyens», poursuit Wafa. 

La même source rapporte que l’armée israélienne a mené aussi des raids à Rafah où elle a pilonné la zone de Kaf al Sofa à l’Est, ce qui a entraîné la mort de cinq personnes. Il s’agit probablement de la même opération mentionnée par la Défense civile. 

De son côté, Al Jazeera a indiqué que «des ambulances ont transporté le corps d’une femme tombée en martyre ainsi que de quatre blessés, dont des enfants et des personnes âgées, après que des avions de guerre aient pris pour cible une tente abritant des personnes déplacées dans la secteur d’Al Mawassi, à Khan Younès». Al Jazeera fait état également de deux morts à Nusseirat après un raid dirigé contre une habitation civile ainsi que deux autres personnes exécutées par  une frappe sur le quartier d’Al Shujaîya dans la nuit de samedi à dimanche. 

Le Centre palestinien d’information (CPI) complète en mentionnant d’autres opérations et en mettant un point d’honneur à citer le nom de chaque martyr. «Un citoyen, Ismail Auf Al-Aqad, a été tué à proximité de la police des douanes, à l’est de Khan Yunès. 

Le citoyen Ghassan Qureiqa et son fils Abdul Rahman ont été tués lorsque l’occupant a pris pour cible un groupe de citoyens dans la rue Wadi Al-Arais dans le quartier Al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza. Par ailleurs, 5 civils sont tombés en martyrs lors d’un raid israélien dans le quartier d’Al-Tuffah, à l’est de la ville de Ghaza», énumère le CPI. 

Poursuivant son compte-rendu, le même organisme égrène encore d’autres noms fauchés par la barbarie de «l’armée la plus morale du monde» : «Le corps du martyr Ayesh Qdeih est arrivé à l’hôpital européen après que sa maison ait été visée à Khuza’a, à l’est de Khan Younès, il y a quelques jours. (…) Abeer Muti Ramadan Al-Jaab (23 ans) est mort en martyr et 4 citoyens ont été blessés lorsque l’occupation a bombardé une tente pour personnes déplacées dans la zone d’Al-Mawassi. (…) Quatre citoyens, Moaz et Mahmoud Bakr Darwish, Ismail Darwish et Jana Darwish sont morts en martyrs et d’autres ont été blessés lors d’une frappe aérienne israélienne peu avant minuit sur une maison appartenant à la famille Darwish dans le camp de réfugiés de Nusseirat, dans le centre de la bande de Ghaza.»

«Des enfants ont été brûlés»

Notons, par ailleurs, cette information donnée par l’UNRWA et citée par l’agence Wafa selon quelle «420 000 personnes ont été à nouveau déplacées depuis l’effondrement du cessez-le-feu». 

Dans la foulée, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens attire l’attention sur le fait que «la situation humanitaire se détériore en raison des bombardements et du blocus actuel, qui interdit l’entrée de l’aide humanitaire et des fournitures commerciales». 

L’Unicef a alerté de son côté sur le sort des nouveau-nés à Ghaza : «Les hôpitaux de Ghaza qui soignent les nouveau-nés et les enfants ne disposent pas d’un équipement médical suffisant et fonctionnent dans des conditions extrêmement difficiles», a averti l’agence onusienne samedi via la plateforme X. «L’aide humanitaire doit être autorisée à entrer à nouveau dans la bande de Ghaza. Un cessez-le-feu doit être rétabli. La survie des enfants en dépend», a plaidé l’institution internationale.

Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef, a vivement condamné les bombardements israéliens indiscriminés qui ont fait des centaines de victimes parmi les enfants palestiniens. Jeudi dernier, elle s’est dite dévastée par l’horreur de voir des enfants brûlés par les frappes israéliennes. «Les dernières 24 heures (du 16 au 17 avril, ndlr) ont été meurtrières pour les enfants de Ghaza.  Des frappes aériennes sur des tentes auraient tué 15 enfants, dont un enfant handicapé qui est mort brûlé. 

Les images d’enfants brûlés alors qu’ils s’abritaient dans des tentes de fortune devraient tous nous ébranler», a-t-elle dénoncé dans un post publié sur X. «Depuis la rupture du cessez-le-feu le 18 mars, près de 600 enfants de Ghaza auraient été tués et plus de 1 600 blessés», a-t-elle ajouté, avant de souligner : «Toutes les parties de ce conflit doivent respecter le droit humanitaire international. Protéger les civils. Faciliter l’aide. Libérer les otages. Renouveler le cessez-le-feu.» Mustapha Benfodil
 

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