Il avait été condamné à 16 ans de prison ferme : Décès du général-major Rachid Chouaki

07/08/2023 mis à jour: 06:02
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Placé sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur près le tribunal militaire de Blida, en juillet 2021, le général-major Rachid Chouaki est décédé dans la nuit du vendredi à samedi, dans sa cellule, à la prison militaire de Blida, puis transféré à l’hôpital militaire de Ain Naâdja , à Alger, pour une autopsie. 

Pour l’instant, rien n’a filtré sur les circonstances de sa mort, mais des sources proches du défunt évoquent «une complication due aux lourdes pathologies (cardiovasculaire et diabète), dont il souffre depuis des années, aggravées probablement par sa détention». 

Nos interlocuteurs affirment que le défunt «a été très affecté» par sa lourde condamnation prononcée par le tribunal militaire de Blida et confirmée, il y a quelques semaines par la Cour d’appel militaire de Blida. Le juge a appliqué au concerné une disposition du code militaire relative aux circonstances aggravantes, en tant que haut gradé responsable du département de fabrication militaire, qui porte la peine maximale encourue à 20 ans. 

Le défunt, faut-il le rappeler, avait bénéficié toutefois d’un acquittement dans une autre affaire de «trafic d’influence», décision confirmée en appel par la cour.

 Selon nos interlocuteurs, «très affecté, le général-major s’est muré dans le silence refusant de parler même à son avocat ». 

Âgé de plus de 70 ans, le général-major avait été débarqué de son poste de directeur des industries militaires et admis à la retraite, au mois de juin 2020, dans le cadre d’un large mouvement dans les rangs de la hiérarchie militaire, notamment parmi le cercle le plus proche du défunt chef de l’état-major de l’Anp, Ahmed Gaïd Salah. 

Publié au Journal officiel, daté du 27 juin 2020, la liste comporte, en plus du général-major Rachid Chouaki, remplacé par le général Smail Seddiki, les généraux-majors Abdelkader Lachkhem, chef de département des transmissions, systèmes au ministère de la Défense, Ali Lakroum, chef du département organisation et logistique de l’état-major de l’armée, Mohamed Tabloudlete directeur central du matériel, tous placés sous interdiction de sortie du territoire national (ISTN), en raison des enquêtes ouvertes à leur encontre. 

D’autres hauts gradés vont suivre. Parmi eux, Abdehamid Ghris, secrétaire général du ministère de la Défense, Othmane Belmiloud, ancien patron de la sécurité de l’armée et bien d’autres, qui seront tous un à un poursuivis puis placés en détention par le tribunal militaire de Blida, pour des affaires d’«enrichissement illicite», «abus de fonction» et «perception d’indus avantages» ou plus grave, d’«espionnage ou de tentative d’espionnage», comme c’est le cas pour Lachkhem et Mohamed Bouzit, dit Youcef, ancien patron du contre-espionnage. Ils sont plus d’une trentaine de généraux condamnés en première instance ou par les juridictions d’appel, alors que des dizaines d’autres officiers de grade de lieutenant à colonel sont sous le coup d’une condamnation ou en attente d’un procès. 

La mort du général-major Rachid Chouaki, a suscité l’émoi parmi les pensionnaires de la prison militaire de Blida, même si un bon nombre parmi eux savait que le défunt souffrait de lourdes maladies. 

Pour l’instant, seuls les conclusions du rapport d’autopsie, réclamée par le procureur près le tribunal militaire de Blida, peuvent renseigner sur les circonstances de cette mort troublante. 
 

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