Un deuxième bateau a quitté hier le port de Larnaca, empruntant un couloir maritime entre l’île de Chypre et la bande de Ghaza pour livrer de l’aide humanitaire au territoire palestinien au bord de la famine, a constaté un journaliste de l’AFP.
Alors que le Conseil de sécurité débat, depuis mercredi dernier, des mesures pour faire appliquer la Résolution de cessez-le-feu immédiat adoptée par le Conseil de sécurité mardi et foulée aux pieds par l’entité sioniste, la CIJ a réaffirmé les injonctions imposées à Israël le 26 janvier de l’année en cours, en précisant leur caractère «obligatoire».
En l’absence de trêve et devant l’entêtement criminel israélien à aller jusqu’au bout de son entreprise génocidaire dans l’impunité la plus totale, un statu quo affreux est en train de décimer la population de Ghaza. Aux boucheries de masse qui fauchent chaque jour des contingents entiers d’innocents, s’ajoutent les «martyrs de la faim», comme les appelait dans un communiqué rageur le ministère palestinien des AE.
A la faveur du soutien de plus en plus fervent affiché à l’égard de la population civile de Ghaza et, par ricochet, envers la cause palestinienne, l’idée de reconnaissance de l’Etat de Palestine (qui a vu le jour à Alger en 1988) est en train de faire son chemin en gagnant de plus en plus de terrain à l’échelle mondiale.
Parmi les faits témoignant d’une situation humanitaire désespérée, il y a notamment la mort de 18 personnes, dont 12 en mer, en tentant de récupérer de la nourriture parachutée. Six autres sont mortes dans des mouvements de foule lors des distributions d’aide, selon le ministère palestinien de la Santé à Ghaza.
Alors qu’Israël foule aux pieds la décision de cessez-le-feu, adoptée par le Conseil de sécurité, de nombreux Etats, y compris parmi ses alliés, appellent à des mesures pour faire respecter la résolution onusienne
Comme depuis 1948, Israël refuse d’obtempérer à la décision du Conseil de sécurité pour mettre un terme à son entreprise génocidaire à Ghaza.
Il est évident qu’il n’est point question que les Etats-Unis remettent en cause un soutien actif à l’Etat hébreu, trop profondément ancré dans la génétique de ses doctrines diplomatique et sécuritaire en tant que puissance internationale.
Selon le ministère de la Santé à Ghaza, 8 massacres ont été commis dans la nuit de lundi à mardi, soit après la proclamation du cessez-le-feu par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ces tueries ont fait 81 morts et 93 blessés.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a appelé à encourager et à intensifier l’action judiciaire contre Israël devant les juridictions internationales, comme la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).
Engagé depuis plusieurs semaines sur la voie d’un laborieux rachat diplomatique aux yeux de la communauté internationale, Washington voit son action contrariée sur le terrain par l’aveuglement du Premier ministre israélien et sa détermination à encore alourdir la facture du désastre humain à Ghaza.
La réponse des Américains à la famine qui s’est installée à Ghaza est axée sur une batterie de mesures qui comprend l’exclusion de l’Unrwa, agence onusienne qui maintien les Palestiniens en survie, de tout financement durant 12 mois, l’octroi sans conditions politiques d’une enveloppe financière de 3,3 milliards de dollars à Israël et, cerise sur le gâteau, l’interdiction à l’Autorité palestinienne d’engager ou de participer à toute procédure devant la CPI et la CIJ, à l’égard d’un Israélien pour des actes commis contre des Palestiniens, sous peine de perdre l’aide financière ainsi que la réduction drastique du financement accordé à la Cisjordanie.
«Plus de 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans des raids israéliens qui ont visé cinq habitations à Rafah depuis dimanche matin», rapporte l’agence Wafa.
Plus de 9000 détenus palestiniens sont dans les geôles israéliennes, dont 3500 en détention administrative, c’est-à-dire sans procès ni inculpation. De nombreuses ONG de défense des droits de l’homme ont dénoncé les conditions extrêmement difficiles de détention, citant «les mauvais traitements, la torture, les violences sexuelles, l’humiliation, le refus de nourriture, etc.» Les images de prisonniers mains ligotées et yeux bandés, exposés comme des trophées de guerre par les soldats israéliens, ont choqué plus d’un.
Ces derniers jours, les forces d’occupation sionistes mènent une nouvelle série d’assauts contre les principaux hôpitaux de la bande de Ghaza au motif d’y traquer les combattants palestiniens.
Après des semaines de négociations, les Etats-Unis n’ont pu faire passer, vendredi, leur projet de résolution pour un cessez-le feu à Ghaza, en raison de son contenu partial. Le nouveau vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur un cessez-le-feu est reporté à demain, a appris hier l’AFP de sources diplomatiques.
Après près de six mois d’une campagne génocidaire à Ghaza, la pression internationale sur Israël pour mettre fin aux violences commence à se faire sentir.
Le Conseil exécutif de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a adopté, vendredi lors de sa 219e session tenue à Paris, une troisième résolution intitulée: «Impact et conséquences de la situation actuelle dans la bande de Ghaza dans les différents volets du mandat de l’UNESCO», après adoption à l’unanimité de deux résolutions relatives à l’Etat de Palestine, a rapporté l’agence de presse Wafa.
Plus de 75% des personnes sondées estiment que l’opération «Déluge d’Al Aqsa» a remis la question palestinienne au-devant de la scène internationale et en tête de liste des priorités diplomatiques dans le monde.
Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a renouvelé, jeudi, son appel à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza, alors que les forces d’occupation israélienne assiègent pour le 4e jour consécutif l’hôpital Al Shifa.