Le plan tant redouté d’une vaste offensive sur Rafah a franchi, hier, un cap opérationnel inquiétant : l’armée sioniste a entamé l’évacuation de la population civile de la région en commençant par les quartiers est de la ville. Cette première évacuation concernerait quelque 100 000 personnes.
Les pays médiateurs ont rencontré une délégation du Hamas pour approfondir les discussions autour d’un accord de trêve. Le mouvement dirigé par Ismaïl Haniyeh continue d’exiger un cessez-le-feu permanent et un retrait de l’armée israélienne de Ghaza, tandis que Netanyahu ne voit dans les négociations qu’un moyen de libérer les otages. Le bourreau de Ghaza n’entend pas mettre un terme au supplice des Palestiniens avant d’avoir lancé sa grande opération sur Rafah.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a annoncé, hier, la fermeture des bureaux de la chaîne qatarie Al Jazzera en Israël. Le gouvernement israélien a «décidé à l’unanimité» de «fermer en Israël» la chaîne Al Jazeera, a-t-il indiqué dans un message sur X (anciennement Twitter), sans autre détail sur les mesures prises.
Alors que Washington persiste à exprimer son opposition à toute enquête de la CPI contre Israël, arguant que le conflit israélo-palestinien ne relève pas des prérogatives de cette juridiction, l’Etat hébreu se mure dans le silence après les mises en garde du procureur en chef de la Cour, qui rappelle que «les menaces et les pressions (…) peuvent être considérées comme une atteinte à l’administration de la justice».
L’économie est en ruine dans la bande de Ghaza, souligne un nouveau rapport de l’organisation onusienne. Une étude conjointe effectuée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (Cesao), fait état de la hausse du niveau de pauvreté dans cette zone qui a atteint 58,4% depuis le 7 octobre dernier.
Arrêté le 17 décembre dernier, le Dr Adnan Al Boursh, témoin privilégié de l’horreur commise par l’armée d’occupation contre l’hôpital Al Shifa, où il exerçait comme chef du département d’orthopédie, est mort sous la torture, le 19 avril dernier, à Ofer, l’une des plus sinistres des prisons israéliennes, avec un autre médecin détenu, Abdel Bari Rajab Khadir, dans les mêmes conditions. Ce qui porte à 492 prisonniers palestiniens morts dans les geôles de L’Etat hébreux, qui détient toujours les dépouilles des deux médecins et ainsi que celles de 500 martyrs enterrés dans les «cimetières des chiffres» ou gardés dans des réfrigérateurs, dont 58 martyrs depuis le début de l’année en cours.
«Depuis le 7 octobre, 141 journalistes, ciblés directement par des missiles ou des tirs de snipers israéliens, ont été tués, des dizaines se trouvent alités dans des hôpitaux délabrés et menacés de bombardement à chaque instant, d’autres dizaines de journalistes ont été enlevés et arrêtés puis placés dans des centres de détention sans nouvelles sur leur sort», dénonce le Forum des journalistes palestiniens.
Tout porte à croire que l’opinion publique occidentale est en train de basculer en faveur des Palestiniens, après sept mois d’une campagne militaire dévastatrice. Et cet élan est porté par la jeunesse, comme en témoigne l’embrasement spectaculaire des campus américains en soutien à Ghaza, suivis par les universités européennes, notamment en France, où les comités pro-palestiniens de Sciences Po Paris et de la Sorbonne ont emboîté le pas aux insurgés de les universités Columbia et UCLA.
Washington pense qu’un accord arraché aujourd’hui est susceptible de calmer significativement le front houthi et limiter ses effets en mer Rouge, désamorcer l’engrenage d’une confrontation ouverte au Sud Liban avec le Hezbollah et enlèverait à Benyamin Netanyahu tout prétexte de maintenir l’option d’une offensive militaire à Rafah.
Lundi dernier, pendant que la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’Onu, prononçait son délibéré relatif à la requête de demandes conservatoires du Nicaragua contre l’Allemagne pour «complicité de génocide» à Ghaza, en raison de son soutien militaire à Israël, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a réagi de manière virulente contre les éventuels mandats d’arrêt que la CPI pourrait délivrer incessamment contre lui et des dirigeants politiques et militaires de l’Etat hébreu.
La Cour internationale de justice prononcera aujourd’hui son délibéré relatif aux demandes d’indication introduites par le Nicaragua contre l’Allemagne, accusée de «complicité de génocide» à Ghaza.
Le chef de la diplomatie anglaise, David Cameron, a révélé hier, au cours d’une réunion du Forum économique mondial qui se tient en Arabie Saoudite, la teneur de la proposition de trêve faite au Hamas. «Une offre très généreuse de cessez-le-feu de 40 jours, de libération de milliers de prisonniers palestiniens en échange de la libération des otages», a affirmé l’ancien Premier ministre britannique.
L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a prévenu, hier, qu’une incursion militaire sioniste à Rafah, s’ajoutant à la crise humanitaire actuelle à Ghaza, serait «une catastrophe inimaginable», appelant à un cessez-le-feu «immédiat et durable».
Les images retransmises par la télévision Al Jazeera et les réseaux sociaux ont révélé l’ampleur des massacres perpétrés contre des femmes, des enfants et des hommes sans défense, ensevelis au bulldozer, à l’intérieur du complexe hospitalier Al Shifa, par les militaires israéliens.
Réagissant aux informations persistantes sur des mandats d’arrêt imminents délivrés par la Cour pénale internationale (CPI) contre lui et plusieurs dirigeants politiques et sécuritaires israéliens, le Premier ministre de l’Etat hébreu, Benyamin Netanyahu, met en garde en disant : «Sous ma direction, Israël n’acceptera jamais une tentative, de la part de la CPI, de saper le droit fondamental du pays à se défendre (…).»
Attaf est arrivé samedi à Riyad pour prendre part à la réunion spéciale du Forum économique mondial; qui se tient depuis hier dans la capitale saoudienne et qui se poursuit aujourd’hui.
Deuxième plus grand fournisseur d’armes d’Israël (après les Etats-Unis), l’Allemagne fait face à deux plaintes devant ses tribunaux et une troisième devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’Onu, devant laquelle elle a comparu mardi dernier pour «complicité» et «facilitation» de génocide à Ghaza. Au début du mois de novembre dernier, ses ventes ont atteint 300 millions d’euros, soit dix fois plus que l’année précédente.
Dans la continuité de leur Ramadhan cauchemardesque, les Ghazaouis n’ont pas connu de répit durant l’Aïd El Fitr. Selon le ministère de la Santé du gouvernement Hamas à Ghaza, 122 Palestiniens ont été tués la veille de l’Aïd, dans la nuit de mardi à mercredi, et 63 morts ont été recensés entre mercredi et jeudi, tandis qu’une série de raids a fait 89 morts en 24 heures, entre jeudi et hier.
Documentant au jour le jour les pertes humaines et matérielles enregistrées depuis le début de la guerre totale menée par les forces d’occupation sionistes à Ghaza, le Bureau central palestinien des statistiques (BCPS) fournit un bilan effroyable des boucheries et des destructions israéliennes commises dans l’enclave dévastée.
Selon Al Jazeera, citant des médias israéliens, l’offensive contre Khan Younès a duré 4 mois en raison «des difficultés majeures rencontrées par les troupes au sol».