Le nettoyage ethnique des Palestiniens, selon Trump !

09/02/2025 mis à jour: 18:14
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Coup sur coup le président Trump vient d’insulter les Palestiniens. Il a proféré une dernière offense, lors de la visite de Benyamin Netanyahu à Washington.

En effet, après avoir suggéré que pour Ghaza, devenue, selon le président américain, un véritable chantier invivable pour la population qui s’y trouve, soit 2, 4 millions de personnes, la solution serait de la transférer purement et simplement vers des pays voisins, comme l’Egypte ou la Jordanie. Il a proposé, toute honte bue, qu’Israël la rétrocède en quelque sorte aux Américains, pour l’aménager et la transformer en une «Riviera palestinienne à l’image de la Côte d’Azur française» !

Tout le monde présent à Washington a semblé surpris par cette énième provocation du locataire de la Maison-Blanche, qui n’est rien d’autre qu’une véritable proposition à poursuivre le nettoyage ethnique entamé en 1947-48. C’est là un projet immoral et dangereux, au mépris du Droit international qui assimile tout déplacement forcé d’un groupe ou d’une population d’un territoire occupé par la puissance occupante à un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité. On est ainsi à l’opposé de la solution : deux peuples, deux Etats.

Trump, comme à son accoutumée provocatrice et arrogante, refuse d’admettre la réalité que si Ghaza est aujourd’hui invivable pour plus de deux millions de personnes, c’est en raison de la guerre génocidaire ordonnée depuis 15 mois par le Premier ministre sioniste, premier invité étranger de son mandat et les suprémacistes racistes du gouvernement israélien, avec l’appui militaire américain inégalé depuis des décennies.

Netanyahu a eu toutes les raisons de se sentir satisfait de sa visite dans la capitale fédérale américaine, en plus du soutien et l’alignement de Trump sur les positions des extrémistes sionistes. Son impunité, celle de tous les responsables militaires sionistes et tous les extrémistes racistes appelant au nettoyage ethnique, vient d’être renforcée avec la décision prise par Trump à l’encontre des membres de la Cour pénale internationale (CPI).

Une décision leur interdisant l’entrée du territoire américain et gelant leurs avoirs dans les banques américaines. Cette mesure d’intimidation ne vise rien d’autre que d’essayer d’entraver le travail de la CPI dans la recherche et la documentation des crimes de guerre et crimes contre l’humanité et l’inculpation des responsables de ces actes odieux à Ghaza et en Cisjordanie !

Aucun président américain n’avait osé avant lui prendre de telles mesures de rétorsion contre une juridiction internationale reconnue par 186 pays, à l’exception, bien sûr, des Etats Unis et d’Israël. De plus, Netanyahu repart à Tel-Aviv avec le ferme engagement d’une nouvelle aide militaire de Washington de 7 milliards de dollars en armements divers, missiles et bombes à charge de plus d’une tonne ! Bref, de quoi achever, s’il le faut, la destruction de ce qui reste de la bande de Ghaza et poursuivre le nettoyage ethnique qui l’accompagne.

Malgré le refus de la part de l’Egypte et de la Cisjordanie d’accueillir les déplacés ghazaouis de force, Trump espère pouvoir exercer suffisamment de pressions sur ces pays affaiblis économiquement, pour conduire ce nettoyage ethnique jusqu’au bout. Et ce, quitte à sortir le carnet de chèques et libérer les dizaines de milliards de dollars, dont ces pays arabes en ont tant besoin.

Il compte également sur son pouvoir de persuasion sur les riches donateurs du Golfe, prêts à tout pour gagner leur protection américaine, contre la soi-disant menace iranienne, prêts à déverser des milliards de pétrodollars sur la région, s’il le leur demandait. Néanmoins, cette option d’exil forcé vers l’Egypte et la Jordanie ne serait pas sans risque pour la stabilité de la région, selon les experts de la Maison-Blanche et de Tel-Aviv.

C’est pourquoi la presse et les rumeurs en Israël avancent l’hypothèse d’un éloignement des Ghazaouis et des autres Palestiniens, d’une manière générale, vers le Maroc, signataire des accords de normalisation avec l’Etat hébreu et peut-être de là vers le Sahara occidental, occupé par Rabat. A quoi d’autre pourrait servir une normalisation vue de Tel-Aviv ?

Si ce n’est à satisfaire l’expansionnisme et la colonisation israélienne. En attendant, hier à l’occasion du cinquième échange de prisonniers à Ghaza entre Israël et le Hamas, le message adressé par les Palestiniens est clair, le jour d’après (la fin de la guerre) se fera à Ghaza et nulle part ailleurs.

Les images retransmises hier de cette cérémonie étaient suffisamment éloquentes, l’endroit choisi pour l’échange de prisonniers n’était pas couvert de décombres. Au contraire, on devine qu’il a été aménagé pour ce faire et surtout pour dire aux yeux du monde qu’il est possible de reconstruire Ghaza sans la vider de sa population.
 

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