L'enfer attend Trump à Ghaza

12/02/2025 mis à jour: 22:32
2017

Une «Riveria» ou un «Club Med»  sur le charnier  de Ghaza,  c’est cela  l’idée de Donald Trump, homme d’affaires dans le sang qui a  flairé le filon pour fructifier ses affaires et celles de ses proches. Avec de  l’argent extérieur, de préférence arabe.

Sur place, il compte sur son meilleur soutien que sont le gouvernement israélien et  ses alliés de l’extrême droite suprématiste. Si elle est quelque peu dubitative, la société israélienne n’en est pas moins favorable à ce projet  présenté  par ses dirigeants politiques   comme  une  solution  «bénie» pour «écarter» définitivement  le danger Hamas.

Plus généralement, elle n’est plus en capacité d’écouter  les rares voix lucides au sein de la société civile israélienne  pour qui la solution définitive et juste de la question palestinienne passe par la fin de l’occupation israélienne et le respect des droits de la population palestinienne.

Traumatisés par les  guerres  et soumis à un constant matraquage  politico-médiatique de la propagande officielle, les Israéliens s’inscrivent  aujourd'hui,  quasi totalement, dans  la théorie sioniste qui dénie toute présence  palestinienne sur une terre que leurs  idéologies religieuses ont de tout temps présentée comme «promise»  pour les juifs depuis le début des temps.

Donald  Trump  baigne aussi dans cette idéologie, bien qu’il ne soit pas juif, comme d’ailleurs, à  des degrés différents, la plupart de ses  prédécesseurs. C’est sous le règne de Biden,  le démocrate, que Ghaza a été réduite en cendres sous les bombes qu’il a livrées à   l’armée israélienne.

La société américaine est sous  forte emprise des lobbies sionistes bien implantés  partout sur le territoire  et  au sein des organes dirigeants, notamment le Congrès.  Netanyahu a longuement été ovationné lors de sa dernière  visite à Washington.  Trump a un double objectif pour Ghaza, en tirer profit financièrement  après aménagement en «Riviera» et également  consolider  Israël et  rendre service à l’idéologie sioniste.

Il se veut le nouveau «messie» du sionisme,  arrivé à point pour sauver Israël de la débâcle causée par sa folie à Ghaza au double plan militaire et diplomatique. Aucun des objectifs dits de guerre de Tel-Aviv n’a été atteint, plus particulièrement  l’éradication du Hamas, dont on a vu  qu' il est toujours  actif et puissant à Ghaza.

Le  seul trophée  israélien  a été l’assassinat de 60 000  personnes, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants, avec  l’implication des Etats-Unis à travers l’armement militaire. Trump,  qui  a pour ambition affichée de transformer Ghaza  en un  camp de vacances pour milliardaires,  n’ est pas conscient de la difficulté de la faisabilité de la chose.

Il pense  que la population  ghazaouie va se précipiter pour quitter sa terre natale pour un autre lieu, plus sûr,  même  arabe, de préférence en Egypte, en Jordanie ou même en Arabie Saoudite. Mais il sous-estime complètement l’esprit de résilience qui  anime  les Ghazaouis. Le  monde  entier a été bouleversé de les voir  faire face  avec courage  au tapis de bombes  sous leur maisons et à toutes les privations  quotidiennes.

Dès  le début de la trêve,  ils se sont précipités vers  leurs anciens domiciles en ruines, preuve de leur attachement à leur terre natale. Ils  ont immédiatement rejeté  la proposition de déplacement de Trump, dont ils savent  également  qu' elle renferme  le  piège  de ne plus être autorisés à revenir une fois la reconstruction  achevée, si elle aura lieu.

Ils savent que tout retour est interdit par Israël et ses alliés, car ce serait aller à l’encontre de la stratégie du sionisme mondial qui est de recoloniser Ghaza et de  réintégrer l’enclave dans le «grand Israël» avec une nouvelle race de colons juifs, à l’image de ce qui est entrepris en Cisjordanie occupée où se sont déjà installés un demi- million de colons juifs.  Quant au  Hamas,  il n’abdiquera pas, malgré ses pertes, et il poursuivra sa guerre de résistance.

Un défi pour Trump  qui devra venir en aide à  l’armée israélienne avec comme perspective d’engager sur le terrain  ses propres soldats, à  l’image de ce qui a été fait en Irak et en Somalie. Se  dessinera alors la perspective  d’une confrontation avec sa propre opinion publique  traumatisée par les expériences  passées celles des GI's ramenés des fronts dans des cercueils couverts du drapeaux  américain.

Et puis  il y aura l’inévitable  désapprobation mondiale qui a déjà commencé à se faire entendre, y compris parmi les alliés traditionnels des Etats-Unis.  Personne ne tolérera un second génocide à Ghaza ni même un déplacement de population assimilé à un 
nettoyage ethnique.  Ghaza, un enfer pour Trump.   
 

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