Une «Riveria» ou un «Club Med» sur le charnier de Ghaza, c’est cela l’idée de Donald Trump, homme d’affaires dans le sang qui a flairé le filon pour fructifier ses affaires et celles de ses proches. Avec de l’argent extérieur, de préférence arabe.
Sur place, il compte sur son meilleur soutien que sont le gouvernement israélien et ses alliés de l’extrême droite suprématiste. Si elle est quelque peu dubitative, la société israélienne n’en est pas moins favorable à ce projet présenté par ses dirigeants politiques comme une solution «bénie» pour «écarter» définitivement le danger Hamas.
Plus généralement, elle n’est plus en capacité d’écouter les rares voix lucides au sein de la société civile israélienne pour qui la solution définitive et juste de la question palestinienne passe par la fin de l’occupation israélienne et le respect des droits de la population palestinienne.
Traumatisés par les guerres et soumis à un constant matraquage politico-médiatique de la propagande officielle, les Israéliens s’inscrivent aujourd'hui, quasi totalement, dans la théorie sioniste qui dénie toute présence palestinienne sur une terre que leurs idéologies religieuses ont de tout temps présentée comme «promise» pour les juifs depuis le début des temps.
Donald Trump baigne aussi dans cette idéologie, bien qu’il ne soit pas juif, comme d’ailleurs, à des degrés différents, la plupart de ses prédécesseurs. C’est sous le règne de Biden, le démocrate, que Ghaza a été réduite en cendres sous les bombes qu’il a livrées à l’armée israélienne.
La société américaine est sous forte emprise des lobbies sionistes bien implantés partout sur le territoire et au sein des organes dirigeants, notamment le Congrès. Netanyahu a longuement été ovationné lors de sa dernière visite à Washington. Trump a un double objectif pour Ghaza, en tirer profit financièrement après aménagement en «Riviera» et également consolider Israël et rendre service à l’idéologie sioniste.
Il se veut le nouveau «messie» du sionisme, arrivé à point pour sauver Israël de la débâcle causée par sa folie à Ghaza au double plan militaire et diplomatique. Aucun des objectifs dits de guerre de Tel-Aviv n’a été atteint, plus particulièrement l’éradication du Hamas, dont on a vu qu' il est toujours actif et puissant à Ghaza.
Le seul trophée israélien a été l’assassinat de 60 000 personnes, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants, avec l’implication des Etats-Unis à travers l’armement militaire. Trump, qui a pour ambition affichée de transformer Ghaza en un camp de vacances pour milliardaires, n’ est pas conscient de la difficulté de la faisabilité de la chose.
Il pense que la population ghazaouie va se précipiter pour quitter sa terre natale pour un autre lieu, plus sûr, même arabe, de préférence en Egypte, en Jordanie ou même en Arabie Saoudite. Mais il sous-estime complètement l’esprit de résilience qui anime les Ghazaouis. Le monde entier a été bouleversé de les voir faire face avec courage au tapis de bombes sous leur maisons et à toutes les privations quotidiennes.
Dès le début de la trêve, ils se sont précipités vers leurs anciens domiciles en ruines, preuve de leur attachement à leur terre natale. Ils ont immédiatement rejeté la proposition de déplacement de Trump, dont ils savent également qu' elle renferme le piège de ne plus être autorisés à revenir une fois la reconstruction achevée, si elle aura lieu.
Ils savent que tout retour est interdit par Israël et ses alliés, car ce serait aller à l’encontre de la stratégie du sionisme mondial qui est de recoloniser Ghaza et de réintégrer l’enclave dans le «grand Israël» avec une nouvelle race de colons juifs, à l’image de ce qui est entrepris en Cisjordanie occupée où se sont déjà installés un demi- million de colons juifs. Quant au Hamas, il n’abdiquera pas, malgré ses pertes, et il poursuivra sa guerre de résistance.
Un défi pour Trump qui devra venir en aide à l’armée israélienne avec comme perspective d’engager sur le terrain ses propres soldats, à l’image de ce qui a été fait en Irak et en Somalie. Se dessinera alors la perspective d’une confrontation avec sa propre opinion publique traumatisée par les expériences passées celles des GI's ramenés des fronts dans des cercueils couverts du drapeaux américain.
Et puis il y aura l’inévitable désapprobation mondiale qui a déjà commencé à se faire entendre, y compris parmi les alliés traditionnels des Etats-Unis. Personne ne tolérera un second génocide à Ghaza ni même un déplacement de population assimilé à un
nettoyage ethnique. Ghaza, un enfer pour Trump.