Quelques heures après l’accord donné par le Hamas aux médiateurs qataris et égyptiens pour la libération, samedi prochain, de 6 otages israéliens et la restitution des corps de 4 autres décédés, 48 heures avant, en contrepartie de l’entrée des mobiles-homes pour loger les Palestiniens et les engins de déblaiement, Israël a, certes, respecté son engagement, mais continue à tergiverser en ce qui concerne la reprise des pourparlers sur la 2e phase de l’accord de cessez-le-feu qui vise à obtenir la libération des 64 otages restants et la négociation d’autres points liés à l’après-guerre, le sort de Hamas et l’administration de Ghaza.
Fortement soutenu par Washington et encouragé par la décision du président Donald Trump de faire de Ghaza un projet immobilier américain, après la déportation des Ghazaouis vers l’Egypte et la Jordanie, le Premier ministre israélien fait pression sur les médiateurs qataris et égyptiens pour obtenir une prolongation de la 1re étape dans le but de libérer le maximum d’otages, en finir avec la résistance palestinienne et passer rapidement à l’exécution du plan de Trump, qu’il a présenté comme étant «la seule solution valable pour Ghaza». Ainsi, dans la soirée de lundi dernier, le ministre de la Défense, Israël Katz, a annoncé la création d'une nouvelle direction au sein de son département, chargée «de permettre aux Palestiniens de quitter ''volontairement'' Ghaza», après avoir tenu auparavant une «réunion d’évaluation sur la question du départ des Palestiniens de Ghaza, au cours de laquelle l'installation de la nouvelle direction a été décidée», a indiqué le bureau de Katz dans un communiqué diffusé, dans la nuit de lundi à mardi.
Selon ce communiqué, lors de l’évaluation, «le Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) du ministère a également présenté à Katz un premier plan sur le sujet. Il comprend une assistance étendue qui permettra à tout habitant de Ghaza qui souhaite émigrer vers un Etat tiers de recevoir un soutien comprenant des dispositions spéciales de départ par voie maritime, aérienne et terrestre, entre autres», a écrit le bureau de Katz.
«Il n’y aura ni le Hamas ni l’autorité palestinienne»
Au début du mois en cours, bureau de Katz avait déclaré, aux médias hébreux, avoir «ordonné à l'armée d'élaborer un plan pour permettre aux Palestiniens de quitter Ghaza», en saluant, a écrit le journal hébreu The Times of Israel, «le plan audacieux de Trump, qui pourrait permettre à une grande partie de la population de Ghaza de se relocaliser dans divers endroits du monde».
Durant la journée, et dans une déclaration à la presse locale, Netanyahu a affirmé qu’il était «attaché au plan de Trump pour la création d'un autre Ghaza», en promettant qu’après la guerre, «il n'y aura ni le Hamas ni l'Autorité palestinienne» pour administrer l’enclave. Mais ce plan a été rejeté par toute la communauté internationale qui a qualifié la déportation des Palestiniens de Ghaza de «crime contre l’humanité».
Les Etats arabes, pour contrecarrer le plan de Trump, ont préparé une alternative, à savoir la reconstruction de Ghaza en cinq ans sans le déplacement de sa population, qui devra être entérinée, lors d’un sommet prévu le 26 du mois en cours, mais reporté au 4 mars prochain. Hier, après la confirmation de l’accord du Hamas sur la libération des 6 otages et la restitution des corps de 4 autres décédés lors de leur captivité, un communiqué du bureau du Premier ministre a confirmé ces mesures et précisé qu’elles sont le «résultat des négociations en cours au Caire».
Les négociations autour de cette 2e étape devaient débuter le 4 février dernier, mais le Qatar qui – avec l’Egypte et les Etats-Unis – joue le rôle de médiateur, a déclaré que les discussions «n'avaient pas encore officiellement commencé». Pour le ministre des Affaires étrangères israélien, «cela se produira cette semaine». Mais, à ce jour, Netanyahu n’a pas encore donné mandat à son équipe de négociateurs, dépêchée au Caire, pour entamer les négociations autour de la 2e étape de l’accord, étalée sur 42 jours, alors que ces pourparlers devaient commencer le 3 février dernier.
En fin de journée d’hier, Chanel 12, la chaîne israélienne, bien informée, a affirmé que «le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, dirigera la 2e phase des négociations à la place du chef du Mossad, David Barnea, et cela se fera en coordination avec le Premier ministre». Netanyahu a fini par écarter le responsable du Mossad, avec lequel le courant ne passait plus depuis plusieurs semaines, alors qu’il avait dirigé les premiers pourparlers et fait appel à son homme de confiance, pour superviser les négociations de la 2e phase de l’accord. De nombreux journaux israéliens ont également fait état de «la reprise des discussions dans quelques jours», et seront, d’après eux, «politiques pour négocier des conditions de la fin de la guerre». Salima Tlemçani
Ghaza : Report au 4 mars la tenue du sommet arabe extraordinaire
L'Egypte a annoncé hier le report au 4 mars du sommet extraordinaire de la Ligue arabe sur la bande de Ghaza, qui devait se tenir au Caire la semaine prochaine, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. La nouvelle date a été fixée en coordination avec Bahreïn, qui occupe la présidence tournante de la Ligue arabe, ainsi qu'avec d'autres pays de la région et dans le cadre des «préparatifs logistiques» du sommet, a précisé le ministère. Ce sommet avait été convoqué en réponse à la proposition du président américain, Donald Trump, de placer la bande de Ghaza sous contrôle américain et de déplacer sa population vers l'Egypte et la Jordanie.