Décidément, les tueries commises par l’armée israélienne aux abords des centres de distribution de l’aide «américaine» se répètent et s’enchaînent de façon abominable.
Même la terrible guerre déclenchée par Israël avec des moyens hors du commun n’a donné le moindre répit au terrible calvaire enduré par les Palestiniens de Ghaza. La faim et la soif sont toujours le lot quotidien de ce peuple abandonné à son sort face à un ennemi mû par une cruauté inimaginable et par une folie destructrice unique en son genre en ce XXIe siècle.
Une marche pour la paix, stoppée net aux portes du désert et des voix citoyennes étouffées avant d’avoir atteint leur destination.
«L’histoire des peuples colonisés a été écrite par les bouchers. Attendons qu’elle soit écrite par les égorgés.» Inspiré de Frantz Fanon, Les Damnés de la Terre (1961), chap. ‘De la violence’
L’Occident a encore révélé son visage de partisan de la guerre au service d’une domination globale face au désordre du monde. La violence s’installe, non plus en tant que prolongement éventuel de la politique, mais comme son remplacement.
Gros suspense jusqu’à l’heure où nous écrivons ces lignes autour du sort du bateau humanitaire le Madleen, un voilier appartenant à la Coalition de la Flottille pour la Liberté (Freedom Flotilla Coalition, FFC) qui navigue en Méditerranée depuis une semaine en direction de Ghaza, et qui a lancé cette expédition maritime pour lever le blocus imposé à l’enclave qui se trouve au bord de la famine. Alors que le bateau est tout proche des côtes palestiniennes, l’armée sioniste a reçu l’ordre de l’empêcher d’accoster à Ghaza.
Identifié comme Mohamed Sabry Soliman d’origine égyptienne, l’homme qui avait lancé des engins incendiaires sur des juifs qui manifestaient dimanche dernier, au Colorado, aux Etats-Unis, pour la libération des otages israéliens détenus à Ghaza, a vite été arrêté et son acte qualifié par le FBI d’«attaque terroriste ciblée».
L’UNRWA a indiqué, hier, que les enfants de la bande de Ghaza «endurent des souffrances inimaginables», au moment où l’enclave palestinienne continue de faire l’objet d’agressions sionistes barbares et de blocus humanitaire étouffant.
En dépit de critiques internationales, l’armée israélienne intensifie ses raids meurtriers. La Défense civile de la bande de Ghaza a fait état, hier, de la mort de 44 personnes dans de nouveaux bombardements sur le petit territoire palestinien en guerre.
La bande de Ghaza a besoin de 600 camions d’aide humanitaire par jour afin de répondre aux besoins essentiels de la population de l’enclave, soumise à un blocus humanitaire sioniste étouffant depuis plus de deux mois, a indiqué le directeur des programmes humanitaires d’Oxfam, Wassim Mushtaha, hier.
Le Hamas s’est dit prêt à libérer tous les otages enlevés durant l’attaque du 7 octobre dans le cadre d’un accord global mettant fin à la guerre, qui verrait notamment un retrait total israélien de Ghaza et exclurait son désarmement.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé à faire «pression sur Israël pour arrêter le massacre à Ghaza», en précisant que Madrid comptait soumettre une proposition visant à demander à la Cour de justice internationale de «se prononcer» sur l’accès de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien.
«L’heure d’un bilan moral sur le traitement des Palestiniens a sonné - et elle aurait dû avoir lieu depuis longtemps. Aucune cause, aussi juste ou pure soit-elle, ne peut justifier tous les moyens.
«Les enfants innocents sont livrés à eux-mêmes, confrontés aux affres de la faim et du blocus», dénonce le diplomate algérien Toufik Laid Koudri.
Dans un rapport fondé sur les données de six centres de santé qu'elle gère à Ghaza, l'ONG MDM signale un lien entre la hausse des taux de malnutrition et la baisse des volumes d'aide entrant dans le territoire palestinien.
L’UNRWA (Office de secours et de travaux de l’ONU pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) a tiré la sonnette d’alarme, avertissant que si le blocus humanitaire, de rigueur depuis plus de neuf semaines, devait davantage se poursuivre, il causerait des dommages irréversibles à d'innombrables vies» palestiniennes.
«Israël inflige à la population palestinienne de Ghaza des conditions de vie calculées pour entraîner sa destruction physique», accuse Amnesty International.
L’ONU ne cesse d’alerter sur la catastrophe humanitaire et le risque de famine auxquels sont exposés les quelque 2,4 millions de Palestiniens de ce territoire soumis à un blocus total par Israël depuis le 2 mars. Le Programme alimentaire mondial (PAM), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Ghaza, a annoncé, le 25 avril, y avoir «épuisé tous ses stocks».
Israël a décidé de passer à la vitesse supérieure et de mettre le feu à tout le Moyen-Orient. Il a annoncé, samedi, le rappel de dizaines de milliers de réservistes – 60 000 selon la presse. L’instabilité prend des dimensions plus grave pour tous les pays de la région.
Deux mois après le début du blocus total de Ghaza, Amnesty International dénonce un acte de génocide délibéré, perpétré par Israël. L’ONG appelle à une levée immédiate du siège et exhorte la communauté internationale à mettre fin à ce qu’elle décrit comme une punition collective illégale et un crime de guerre.