La France s’apprête dès demain, dimanche, à voir une recomposition en profondeur de sa carte politique, non sans risques et périls. On savait l’extrême droite sur une trajectoire favorable depuis plusieurs années, mais les résultats des dernières élections européennes, et surtout la décision d’Emmanuel Macron de crever l’abcès en convoquant des législatives anticipées, accélèrent de mettre le pays devant un tournant politique dont l’issue aura des répercussions certaines au-delà du contexte européen.
Très contesté tout au long de l’année 2023, à cause de la réforme controversée de la justice initiée par son gouvernement, et menacé lui et son épouse par des poursuites judiciaires pour corruption, le Premier ministre israélien a sauté sur l’occasion, en octobre dernier, pour retourner la situation à son avantage.
Les choses se sont littéralement emballées au soir de mardi dernier, lorsque l'état-major de l'armée israélienne a annoncé avoir mis au point et approuvé des plans opérationnels en perspective d'une «offensive contre le Liban».
Emmanuel Macron a surpris son monde au soir du 9 juin en décidant la dissolution de l’Assemblée nationale française et la convocation du corps électoral pour en renouveler la composition, deux ans avant la fin de la mandature. Ce faisant, il a précipité le pays dans un engrenage inattendu de polémiques et d’enjeux.
La diplomatie américaine reste figée sur le curieux pari d’un accord de cessez-le-feu que son allié israélien passe pourtant son temps à compromettre.
Le 6 juin, les pays du front européen et les Etats-Unis ont célébré en grande pompe le 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie, sur la côte nord-ouest de la France.
Depuis le 8 octobre dernier, une tension chronique faite d'incursions de drones, de tirs de roquettes et d'artillerie marque la zone, avec des pics de gravité sporadiques qui font monter les probabilités d'un conflit ouvert.
Même si ses porte-parole et diplomates répètent tout le temps et partout le contraire, Washington sait très bien que ce sont Netanyahu et son Exécutif qui font obstacle à un arrêt des hostilités.
Le processus en cours, même s’il demeure frappé de beaucoup d’imprécisions, de confusion et de contradictions, est porté par un significatif forcing international.
On ne sait plus, au final, si la proposition est israélienne ou américaine, si Washington a coordonné réellement avec Tel-Aviv sur la question, ou si la Maison Blanche tente de forcer la main à un Netanyahu de plus en plus désemparé et conscient des limites de son jusqu’au-boutisme.
Le groupe TF1 a offert une tribune de choix au Premier ministre israélien pour tenter de requinquer son image et briser l’isolement dans lequel l’acharnement sanguinaire contre Ghaza a fini par envaser son gouvernement.
Le gouvernement égyptien continue de privilégier «la diplomatie» et à gérer en démineur la situation à la frontière avec Ghaza pour éviter tout casus belli avec Tel-Aviv.
Au soir du 7 octobre 2023, alors que son appareil sécuritaire et sa classe politique restaient groggy par l’envergure inédite des attaques menées par les Brigades Al Qassam, Israël était déjà assuré non seulement du soutien inconditionnel de ses alliés, mais aussi de leur engagement à rameuter la planète pour en finir avec les derniers foyers de résistance palestinienne.
Après de lourdes déconvenues diplomatiques, que même le puissant bouclier américain n’arrive plus à lui épargner, et l’entrée en lice des juridictions internationales que sont la CPI et la CIJ, il y a comme un air de démence qui s’empare de la classe politique dirigeante en Israël.
L’aveuglement meurtrier du gouvernement, nourri aux obsessions criminelles de son extrême droite, lui a fait perdre jusqu’à la logique des calculs politiques, tant et si bien qu’il a mis dans l’embarras ses soutiens les plus réguliers, obligeant les moins fanatiques d’entre eux aujourd’hui à marquer leur distance.
C’est assurément un des coups les plus sérieux à avoir été porté à l’armure d’impunité de l’Etat hébreu. C’est aussi une pierre inédite qui atterrit dans l’imprenable jardin occidental.
Panique et déchaînement des passions dans les milieux intellectuels et religieux arabes et musulmans. Le lancement, le 4 mai dernier, du centre Taqueen avec comme vocation d’interroger en profondeur l’histoire de l’islam et de la Sunna en tant que source de la jurisprudence islamique est accueilli avec une profusion de réactions qui s’accordent en grande majorité à y voir un énième complot contre l’héritage civilisationnel qui plus est en ces moments de tensions accrues avec le monde occidental.
Plus de sept mois après le déclenchement de la guerre et le début de l’offensive terrestre à Ghaza, la résistance palestinienne arrive à asséner des coups surprenants à l’armée israélienne. Mercredi dernier, une embuscade conjointe entre les éléments des brigades Al Qassam, affiliées au Hamas, et les brigades Al Qods de la faction du Djihad islamique, a fait entre 10 et 20 morts, selon des sources, parmi les troupes engagées dans des opérations dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de Rafah.
Soixante seize ans après le viol originel de ce 14 mai 1948, qui a vu la proclamation de la création d’un Etat juif sur le sol palestinien, Benyamin Netanyahu se charge, depuis octobre dernier, de parachever par le sang et la dévastation massive la réalisation de ce fantasme fondateur d’une suprématie juive indiscutée.
La suspension de la livraison d’armes, au-delà de l’impact recherché sur l’opinion, aussi bien en sol américain que dans le monde, est aussi une manière d’isoler davantage Netanyahu et de l’affaiblir en interne pour précipiter sa chute.