Le gouvernement égyptien continue de privilégier «la diplomatie» et à gérer en démineur la situation à la frontière avec Ghaza pour éviter tout casus belli avec Tel-Aviv.
Au soir du 7 octobre 2023, alors que son appareil sécuritaire et sa classe politique restaient groggy par l’envergure inédite des attaques menées par les Brigades Al Qassam, Israël était déjà assuré non seulement du soutien inconditionnel de ses alliés, mais aussi de leur engagement à rameuter la planète pour en finir avec les derniers foyers de résistance palestinienne.
Après de lourdes déconvenues diplomatiques, que même le puissant bouclier américain n’arrive plus à lui épargner, et l’entrée en lice des juridictions internationales que sont la CPI et la CIJ, il y a comme un air de démence qui s’empare de la classe politique dirigeante en Israël.
L’aveuglement meurtrier du gouvernement, nourri aux obsessions criminelles de son extrême droite, lui a fait perdre jusqu’à la logique des calculs politiques, tant et si bien qu’il a mis dans l’embarras ses soutiens les plus réguliers, obligeant les moins fanatiques d’entre eux aujourd’hui à marquer leur distance.
C’est assurément un des coups les plus sérieux à avoir été porté à l’armure d’impunité de l’Etat hébreu. C’est aussi une pierre inédite qui atterrit dans l’imprenable jardin occidental.
Panique et déchaînement des passions dans les milieux intellectuels et religieux arabes et musulmans. Le lancement, le 4 mai dernier, du centre Taqueen avec comme vocation d’interroger en profondeur l’histoire de l’islam et de la Sunna en tant que source de la jurisprudence islamique est accueilli avec une profusion de réactions qui s’accordent en grande majorité à y voir un énième complot contre l’héritage civilisationnel qui plus est en ces moments de tensions accrues avec le monde occidental.
Plus de sept mois après le déclenchement de la guerre et le début de l’offensive terrestre à Ghaza, la résistance palestinienne arrive à asséner des coups surprenants à l’armée israélienne. Mercredi dernier, une embuscade conjointe entre les éléments des brigades Al Qassam, affiliées au Hamas, et les brigades Al Qods de la faction du Djihad islamique, a fait entre 10 et 20 morts, selon des sources, parmi les troupes engagées dans des opérations dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de Rafah.
Soixante seize ans après le viol originel de ce 14 mai 1948, qui a vu la proclamation de la création d’un Etat juif sur le sol palestinien, Benyamin Netanyahu se charge, depuis octobre dernier, de parachever par le sang et la dévastation massive la réalisation de ce fantasme fondateur d’une suprématie juive indiscutée.
La suspension de la livraison d’armes, au-delà de l’impact recherché sur l’opinion, aussi bien en sol américain que dans le monde, est aussi une manière d’isoler davantage Netanyahu et de l’affaiblir en interne pour précipiter sa chute.
Beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux rappellent depuis deux jours à l’Egypte les précédentes déclarations de ses plus hautes autorités, considérant toute reprise en main du passage de Rafah par l’armée israélienne, dans le contexte actuel, comme une déclaration de guerre.
Le bilan est effroyable : près de 35 000 morts, des survivants condamnés à l’errance, des villes pulvérisées… La cause, quant à elle, a reconquis sa place de priorité internationale.
«L’intifada» dans les universités recèle les ingrédients redoutables de la confrontation communautaire, d’autant que le camp républicain, à travers des membres du Congrès franchement hostiles aux élans pro-palestiniens, réclame une gestion plus musclée des manifestations.
Washington pense qu’un accord arraché aujourd’hui est susceptible de calmer significativement le front houthi et limiter ses effets en mer Rouge, désamorcer l’engrenage d’une confrontation ouverte au Sud Liban avec le Hezbollah et enlèverait à Benyamin Netanyahu tout prétexte de maintenir l’option d’une offensive militaire à Rafah.
La séquence a fait le tour du Net : sur le campus de Yale University, une jeune femme portant un tee-shirt affichant ostentatoirement son identité juive circule au beau milieu d’un sit-in d’étudiants organisé en soutien à Ghaza et fait entendre des slogans pro-israéliens.
Le 15 avril, un rapport présenté par les experts de l’ONU concluait que l’armée israélienne a eu recours à l’intelligence artificielle (IA) pour majorer les effets de sa guerre totale contre la bande de Ghaza.
Les réquisitoires contre les agissements des Emirats arabes unis (EAU), en Afrique notamment, se multiplient.
Le gouvernement israélien mesure parfaitement l’impact d’un débat ouvert actuellement sur l’octroi d’un statut d’Etat membre de l’ONU à la Palestine et s’affole à l’idée que le sujet soit mis sur la table au moment où il mène une guerre censée définitivement enterrer la perspective d’un territoire souverain pour les Palestiniens.
Les réunions du Conseil de sécurité de l’ONU se suivent et se ressemblent, coincées structurellement dans un paramétrage inégalitaire des pouvoirs d’arbitrage et de décision. L’entrain de certains de ses membres non permanents arrive cependant à faire bouger les lignes.
On peut commencer la guerre quand on veut, mais on ne la finit pas de même», disait Machiavel. Une évidence que la sinistrement riche expérience humaine en matière de conflits armés a suffisamment consacrée.
L’accession de l’opposant Bassirou Diomaye Faye aux premières loges du pouvoir au Sénégal, à l’issue d’un processus électoral des plus accidentés, est indéniablement un événement marquant en Afrique, notamment dans cette partie occidentale aussi riche naturellement qu’instable politiquement.