Quatre jours de trêve, de suspension du temps et de la tempête de feu et de sang qui s'est abattue durant près de 50 jours sur la Bande de Ghaza ; quatre jours pour mesurer, vraiment, l'ampleur du malheur vécu : vies pulvérisées, familles décimées, foyers détruits...
Hamas-Daech». C’est par cette association que Benyamin Netanyahu, ses ministres et l’état-major de son armée se font le devoir de désigner le mouvement de résistance palestinien. Et c’est ainsi qu’ils exigent du monde qu’il le présente depuis les attaques de sa branche armée, les Brigades Al Qassam, le 7 octobre dernier.
Énième épreuve d’envergure et énième constat de carence sans appel pour la Ligue arabe. L'organisation a, en le contexte de la guerre impitoyable que mène l’armée israélienne contre la Bande de Ghaza depuis un mois et demi, un grand rendez-vous avec l'histoire.
Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a tenu jeudi dernier à «sonner l’alarme la plus forte possible» concernant la situation en Cisjordanie occupée. Volker Türk s’exprimait devant les journalistes à l’issue d’une visite effectuée au poste-frontière de Rafah (séparant l’Egypte de la Bande de Ghaza), et devant le mener également à Amman, en Jordanie, et à Tel-Aviv.
Les maigres réserves alimentaires dans la Bande de Ghaza sont épuisées, malgré le régime de guerre que s’impose la population depuis au moins le début ce déluge de feu indiscriminé que lui inflige l’armée israélienne.
Les limites de l’atrocité de plus en plus poussées à Ghaza. Après près de quarante jours de bombardements ininterrompus, à l’intensité jamais égalée de l’avis même de son propre commandement, l’opération terrestre de l’armée israélienne vient achever la besogne dans les locaux même des hôpitaux sinistrés.
Une première. L’ONU a rendu, hier, un hommage mondial à ses nombreux collaborateurs tués depuis le début de l’expédition meurtrière de l’armée israélienne à Ghaza. Sobre et discrète, l’initiative a consisté en l’observation d’une minute de silence «en privé», hier matin, à l’appel d’Antonio Guterres, dans tous les pays où l’Organisation dispose de représentations.
Le monde a les yeux braqués sur le Moyen-Orient et la Bande de Ghaza depuis un mois, comme cela a été rarement le cas dans l’histoire : les institutions politiques internationales, l’ONU et son réseau d’agences, les gouvernements, les ONG, mais aussi des opinions publiques qui (re)découvrent la «cause palestinienne» et lui manifestent un intérêt solidaire, voire parfois militant.
La diplomatie américaine accentue la pression sur l’Autorité palestinienne pour lui faire jouer un rôle important après la fin de la guerre à Ghaza. Anthony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, l’a encore signifié au président Mahmoud Abbas, lors d’une entrevue qui a réuni les deux hommes à Ramallah, dimanche dernier.
Le secrétaire d’Etat américain est de nouveau en tournée au Moyen-Orient, cette fois pour un peu défendre la chose et son contraire. Le plan de voyage, marathonien, de l’envoyé spécial de la Maison-Blanche prévoit des visites en Jordanie, au Qatar, en Arabie Saoudite, aux Emirats arabes unis, en Egypte, Irak et en Turquie.
S’il fallait encore une illustration au délire sanguinaire qui s’empare du gouvernement de Benyamin Netanyahu, son ministre du Patrimoine vient de donner une fort bien édifiante idée sur l’état d’esprit qui prévaut chez les politiques à Tel-Aviv. Amichai Eliyahu, répondant aux questions d’une radio locale, estime, sans sourciller, que la «solution» pour les soucis que posent les combattants du Hamas pourrait être le lâcher d’une bombe nucléaire sur la Bande de Ghaza.
Les atrocités que commet l'armée israélienne dans la Bande de Ghaza depuis près d'un mois, atteignant de tels plafonds de barbarie que l'embarras atteint de plus en plus ses soutiens occidentaux.
Les incursions terrestres de l’armée israélienne se sont poursuivies hier, vendredi, au nord de la Bande de Ghaza, alors que l’aviation a continué à cibler des objectifs sur d’autres parties du territoire, alourdissant chaque jour davantage le lourd bilan de civils tués.
Dans un discours très attendu, le leader du Hezbollah libanais à violemment mis en garde l’armée israélienne et son parrain américain contre toute tentative de cibler le mouvement et ses soutiens. Hassan Nasrallah, s’adressant à une foule nombreuse de partisans à partir de Beyrouth, affirme dès l’abord que l’opération «Déluge d’Al Aqsa», menée par la frange armée du Hamas le 7 octobre dernier, était l’œuvre entière des Palestiniens, sans aucune forme de soutien extérieur.
Le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) ne trouve plus de mots assez forts pour décrire le crime dont sont victimes les enfants de Ghaza. Lors d’une conférence de presse tenue avant-hier à Genève, James Elder a indiqué que l’enclave palestinienne est simplement devenue un vaste «cimetière pour enfants» depuis le début des raids aériens et bombardement israéliens.
L'Agence France Presse (AFP) est au centre d'une polémique qui ne cesse d'enfler en France. Des élus de la droite et de l'extrême droite se scandalisent de constater que les dépêches et les contenus de l'agence, financée largement par des fonds publics, ne reproduisent pas systématiquement l'appellation «Mouvement terroriste», lorsqu'il s'agit d'évoquer le Hamas palestinien. Banalisation du terrorisme, complaisance et compromission, sont autant de péchés dont se rendraient coupable les responsables éditoriaux et les journalistes de ce pourvoyeur de matière médiatique dans le contexte de la guerre qui fait rage dans la bande de Ghaza.
Mahmoud Abbas s’en remet une nouvelle fois aux «frères arabes» pour leur demander une implication plus agissante sur les événements dans la bande de Ghaza et l’avenir immédiat de la question palestinienne.
Les opinions publiques, dans le monde, semblent enfin bouger, afin de faire cesser la boucherie israélienne à Ghaza. Depuis la semaine dernière, le nombre de manifestations dénonçant les crimes de guerre commis contre les Palestiniens ne cesse d’augmenter et de toucher des capitales dont les gouvernements se sont engagés dans un soutien inconditionnel à Tel-Aviv.
Les membres de l’Assemblée générale de l’ONU, réunis en session spéciale d’urgence consacrée à la situation en Palestine, ont pu enfin accoucher, avant-hier, d’une résolution demandant «une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités».
L'Iran est sur le pied de guerre depuis les attaques du mouvement Hamas contre des colonies et des bases militaires israéliennes le 7 octobre dernier, et l'effroyable riposte militaire de Tel-Aviv contre la bande de Ghaza.