Le monde entier a vu les images de ces centaines de jeunes et moins jeunes Ghazaouis, fouillés, quasiment à nu sous la menace des armes, parqués sur des places publiques dans un chaos de décombres ou embarqués comme du vulgaire bétail dans des engins vers des destinations inconnues.
Le Pakistan se voit entraîné dans un avatar inattendu du conflit au Moyen-Orient par un Iran qui cherche à sauvegarder son statut dissuasif de puissance militaire régionale et à anticiper des attaques contre sa sécurité, à l’image du double attentat meurtrier, début janvier, qui a ciblé le pays.
L’idée d’un déplacement massif des populations palestiniennes vers le Sinaï semble avoir fait long feu après de farouches oppositions des autorités égyptiennes et jordaniennes (également concernées par le spectre d’un exode massif sur la frontière ouest). Mais Al Sissi demeure hanté par le risque et se méfie plus que jamais des intentions de Netanyahu.
Le procès intenté par l’Afrique du Sud contre Israël au niveau de la Cour Internationale de Justice (CIJ) à La Haye est un autre acte qui signe le retour de la question palestinienne au-devant de la scène internationale et conforte sa centralité dans les enjeux géopolitiques.
Le conflit au Moyen-Orient prend une nouvelle dimension avec les frappes américano-britanniques menées contre des cibles houthies au Yémen, dans la nuit de jeudi à hier. Jusqu’ici, les Etats-Unis et leurs proches alliés, engagés solidairement dans un soutien inconditionnel à Israël dans sa guerre contre la Bande de Ghaza, avaient tout entrepris pour éviter un tel scénario, mais il est évident que la détermination des Houthis, jouissant de l’appui de Téhéran, a compté dans l’équation, brouillé les calculs de l’engagement occidental dans la région et eu raison de la réserve stratégique de Washington et son escorte de partenaires.
Joe Biden aura clôturé sa première mandature à la Maison-Blanche sur une implication directe et inédite dans un conflit armé au Moyen-Orient, marquée par un soutien militaire et diplomatique sans précédent à Tel-Aviv.
Le gouvernement israélien est hostile à toute solution politique globale en Palestine et ne s’encombre plus de réserve pour le faire savoir.
Pour certains, il reste toujours quelque chose à tuer dans le Palestinien, même quand il vient d’être bel et bien assassiné. Qu’il soit anéanti par la douleur d’avoir perdu son enfant et qu’il en vienne à porter sa dépouille au regard du monde pour le prendre à témoin de l’abominable crime qui le frappe, il est accusé de faire du cinéma et le petit corps qu’il brandit est un pantin en plastique.
Benyamin Netanyahu en roue libre. Le Premier ministre israélien va d’échec en désastre, enfonçant chaque jour davantage la région du Moyen-Orient dans l’instabilité, les relations internationales dans la tension et ruinant le capital diplomatique de ses propres alliés.
Tel-Aviv marche à pas décidés vers une occupation intégrale des Territoires palestiniens, après avoir miné durant au moins plus de 20 ans les possibilités territoriales, politiques et sécuritaires d’une assise à l’Etat palestinien prévu par les accords d’Oslo et soutenu par l’ensemble de la communauté internationale, des soutiens les plus zélés de Tel-Aviv jusqu’à ses ennemis jurés.
Joe Biden fait le grand écart, il se résout vraisemblablement à lâcher Benyamin Netanyahu. Le président américain, en précampagne pour un deuxième mandat à la Maison-Blanche, a choisi le moment d’une rencontre avant-hier avec une assemblée de donateurs, à majorité juive, pour marquer ses distances avec le Premier ministre israélien et son gouvernement, sa façon de mener la guerre à Ghaza et ses projections pour le «Day After» (le jour d’après).
Conçu sur un viol et une spoliation originels, le projet sioniste d’un Etat israélien sur la terre palestinienne a été rattrapé régulièrement et logiquement par l’histoire, malgré l’impuissance éprouvée des institutions censées incarner le droit international.
La 21e édition du Forum international de Doha, qui s’est ouvert hier dans la capitale qatarie, appelle à un cessez-le-feu immédiat dans la Bande de Ghaza. Des déclarations fortes ont été une nouvelle fois prononcées, qui soulignent à l’unanimité la gravité sans précédent de la situation humanitaire sur place, les crimes commis en masse sur les civils palestiniens, l’impasse dangereuse pour la région du Moyen-Orient et la paix dans le monde qu’induit l’aveuglement meurtrier et sans issue de Tel-Aviv…
Joe Biden surprend son monde et lance les paris dans un registre pour le moins inattendu. A moins d’une année de l’élection pour la présidence américaine, prévue le 5 novembre 2024, le candidat démocrate à sa propre succession a tenu, mardi dernier, des propos qui laissent perplexes partisans et adversaires.
Les Palestiniens n’existent décidément pas pour beaucoup de médias mainstream occidentaux. Ils sont à peine des chiffres qu’on actualise à la fin d’un «sujet», une multitude démographique théorique qui meurt sans douleurs sous les bombardements ou court chercher refuge en arrière-plan des breaking news.
L’armée israélienne semble chercher à «éliminer le Hamas», en détruisant le territoire que le mouvement gouverne depuis 2007. Mais surtout pour imposer un fait accompli stratégique et territorial qui va davantage disqualifier l’option à deux Etats.
Après sept jours de trêve humanitaire, que la communauté internationale voulait voir prolongée, l’armée israélienne a violemment relancé les hostilités sur la population de la Bande de Ghaza, faisant plusieurs dizaines de victimes.
Les Palestiniens de Ghaza, mais aussi ceux de Cisjordanie, ont dû mourir par milliers en quelques semaines pour voir et entendre, enfin, le gotha diplomatique mondial s’intéresser à leur histoire et à l’injustice violente qui les frappe depuis plus de 70 ans.
Sur le plan humanitaire, les aides continuaient, hier, à se frayer difficilement un chemin vers le nord de l’enclave, pourtant le plus affecté par plus de 50 jours de bombardements intensifs. Le carburant, les médicaments et équipements médicaux, la nourriture et l’eau manquent toujours, alors que des pluies sont venues compliquer la situation sur le terrain.
Dès 2009, Israël a mis en place un tribunal militaire spécialement dédié au traitement des «atteintes à la sécurité» commises par les mineurs palestiniens. La responsabilité criminelle des individus est définie à partir de l’âge de 12 ans et les arrestations s’opèrent en violation flagrante et assumée de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant.