L’UNRWA a indiqué hier dans une publication sur le réseau X que «près de 360 000 personnes ont fui Rafah depuis le premier ordre d’évacuation il y a une semaine. Pendant ce temps, dans le nord de Ghaza, les bombardements et autres ordres d’évacuation ont créé davantage de déplacements et de peur pour des milliers de familles». Et d’insister : «Il n’y a nulle part où aller. Il n’y a pas de sécurité sans cessez-le-feu.»
Le rapporteur spécial des Nations unies (ONU) sur le droit au logement, Balakrishnan Rajagopal, a affirmé n'avoir jamais vu une brutalité «aussi choquante» concernant les récents déplacements forcés ordonnés par l'entité sioniste dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza.
De nombreux pays, des responsables onusiens et des ONG ont exprimé leur profonde inquiétude face à l’offensive israélienne à Rafah où se sont réfugiés près de 1,4 million de Palestiniens…
Les conséquences de la fermeture, par l’armée israélienne, du point de passage de Rafah se font déjà ressentir sur la population ghazaouie, qui manque de tout. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène une agression sauvage contre l’enclave palestinienne qui a entraîné des destructions massives d’infrastructures, en plus d’une catastrophe humanitaire sans précédent.
L’armée d’occupation israélienne a pénétré, hier à l’aube, dans le passage terrestre de Rafah, à la frontière avec l’Egypte. Elle a complètement pris son contrôle, interrompant ainsi le mouvement des personnes et l’entrée de l’aide dans la bande de Ghaza.
Le plan tant redouté d’une vaste offensive sur Rafah a franchi, hier, un cap opérationnel inquiétant : l’armée sioniste a entamé l’évacuation de la population civile de la région en commençant par les quartiers est de la ville. Cette première évacuation concernerait quelque 100 000 personnes.
L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a prévenu, hier, qu’une incursion militaire sioniste à Rafah, s’ajoutant à la crise humanitaire actuelle à Ghaza, serait «une catastrophe inimaginable», appelant à un cessez-le-feu «immédiat et durable».
Après plus de six mois de destructions massives et de dizaines de milliers de morts, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, se dit toujours déterminé à «exterminer» le mouvement de résistance palestinien Hamas et maintient son projet d’offensive terrestre contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, malgré la pression internationale. Rafah et d’autres quartiers de Ghaza ont de nouveau été bombardés hier.
Engagé depuis plusieurs semaines sur la voie d’un laborieux rachat diplomatique aux yeux de la communauté internationale, Washington voit son action contrariée sur le terrain par l’aveuglement du Premier ministre israélien et sa détermination à encore alourdir la facture du désastre humain à Ghaza.
«Plus de 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans des raids israéliens qui ont visé cinq habitations à Rafah depuis dimanche matin», rapporte l’agence Wafa.
«Rafah est devenue un réservoir explosif et son invasion signifierait des milliers de morts», alerte le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh.
Alors que les discussions autour d’une trêve amorcées par la réunion de Paris puis poursuivies au Caire n’ont rien donné, l’entité sioniste a menacé de lancer une vaste offensive sur Rafah, si les otages détenus à Ghaza ne sont pas libérés d’ici au début du Ramadhan.
Dès mardi, l’Egypte a accueilli des représentants des Etats-Unis, principal soutien d’Israël, ainsi que du Qatar, où est basé le chef du Hamas, pour des pourparlers en vue d’une trêve, incluant la libération éventuelle d’otages israéliens.
Les deux gouvernements n’ont pas eu d’échanges de haut niveau depuis le déclenchement de la guerre à Ghaza, selon l’hebdomadaire cairote Al Ahram, qui ajoute que les seuls contacts se limitent à ceux qu’entretiennent les services de renseignement des deux parties dans le cadre des négociations multipartites autour du conflit.
Alors que les appels à la retenue se multiplient, incitant Israël à renoncer à son opération terrestre à Rafah, les forces sionistes continuent à semer sauvagement la mort. L’occupant a commis 16 nouvelles tueries en 24 heures dans la Bande de Ghaza qui ont fait 133 morts. A Rafah, une attaque de drones a failli coûter la vie à deux journalistes d’Al Jazeera. L’un d’eux a perdu sa jambe
La perspective d’une «véritable» offensive de l’armée israélienne à Rafah, à l’extrême sud de la Bande de Ghaza où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens, est «terrifiante», a affirmé le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé hier les crimes commis par l’armée de l’occupation israélienne à Ghaza, dont le plus récent à Rafah, soulignant, dans un communiqué, qu’Israël «cible des civils et vise à transférer la guerre à Rafah, la zone densément peuplée de Ghaza, pour les pousser à émigrer et à se déplacer sous les bombardements».
Le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des affaires humanitaires, Martin Griffiths, a déclaré que les souffrances des Palestiniens de la ville de Rafah, au sud de la Bande de Ghaza, sont «inimaginables», en raison de la guerre génocidaire sioniste qui se poursuit depuis le 7 octobre 2024.
27 947 personnes ont été tuées et 67 459 autres blessées depuis le début de la guerre contre Ghaza, selon les autorités sanitaires locales. Les frappes israéliennes sont désormais concentrées sur la ville de Rafah, au sud de l’enclave assiégée. Les raids intensifs menés sur la ville frontalière avec l’Egypte font craindre des boucheries de grande ampleur dans ce micro-territoire où sont entassés 1,3 million de déplacés.
L’ONU a mis en garde Israël contre «toute mesure qui vise à étendre son invasion» à la ville de Rafah, frontalière avec l’Egypte, qui abrite plus de deux millions de réfugiés palestiniens. «Les bombardements aveugles de zones densément peuplées peuvent constituer des crimes de guerre», a averti un responsable onusien. Cette escalade de la guerre contre Ghaza intervient au moment où le coordonateur des secours d’urgence à l’Onu, Martin Griffiths, saluait «les premiers signes» de ce qu’il a qualifié d’«avancée potentielle» dans les négociations pour un cessez-le-feu et la libération de tous les otages.