Guerre contre Ghaza : La ville de Rafah sous les bombes

13/02/2024 mis à jour: 06:00
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L’armée d’occupation israélienne a semé la douleur et la désolation à Ghaza - Photo : D. R.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé hier les crimes commis par l’armée de l’occupation israélienne à Ghaza, dont le plus récent à Rafah, soulignant, dans un communiqué, qu’Israël «cible des civils et vise à transférer la guerre à Rafah, la zone densément peuplée de Ghaza, pour les pousser à émigrer et à se déplacer sous les bombardements».

Les frappes aériennes israéliennes ont transformé hier le ciel nocturne de Rafah en un spectacle apocalyptique, avec, selon les rares images qui nous sont parvenues, des explosions et des nuages de fumée s’élevant au-dessus des ruines.

Les journalistes encore sur le terrain ont rapporté des scènes de chaos après des raids de l’armée d’occupation israéliennes d’une intensité supérieure à celle des derniers jours.

Les statistiques du ministère palestinien de la Santé font état de 164 morts en 24 heures. Israël a intensifié son offensive à Rafah au mépris des mises en garde internationales.

Des dizaines de civils innocents ont péri dans les frappes, tandis que des centaines d’autres ont été blessés ou ont perdu leurs foyers dans cette opération-commando terrestre et aérienne qui a permis à l’armée d’occupation israélienne de libérer deux otages israéliens. Les frappes ont touché 14 maisons et trois mosquées dans différents secteurs de Rafah, selon le gouvernement du Hamas.

La décision du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu d’ordonner une offensive sur Rafah a, pour rappel, déclenché une vague de critiques et d’inquiétudes au niveau international, tant le coût humain de cette opération pourrait être dévastateur.

Le président américain, Joe Biden, a ainsi exhorté le Premier ministre israélien, lors d’un entretien téléphonique, dimanche, à «garantir la sécurité» de la population palestinienne, tandis que plusieurs Etats ont mis en garde contre une «catastrophe humanitaire» en cas d’assaut sur la ville surpeuplée.

Le Hamas a prévenu dimanche qu’une offensive sur Rafah «torpillerait» tout accord pour une libération des otages. Les pressions internationales s’intensifient pour qu’Israël n’aille pas au bout de son offensive terrestre.

L’Egypte a même menacé de suspendre son traité de paix avec Israël, si des troupes israéliennes sont envoyées dans la ville frontalière densément peuplée de Rafah. Les autorités égyptiennes affirment que les combats qui s’y déroulent pourraient forcer la fermeture de la principale route d’approvisionnement en aide du territoire.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a également dénoncé hier les crimes commis par l’armée de l’occupation israélienne à Ghaza, dont le plus récent à Rafah, soulignant, dans un communiqué, qu’Israël «cible des civils et vise à transférer la guerre à Rafah, la zone densément peuplée de Ghaza, pour les pousser à émigrer et à se déplacer sous les bombardements».

La diplomatie palestinienne a souligné que «ces massacres et le grand nombre de martyrs et de victimes parmi les civils sont une preuve supplémentaire de la véracité des avertissements internationaux et des craintes quant aux conséquences catastrophiques de l’expansion et de l’approfondissement de la guerre d’occupation à Rafah».

Il est à signaler, par ailleurs, que les ambulances sont une cible privilégiée de l’armée d’occupation israélienne, selon le représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Hossam Al Sharqawi. 

Cela surtout que les ambulances sont dans l’incapacité de transporter un grand nombre de blessés à la suite des bombardements de l’armée sioniste sur la ville de Rafah.

D’après les équipes de secours, les équipes de la Protection civile travaillaient depuis le soir du dimanche pour sauver les personnes piégées sous les décombres.

Ils ont déclaré que la plupart des victimes sont des enfants et qu’il y avait de nombreux cas d’amputation, notamment des membres inférieurs, et que les sites des bombardements sont jonchés de membres amputés et maculés de sang.

En tout et pour tout, l’offensive israélienne a fait 28 340 morts dans la Bande de Ghaza, depuis le 7 octobre dernier, en grande majorité des civils. Environ 1,7 million de personnes, d’après l’ONU, sur un total de 2,4 millions d’habitants, ont fui leurs foyers dans le territoire palestinien dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.

Beaucoup ont été déplacés plusieurs fois, fuyant toujours plus vers le Sud à mesure que les combats s’étendaient. Rafah, devenu un gigantesque campement, est le dernier centre urbain où l’armée israélienne n’avait pas encore lancé d’assaut terrestre et le principal point d’entrée de l’aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.

Plus de 6980 Palestiniens arrêtés en Cisjordanie

Le nombre de Palestiniens arrêtés par l’armée de l’occupation israélienne en Cisjordanie occupée s’est élevé, ce lundi, à 6985 depuis le 7 octobre 2023, après l’arrestation de 35 personnes lors de l’incursion des forces sionistes dans plusieurs gouvernorats du territoire occupé, indiquent des associations.

C’est ce qui ressort d’un communiqué conjoint de la Commission pour les affaires des prisonniers et anciens prisonniers (gouvernementale) et du Club des prisonniers palestiniens.

Le communiqué indique que «le nombre total des arrestations (de l’armée sioniste) après le 7 octobre s’est élevé à environ 6985, incluant ceux qui ont été arrêtés à leur domicile, dans les points de contrôle militaires, ceux ayant été forcés de se rendre sous la pression et ceux qui ont été retenus en otages».

Le communiqué fait savoir que «les forces d’occupation ont arrêté au moins 35 citoyens de Cisjordanie, dont d’anciens prisonniers, entre la nuit de dimanche et de lundi (hier, ndlr)». Selon la même source, les arrestations ont eu lieu à Al Khalil (sud), Qalqilya, Jénine et Naplouse (nord), ainsi qu’à Ramallah et El Qods (centre).

Les organisations palestiniennes ont précisé que les arrestations se sont «accompagnées d’actes de sabotage et de destructions des maisons de citoyens, en plus de graves passages à tabac contre les détenus et leurs familles, et de confiscations de fonds».

Depuis le déclenchement de la guerre dévastatrice dans la Bande de Ghaza le 7 octobre, l’armée de l’occupation israélienne a intensifié ses attaques militaires en Cisjordanie et augmenté le rythme des incursions et des raids dans les villes et les camps, faisant des centaines de martyrs.

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