Alors que les médiateurs internationaux multiplient les efforts pour arrêter l’agression : Nouvelles attaques israéliennes meurtrières contre Khan Younès et Rafah

15/02/2024 mis à jour: 00:50
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Photo : D. R.

Dès mardi, l’Egypte a accueilli des représentants des Etats-Unis, principal soutien d’Israël, ainsi que du Qatar, où est basé le chef du Hamas, pour des pourparlers en vue d’une trêve, incluant la libération éventuelle d’otages israéliens.

Les médiateurs internationaux redoublent d’efforts dans l’espoir de parvenir à une trêve entre Israël et le Hamas palestinien à Ghaza – dont l’issue est encore incertaine – alors que le sud de l’enclave est sauvagement pilonnée par de nouveaux raids meurtriers de l’armée de l’occupation israélienne, causant la mort de 104 personnes, principalement des femmes et des enfants, dans la nuit de mardi à mercredi.

Les raids israéliens ont ciblé principalement Khan Younès et Rafah, au sud de la Bande de Ghaza, où vit une population en grande majorité composée de personnes déplacées par la guerre. Ces civils sont piégés contre la frontière fermée avec l’Egypte et vivent dans des conditions désastreuses, selon les Nations unies.

Dès mardi, l’Egypte a accueilli des représentants des Etats-Unis, principal soutien d’Israël, ainsi que du Qatar, où est basé le chef du Hamas, pour des pourparlers en vue d’une trêve, incluant la libération éventuelle d’otages israéliens. Les discussions entre les différentes parties, y compris le directeur de la CIA, William Burns, le chef du Mossad, David Barnea, le Premier ministre du Qatar, Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani et des responsables égyptiens ont été qualifiées de «positives» par la télévision Al Qahera News, proche du renseignement égyptien.

Ces pourparlers se poursuivront dans les prochains jours. Un responsable du bureau politique du Hamas, Khalil Al Hayya, devrait ainsi conduire une délégation au Caire pour y rencontrer les chefs des services de renseignement égyptien et qatari, selon plusieurs sources médiatiques. La délégation israélienne y a fait une escale  mardi, selon des médias israéliens.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est rendu hier au Caire pour – selon ses mots – «voir ce qui peut être fait pour nos frères à Ghaza» et «arrêter le bain de sang».

Dans cette perspective, le Hamas s’est  dit «ouvert à l’idée de discuter de toute initiative pour mettre fin à l’agression et à la guerre», a assuré à l’AFP l’un de ses cadres sous le couvert de l’anonymat. «Le Hamas et les autres mouvements palestiniens attendent les résultats des pourparlers du Caire», a-t-il ajouté.

De son côté, le président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, a appelé le mouvement Hamas à conclure rapidement l’accord sur les prisonniers, pour «épargner au peuple palestinien une autre catastrophe, non moins dangereuse que la Nakba de 1948, et pour éviter l’attaque de l’occupation contre la ville de Rafah, qui entraînerait des milliers de victimes, des souffrances et des déplacements pour le peuple palestinien».

«L’occupation israélienne mène une guerre ouverte dans la Bande de Ghaza, qui conduit chaque jour au martyre de centaines de Palestiniens, en plus de la prise d’assaut de la Cisjordanie et de Jérusalem et d’autres escalades dangereuses israéliennes, nous devons assumer nos responsabilités pour mettre fin à cette guerre globale contre le peuple palestinien», selon les déclarations reprises par l’agence palestinienne Wafa. Et de poursuivre : «Nous voulons protéger notre peuple des répercussions de toute catastrophe grave qui pourrait lui arriver.

Nous devons donc prendre des décisions qui servent les intérêts de notre peuple et le protègent, afin que nous puissions défendre notre cause et nos intérêts nationaux, en mettant fin à l’agression, en reconnaissant l’Etat indépendant de Palestine avec Jérusalem-Est pour capitale et en poursuivant nos efforts politiques devant le Conseil de sécurité de l’ONU et le reste des institutions internationales pour obtenir l’adhésion à part entière de l’Etat de Palestine aux Nations unies.» Le fait est que la  situation humanitaire à Ghaza reste extrêmement critique, avec des quartiers entiers rasés par les bombardements israéliens incessants.

Selon les Nations unies, environ 1,7 million de personnes ont été déplacées sur les quelque 2,4 millions d’habitants du territoire surpeuplé, plongeant la région dans une crise humanitaire majeure. Rafah demeure le dernier centre urbain non pénétré par l’armée israélienne et est le principal point d’entrée de l’aide humanitaire, pourtant insuffisante pour répondre aux besoins d’une population menacée par la famine et les épidémies en plein hiver.

Malgré les appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a ordonné à l’armée d’occupation de se préparer à une offensive sur Rafah.

Cette décision a suscité de vives inquiétudes quant à la sécurité des civils, avec des craintes des massacres qui y seraient perpétrés dans cette zone surpeuplée. En tout et pour tout, le bilan total de l’offensive de l’armée de l’occupation israélienne à Ghaza s’élève à 28 473 morts, selon les dernières données du ministère palestinien de la Santé. 

Plusieurs morts dans des attaques au Liban

Quatre civils, dont une femme et deux enfants, sont tombés en martyrs et 9 personnes ont été blessées hier dans des agressions israéliennes contre le sud du Liban, a-t-on indiqué de source sécuritaire libanaise.

Une femme, son fils et son beau-fils sont tombés en martyrs dans une frappe israélienne sur le village de Sawaneh, selon cette source, citée par des médias. Un quatrième civil est tombé en martyr dans un raid sur le village d’Adchit, d’après la même source qui a également fait état de 9 blessés.

Les raids en question ont visé plusieurs localités dans un rayon distant de 10 à 25 km et ont fait d’importants dégâts, selon des images circulant sur les réseaux sociaux. Depuis le début de l’agression sioniste contre Ghaza le 7 octobre dernier, les tirs de l’armée d’occupation sont quotidiens à la frontière avec le Liban.

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