«Un sportif français qui gagne est un Français. Un sportif français qui perd est un sportif, pour ne pas dire plus.» Coluche
Lors de mon séjour en France, il y a quelques semaines, j’ai eu le plaisir de rencontrer au Centre culturel algérien de Paris, au sein duquel mon ami Mustapha Boutadjine rendait hommage à une pléiade d’artistes, dont le regretté Rachid Taha, un ancien appelé français, Henri Pouillot, affecté à la sinistre villa Sisuni, à la fin des années cinquante, située à Alger, qui était un témoin privilégié des horribles scènes de torture et de crimes perpétrés contre les détenus algériens.
Ayant vécu à une époque riche en événements, Abdelhadi Benazzouz était connu par sa discrétion et surtout par sa grande humilité. Patriote durant sa jeunesse, il avait choisi avec conviction le dur parcours de militant, jusqu’à l’avènement de l’indépendance. Après une belle aventure dans la presse, il fera carrière comme cadre supérieur de l’Etat, accomplissant son devoir envers son pays et ses concitoyens.
Il a le sourire en guirlande, un regard malicieux derrière ses petites lunettes et une énergie de tout instant. Jacques sait conquérir son monde. C’est normal, car il est avocat, et en tant que tel, il a forcément le sens de la communication. Lorsqu’il égrène sa vie, on a l’impression d’écouter une flamboyante plaidoirie.
«La guerre, c’est la guerre des hommes. La paix, c’est la guerre des idées.»
Il y a neuf ans, Le 7 janvier 2016, nous quittait Si Brahim Chergui, alias Si H’mida, chef politique de la Zone autonome d’Alger, qui a commencé à militer très jeune, au début des années quarante, pour gravir les échelons grâce à son dévouement, sa perspicacité et sa combativité, et devenir cadre du parti PPA/MTLD.
Il est parti notre champion. Sur la pointe des pieds, loin des clameurs de la salle Harcha, des rings d’ici et d’ailleurs et du brouhaha de la vie. Il avait bouclé ses quatre-vingts ans, mais il paraissait nettement moins arborant fièrement, au moins la soixantaine, bon pied bon œil.
On dit que l’histoire est bien injuste avec les hommes. Alors avec les femmes, qu’est-ce que ça doit être ? Pire...
De son enfance, il a gardé le goût de la famille et le don du bonheur. Il exerce son métier, son sacerdoce devrais-je dire, avec l’enthousiasme et l’émerveillement de l’enfant studieux qu’il a été. Toujours vibrant pour cette spécialité en médecine, très pointue, la neurochirurgie qu’il a adoptée et apprivoisée. Avec une rigueur affinée au fil du temps, pour devenir un perfectionniste, en se frottant à l’exercice difficile et périlleux de cette pratique médicale, risquée où le diable se cache dans les détails.
«… Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années.»
Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres. LaoTseu
Évoquer à Constantine le nom du défunt docteur Hafed Boudjemaâ rappelle aux anciens habitants de cette ville les souvenirs de son cabinet médical de la rue Bouali Saïd (ex-rue Casanova), mais aussi ceux de la pharmacie, située à la rue Messaoud Boudjeriou, dans le quartier de Saint-Jean, où l’on garde encore en mémoire le sourire d’une dame bienveillante qui n’était autre que sa femme Jeannine.
On dit que les yeux sont les miroirs de l’âme, mais la voix est le reflet des émotions. Surtout dans le monde arabe, où les émotions tiennent le haut du pavé et régissent tous les actes de la vie des gens.
En regardant en arrière, en regardant ma vie passée, j’ai l’impression que ma vie a été assez unifiée, à partir de mon petit village natal, que je prenais pour le nombril du monde. J’ai été jeté, par les circonstances, de plus en plus loin, au-delà des frontières de mon pays, de mes communautés naturelles, ethniques, culturelles et religieuses.
Lors de nos nombreuses rencontres, je lui avais demandé un jour quelle sensation il éprouvait à la fin d’un match accompli. «Une prestation sur le terrain, pour être pleine, attrayante et captivante devant des milliers de spectateurs, est une rude tâche, qui se travaille pendant des semaines et des mois dans la souffrance et le sacrifice.
Quittant en 1993 l’OLP, dont il était membre, il désavoue Yasser Arafat et son équipe, pour protester, contre les Accords d’Oslo, jugés trop conciliants. Mon ami Madjid Kaoua, le ciseleur de rimes, l’avait qualifié de «troubadour de la douleur». «Mon peuple est meurtri, je veux une paix, mais une paix juste», Mahmoud Darwich (1941- 2008)
n Jusqu’à mai 2023, date à laquelle elle intègre l’équipe d’Algérie, Kaylia Nemour était considérée comme acquise à la «Team France» dont elle était depuis toute petite programmée à porter les couleurs n Qu’est-ce qui a donc poussé la virtuose athlète qui a fait toutes ses classes dans l’Hexagone à mettre son immense talent au service de notre pays ? n Dans une déclaration à chaud après son sacre fulgurant, elle a ces mots lourds de sens : «Cette médaille a un goût particulier après tout ce que j’ai traversé, ce que j’ai enduré, ce que j’ai vécu.»
l Elle s’est battue au premier tour contre l’Italienne Angela Carini, puis en quarts de finale contre l’Hongroise Hamori Anna Luca. Et elle est en bonne voie pour aller en finale. Mais Imane Khelif s’est aussi abattue contre des légions de «haters», dont quelques célébrités aux commentaires malveillants mettant en doute sa féminité : Elon Musk, Donald Trump, Giogina Meloni, Piers Morgan, J. K. Rowling… Une épreuve violente dont notre championne est sortie grandie, portée en triomphe par tout un peuple.
Après avoir vécu une période difficile qui a vu sa santé se décliner sérieusement au point d’être hospitalisé en urgence pendant plusieurs jours, suscitant beaucoup d’inquiétude, notre ancien champion Abdelkader Ould Mekhloufi s’en est sorti, Dieu merci, au grand bonheur de sa famille, de ses proches et de la grande famille sportive.
«Le sport consiste à déléguer au corps quelques-unes des vertus les plus fortes de l’âme.» Jean Giraudoux