A Beit Lahm, en Cisjordanie occupée, la ville qui a vu naître le Christ, les festivités de Noël avaient un goût de sang.
«L’embuscade menée il y a quelques jours par les Brigades Al Qassam contre des mercenaires ukrainiens a permis l’élimination de sept d’entre eux. Cette opération a eu lieu dans le quartier de Shujaiya, à Ghaza», selon le site palestinien consultable sur la messagerie Telegram.
Le nombre des victimes de l’agression israélienne en cours contre la Bande de Ghaza dépasse de loin les chiffres officiels communiqués par le ministère palestinien de la Santé.
Une enquête de l’Observatoire EuroMed, ONG basée à Genève (Suisse), vient de révéler que 71% des Ghazaouis souffrent d’une famine extrême, 98% ne mangent pas à leur faim et 64% se nourrissent d’herbes, de dattes, de nourriture non cuite et de produits périmés.
Après des négociations acharnées, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé hier l’acheminement «à grande échelle» de l’aide humanitaire à Ghaza, sans appeler à un cessez-le-feu dont ne veulent pas les Américains.
Ces derniers jours ont enregistré un pic de mortalité criminelle sous le déluge des frappes israéliennes avec pas moins de «390 morts et 734 blessés en 48 heures», selon les autorités palestiniennes.
Au moment où le Haut-Commissariat des droits de l’homme (HCDH) onusien évoquait des «rapports inquiétants» en provenance du nord de Ghaza sur des cas de «détentions massives», de «mauvais traitement» et de «disparition forcée de milliers de Palestiniens», la presse israélienne a annoncé, hier, la mort de plusieurs prisonniers, parmi les centaines montrés par l’entité sioniste en sous-vêtements, les yeux bandés et les mains ligotées. Des ONG humanitaires ont parlé «d’exécution sommaire» et appelé à «une enquête internationale» sur le sort inconnu de milliers de prisonniers.
Depuis hier, des tractations sont en cours en vue d’aller vers une trêve d’une semaine qui permettra un échange de prisonniers entre le Hamas palestinien et l’occupant israélien.
L’entreprise génocidaire menée par l’occupant israélien dans la Bande de Ghaza a ahuri le monde par l’ampleur du drame qu’elle a provoqué. Malgré cette violence, le peuple palestinien résiste. Dans cet entretien, Bertrand Badie, spécialiste reconnu des relations internationales, rappelle une règle que les puissances ne semblent pas vouloir retenir : «L’action armée ne peut rien, tant contre des organisations combattantes non-étatiques plus ou moins confondues avec leur propre société, que contre des acteurs sociaux rongés par l’humiliation et le désespoir.» Par ailleurs, l’auteur de L’impuissance de la puissance est convaincu que seuls les Etats-Unis «peuvent bloquer une offensive israélienne et surtout convaincre l’Etat hébreu d’accepter une solution à deux Etats».
A la manœuvre, ce sont les combattants du mouvement politico-confessionnel Ansar Allah, communément appelés les Houthis en référence à leur leader, qui mènent les hostilités, réfutant «toute influence iranienne».
L’hôpital Al Ahli Arabi, l’un des derniers qui était encore en service dans le nord de la Bande de Ghaza, a cessé de fonctionner hier après avoir été pris d’assaut par l’armée israélienne, a indiqué son directeur.
Ghaza est le lieu «le plus dangereux au monde» pour un enfant, a dénoncé hier un porte-parole de l’Unicef, exprimant sa rage après son retour du territoire palestinien.
Le gouvernement israélien utilise la famine imposée à des civils comme méthode de guerre dans la Bande de Ghaza occupée, dénonce l’ONG Human Rights Watch.
Doublement acculé, sur le front politique, avec le repositionnement déroutant opéré par certains de ses alliés, dont la France, et sur le terrain militaire, avec les lourdes pertes enregistrées dans les rangs de l’armée israélienne, entre soldats tués ou blessés et destruction de la logistique de guerre, le cabinet de guerre de l’entité sioniste n’a pas résisté longtemps à la tentation imposée par le cours des événements de renouer le fil des négociations avec le mouvement Hamas, via les mêmes canaux de médiation, de la troïka : Etats-Unis d’Amérique, Qatar, Egypte, pour trouver une issue heureuse à sa politique aventurière et suicidaire de la gestion de la crise des otages détenus par le Hamas.
Selon le Bureau gouvernemental des médias à Ghaza, le nombre de journalistes tués dans les raids israéliens s’élève à 96. A préciser toutefois que ces journalistes ne sont pas tous morts dans l’exercice de leur fonction.
Des centaines de prisonniers, en sous-vêtements, pieds et poings liés et yeux bandés, marchands dans la rue, avant d’être embarqués vers des centres de détention, bombardements d’hôpitaux, de bâtiments résidentiels et religieux, privation des malades de soins, les laissant se vider de leur sang, déportation forcée des populations, etc., constituent de graves violation du droit international humanitaire.
Décidément, même les morts ne peuvent pas reposer en paix en Palestine. Selon The New York Times, au moins six cimetières de la Bande de Ghaza ont été saccagés par des tanks et des bulldozers israéliens, détruisant des dizaines de sépultures.
L’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes commis par l’entité sioniste à Ghaza «avance sur de bonnes bases», a indiqué, hier, l’avocat français Gilles Devers. Dans une déclaration à l’APS, Me Devers a expliqué que l’équipe chargée par le procureur de la CPI poursuit «activement» son travail et s’est déjà réunie à deux reprises avec les représentants du collectif d’avocats ayant déposé la plainte contre l’entité sioniste le 9 novembre dernier.
Le conflit israélo-palestinien se joue aussi sur les campus américains. Jusque-là appréciée à travers le seul prisme défini par les lobbys sionistes et leurs pendants propagandistes US, la perception de la question palestinienne dans les campus américains n’est désormais plus la même.
Conçu sur un viol et une spoliation originels, le projet sioniste d’un Etat israélien sur la terre palestinienne a été rattrapé régulièrement et logiquement par l’histoire, malgré l’impuissance éprouvée des institutions censées incarner le droit international.