Près de 900 Palestiniens ont été tués dans des bombardements intenses des forces d’occupation israéliennes contre la bande de Ghaza. Le haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé dans un communiqué le «siège complet» imposé aux populations de Ghaza, affirmant qu’il est contraire au droit international humanitaire.
La bande de Ghaza continue, pour le quatrième jour consécutif, d’être intensément bombardée par les forces d’occupation israéliennes. Près de 900 Palestiniens ont été tués dans des raids aériens et des tirs à l’artillerie. Ce bilan meurtrier risque de grimper rapidement, lorsque l’on voit l’ampleur des dégâts occasionnés aux grands ensembles immobiliers et aux infrastructures de base de cette enclave de plus de 2 millions d’habitants.
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, citant des responsables du ministère de la Santé, le nombre de civils tués lors de cette nouvelle agression israélienne contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie a atteint, hier soir, 849 martyrs et le nombre de blessés a dépassé les 4360. «830 Palestiniens ont été tués dans la bande de Ghaza et 4250 autres ont été blessés lors des raids en cours dans toute la bande depuis samedi dernier», a précisé cette agence de presse tout en indiquant que «19 Palestiniens sont morts en Cisjordanie, dont le dernier est le jeune Ahmed Sharaf Khalaf Awad dans la ville de Beit Ummar, au nord d’Hébron».
Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs Palestiniens dont des enfants ont été tués et d’autres ont été blessés lors d’un raid lancé par des avions de guerre israéliens sur une maison à Sheikh Radwan, au nord de la ville. «Les avions militaires ont visé une maison appartenant à la famille Al Naffar près du pont Cheikh Radwan, au nord de la ville de Ghaza, ce qui a entraîné des morts, dont des enfants, en plus d’un certain nombre de citoyens blessés, qui ont été transférés à l’hôpital Al Shifa», a précisé la même source.
Scènes macabres
Les mêmes scènes macabres ont été vécues dans d’autres localités de cette enclave palestinienne complètement assiégée depuis l’offensive lancée samedi dernier par la résistance palestinienne contre les forces de l’occupation. «Des avions militaires ont visé une maison dans le quartier d’Al Nasr, à l’est de Rafah, faisant des morts et de nombreux blessés, qui ont été transférés à l’hôpital Abou Youssef Al Najjar», a indiqué l’agence Wafa, qui a fait état également d’«un raid israélien contre une maison de la famille Al Jourani à côté de la mosquée Al Tawbah dans la rue Al Bi’ah à Deir Al Balah, dans le centre de la bande de Ghaza, et un autre contre un bâtiment au nord de la ville».
Après plus de sept heures, les sauveteurs ont pu récupérer les corps inertes d’une mère et de son enfant sous les décombres dans le gouvernorat de Khan Younis, dans le Sud. La recherche d’autres victimes sous les décombres se poursuit. Des navires de guerre ont aussi pilonné un port de pêche situé à l’ouest de la ville de Ghaza. Selon le même média, des dizaines d’obus ont été tirés depuis des bâtiments de guerre de la marine israélienne, causant d’importants dégâts à l’infrastructure portuaire et aux embarcations des pêcheurs.
En Cisjordanie, trois agents du Croissant-Rouge ont été blessés par des tirs des forces d’occupation israéliennes, lors d’affrontements qui ont éclaté mardi soir près du camp d’Aqabat Jabr, au sud de Jéricho. Selon la Société du Croissant-Rouge, les trois membres de ses équipes avaient été grièvement blessés à la poitrine et à la cuisse et ont été transférés à l’hôpital gouvernemental de Jéricho. L’un d’entre eux, grièvement blessé, a été transféré par la suite à l’hôpital de Ramallah. Hier soir encore, 15 corps sans vie ont été retirés des décombres d’une maison à Jabalia, au nord de la bande de Ghaza.
Selon des témoins oculaires, cités par l’agence Wafa, la plupart des victimes sont des femmes et des enfants. L’aviation israélienne a également bombardé la mosquée Imam Ali, située dans la même localité. Des images diffusées par des médias internationaux et sur les réseaux sociaux montrent l’ampleur des dégâts provoqués par ces raids israéliens. Outre les pertes humaines, plus de 120 000 Palestiniens ont perdu leurs maisons. Il s’agit d’un véritable carnage commis sous le silence complice des grandes puissances.
En plus d’incessants bombardements d’une force occupante qui se venge, de manière ignoble, sur des populations civiles, la bande de Ghaza se voit privée d’eau, de gaz, d’électricité, de carburant mais aussi de produits de première nécessité et de médicaments. Déjà sous blocus depuis 2007, la bande de Ghaza est soumise à un siège total et inédit au mépris du droit international.
D’ailleurs, le haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a réagi à cette situation, en déclarant hier dans un communiqué que «l’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire».
L’ONU a ainsi rappelé que «toute restriction à la circulation des personnes et des biens visant à mettre en œuvre un siège doit être justifiée par des nécessités militaires, sinon elle peut constituer une punition collective». Cette réaction onusienne est intervenue après les déclarations du ministre de la Défense israélien Yoav Gallant qui a annoncé, lundi, l’imposition d’un «siège complet» à la bande de Ghaza, au troisième jour de l’offensive déclenchée par la résistance palestinienne contre les forces d’occupation israéliennes.
«Décision répugnante»
L’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a, pour sa part, dénoncé ce qu’elle a qualifié de «punition collective» décidée par les forces d’occupation israéliennes à l’encontre des Palestiniens de la bande de Ghaza. Cette ONG a ainsi jugé «répugnante» la décision d’arrêt de l’approvisionnement en électricité, en eau, en carburant et en nourriture de la bande de Ghaza où vivent 2,3 millions de personnes.
Elle a appelé la Cour internationale de justice (CIJ) à «surveiller» la déclaration de l’occupant israélien. Le Club du prisonnier palestinien a alerté, de son côté, sur les mesures abusives et injustes prises par l’administration pénitentiaire des forces d’occupation, privant notamment les résistants palestiniens en détention de leur statut de prisonniers de guerre, affirmant que ces décisions sont en violation du droit humanitaire. Cité par l’agence Wafa, le responsable des médias au Club du prisonnier, Amani Sarahna, a souligné que «le droit international et la troisième Convention de Genève prévoient que les personnes arrêtées sont des prisonniers de guerre et elles doivent être traitées conformément à ce statut».