Parmi les sanctions imposées par les Etats-Unis à la Syrie, «l’interdiction de l’aide étrangère américaine au gouvernement syrien et l’opposition des Etats-Unis au soutien des institutions financières internationales à la Syrie, l’interdiction du commerce d’armes entre les Etats-Unis et la Syrie, l’interdiction d’exporter ou de réexporter des biens américains vers la Syrie» ou encore «l’interdiction d’importer certains produits syriens, y compris le pétrole». A cela s’ajoutent «le gel des avoirs du gouvernement syrien aux Etats-Unis et l’interdiction pour les personnes et les entreprises américaines de traiter ou de faire des affaires avec le gouvernement syrien, y compris les entreprises d’Etat syriennes».
Les discussions ont porté sur la façon de contribuer à «reconstruire la Syrie en tant qu’Etat unifié, indépendant et sûr pour tous ses citoyens, où le terrorisme n’a pas sa place, où sa souveraineté ne sera pas violée et où son intégrité territoriale ne sera pas attaquée, d’où que ce soit», ont déclaré les Etats participants.
Hasni Abidi est un fin spécialiste du monde arabe, un «continent» qu’il observe, ausculte et décrypte depuis plusieurs années, et auquel il a consacré de nombreux ouvrages.
La perspective d’un dialogue national, censé être le point de départ d’une refonte institutionnelle, suscite autant d’espoirs que d’inquiétudes.
Dans une interview accordée à la chaîne Al Arabiya, Ahmad Al Sharaa a indiqué qu’il faudrait quatre ans pour organiser des élections crédibles en Syrie. En attendant, une Conférence de dialogue national inclusive devrait se tenir dans les prochains jours pour s’entendre sur la conduite de la période de transition.
«Les combats sont très violents dans le sud et le sud-est de Manbij. Les avions de guerre turcs y participent pour tenter d’empêcher l’avancée des Forces démocratiques syriennes (kurdes) et d’ouvrir la voie aux factions pro-turques», indique l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Les représentants des pays arabes ou occidentaux continuent de défiler à Damas, après la fuite du président Bachar Al Assad, rompant ainsi l’isolement imposé à la Syrie depuis la violente répression du soulèvement populaire en 2011.
Le célèbre journaliste syrien Ahmad Fakhouri, figure emblématique d’Al Jazeera qui a fait ses classes à la BBC et qui est longtemps resté en exil, fuyant la dictature d’Al Assad, dit dans une vidéo sur son compte Instagram : «Ne prêtez pas attention aux petites querelles de clocher qui déchirent les réseaux sociaux.
Une jeune Syrienne résume le sentiment général en déclarant au site asharq.com : «En 2025, les gens seront heureux. Il y a de la liberté. Tout le monde a envie de donner quelque chose à ce pays, contrairement à ce qui se passait avant lorsque nous n’avions pas le droit de faire quoi que ce soit et qu’il n’y avait pas de joie dans les yeux des gens.»
Après près de 14 ans d’une guerre qui a ravagé leur pays, plus de la moitié des enfants syriens en âge d’aller à l’école sont déscolarisés, alerte l’ONG Save the Children, appelant à une «action immédiate pour les réintégrer». «3,7 millions d’enfants sont déscolarisés cette année, soit plus de la moitié des enfants en âge d’aller à l’école», a déclaré, dans un entretien à l’AFP, Rasha Muhrez, directrice pour la Syrie de Save the Children.
Les nouvelles autorités syriennes incarnées par Ahmad Al Sharaa, le chef de Hayat Tahrir Al Sham (HTS), l’organisation paramilitaire qui a été derrière la chute du régime de Bachar Al Assad, poursuivent avec détermination la reconfiguration du paysage institutionnel à Damas.
Le nouveau pouvoir en Syrie a fixé une date limite aux membres des corps de sécurité de l’ancien régime, les exhortant à rendre leurs armes. Ceux qui refusent de se conformer à cette procédure sont considérés comme des hors-la-loi et seront arrêtés.
Cinquante tonnes d'aides humanitaires, composées de fournitures médicales, financées par l'Union européenne (UE) et coordonnées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), devraient arriver le 31 décembre en Syrie, a annoncé hier à l'AFP un porte-parole de l'OMS.
Lorsque la coalition armée dirigée par Hayat Tahrir Al Sham (HTS) avait lancé son offensive contre le régime de Bachar Al Assad le 27 novembre en partant à la conquête d’Alep, cette opération a soulevé de vives craintes.
C’est un secret de polichinelle : la Turquie a joué un rôle-clé dans la chute du régime de Bachar Al Assad grâce au soutien apporté par Ankara à l’opposition syrienne. La Turquie entretenait des liens directs avec Hayat Tahrir Al Sham (HTS), le groupe islamiste qui était à la tête de la coalition armée qui a fait tomber Al Assad. Qui plus est, elle a accueilli plusieurs opposants et nombre d’organisations politiques syriennes qui ont été contraints à l’exil durant la guerre civile pour fuir les exactions du régime syrien.
Après s’être engagées à respecter les libertés et promis de «garantir les droits de tous», les nouvelles autorités syriennes ont annoncé, avant-hier, vouloir contribuer à la «paix régionale» et construire des «partenariats stratégiques» avec les pays de la région, alors que Washington a abandonné l’offre de récompense pour l’arrestation d’Ahmed Al Sharaa.
Le ballet diplomatique dans la capitale syrienne se poursuit. Après les chancelleries européennes, principalement le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, qui ont envoyé chacune, ces derniers jours, une délégation à Damas, c’est au tour des Américains de faire le pas vers les nouvelles autorités syriennes incarnées par Hayat Tahrir Al Sham (HTS) et son chef Ahmad Al Sharaa.
Même si les Occidentaux continuent à se montrer prudents à l’égard d’Ahmad Al Sharaa, ce chef islamiste timide et réservé qui a fait tomber Al Assad, en répétant qu’ils le jugeront sur les actes, on assiste ces derniers jours à un véritable ballet diplomatique dans la capitale syrienne.
Le groupe A3+ au Conseil de sécurité a plaidé, mardi à New York, pour le respect de la souveraineté de la Syrie et de l'intégrité de son territoire, appelant à un cessez-le-feu global dans le pays.
Peu à peu s’estompe l’émotion suscitée par la chute de Bachar Al Assad et se mettent en place de nouveaux jeux géopolitiques dans lesquels est intégrée la nouvelle Syrie libérée par le mouvement Hayat Tarhir Al Sham, conduit par Mohammad Al Joulani.