Au bout de 13 ans de guerre civile et de 12 jours d’une offensive fulgurante, le régime de Bachar Al Assad est tombé ce dimanche 8 décembre à Damas. Cette fois, le président syrien n’a guère pu compter sur ses alliés traditionnels. La Russie est embourbée dans le conflit ukrainien. Et l’Iran et le Hezbollah ont laissé beaucoup de force sur le front de la résistance contre Israël.
Face à l’accélération des événements, certaines voix ont mis en garde contre un chaos similaire à celui observé après la chute des régimes en Irak ou en Libye, exprimant les craintes d’un vide de pouvoir et appelant plutôt à la prudence.
Un des fondateurs du parti Baas – un mouvement panarabe qui rêvait d’instaurer la Nation arabe englobant plusieurs pays et qui a pris les commandes en Syrie depuis 1963 – le père de Bachar Al Assad, Hafez, est arrivé au pouvoir après un coup d’Etat en 1970.
Sous l’appellation «Hayat Tahrir Al Sham» (HTS), l’organisation islamiste qui a initié et mené l’offensive contre Bachar Al Assad existe sous cette appellation depuis 2017, mais son histoire remonte à bien des années plus tôt et a connu beaucoup de soubresauts et de changements de cap avérés ou feints et c’est selon.
La Syrie a franchi, hier, un point de basculement historique, avec la chute de Damas. Les conséquences de nouveaux affrontements armés intercommunautaires sont difficiles à prédire. Déjà que le territoire syrien est, aujourd’hui, un ensemble de territoires «autonomes», du Sud au Nord.
Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, qui a fait plus de 500 000 morts et a provoqué le déplacement de la moitié de la population, la Syrie est devenue un terrain de rivalité entre grandes puissances mondiales, chacune soutenant des factions opposées au régime d’Al Assad.
Le régime de la dynastie Al Assad, qui a régné sur la Syrie durant un demi-siècle, vient de s’effondrer. C’est un événement majeur au Proche-Orient. La chute du régime de Damas rebat les cartes de la géopolitique régionale, du fait de l’implication de puissances étrangères sur le théâtre syrien.
Dimanche matin, les médias télévisuels français ont dû changer de braquet de toute urgence pour s’intéresser à la chute de Bachar Al Assad en Syrie.
Les groupes armés qui mènent une avancée fulgurante à travers la Syrie ont affirmé, hier, avoir «commencé à encercler» la capitale, alors que l’armée a démenti avoir fui ses positions près de Damas.
«Nous réaffirmons notre conviction selon laquelle un dialogue inclusif entre tous les Syriens, avec l’appui de la communauté internationale, reste la seule solution viable et juste pour régler cette crise qui n’a que trop duré», a souligné Nassim Gaouaoui, représentant permanent adjoint de l’Algérie auprès des Nations unies, au cours d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation en Syrie.
«De violents affrontements se déroulent dans le nord de la province de Hama», alors que «l’aviation russe et syrienne mène des dizaines de frappes» sur les positions des rebelles, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
l Une coalition armée dominée par Hayat Tahrir Al Sham (HTS), une organisation islamiste constituée principalement de transfuges de Jabhat al Nosra (branche syrienne d’Al Qaïda), et soutenue par d’autres milices armées dont certaines sont appuyées par la Turquie, a lancé une vaste offensive sur le nord-est de la Syrie le mercredi 27 novembre, jour de l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël. Depuis, ces factions armées se sont emparées de plusieurs territoires du gouvernorat d’Alep. Avant cette offensive, «le nord-ouest de la Syrie bénéficiait d’un calme précaire en vertu d’un cessez-le-feu instauré en 2020, sous le parrainage d’Ankara et de Moscou», souligne l’AFP.
l La Syrie a connu de graves bouleversements sociopolitiques en 2011. Si le régime d’Al Assad a tenu le choc, la crise a conduit néanmoins à l’émergence de nombreux groupes d’opposition armés, dont des mouvements extrémistes religieux qui contrôlent encore certains territoires. Le plus redoutable d’entre eux était Jabhat Al Nosra. Il était fortement lié à sa naissance à Daech, l’organisation de l’Etat Islamique en Irak. Le groupe s’est ensuite rapproché d’Al Qaïda. Et il se trouve que Hayat Tahrir Al Sham, qui est à la tête de l’offensive actuelle, est constitué principalement d’anciens djihadistes du Front Al Nosra.
Dans un communiqué conjoint, les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé dimanche à la «désescalade» en Syrie, ajoutant que l’«escalade» du conflit soulignait «la nécessité urgente» d’une «solution politique».
L'Iran a récemment demandé l'instauration d'un embargo sur les armes à destination d'Israël et a exigé son exclusion des Nations Unies, en réaction à une frappe israélienne survenue près de Damas, en Syrie.
La prestation des musiciens a été particulièrement appréciée, et c’est un véritable voyage dans l’espace et dans le temps qui a été proposé par cet ensemble dirigé par le chef d’orchestre Missak Baghboudarian, Syrien d’origine arménienne et formé de neuf instrumentistes, une contrebassiste, un violoncelliste et des violonistes, dont une femme, premier violon, saluée par le chef comme il est d’usage lorsqu’il a fait son entrée.
Des frappes aériennes nocturnes ont ciblé des positions de groupes armés pro-iraniens dans l'est de la Syrie, provoquant la mort d'au moins neuf combattants et en blessant plus de 20 autres, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Au moins 11 ramasseurs de truffes ont été tués dans une attaque attribuée au groupe État islamique (EI) dans le désert syrien, anciennement un bastion de cette organisation extrémiste.
Israël a effectué, hier, des frappes aériennes en Syrie près de la capitale Damas, a annoncé un média d’Etat citant une source militaire, dans un contexte de tensions régionales en pleine guerre dans la Bande de Ghaza, rapporte l’AFP.
«Dix combattants pro-Iran, dont trois Syriens, ont été tués et plus de 30 blessés» dans au moins neuf frappes aériennes «probablement américaines» ayant visé des positions militaires à Boukamal et ses environs, dans la province frontalière de Deir Ezzor, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).