Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, est arrivé hier à Damas, la capitale syrienne, dans le cadre d’une visite officielle.
Première du genre depuis la chute du régime Al Assad, cette virée, indique un communiqué du ministère, «s’inscrit dans le cadre des relations historiques unissant les deux pays et peuples frères et vise à passer en revue les moyens à même de les renforcer et de les hisser à des niveaux supérieurs». «Elle (la visite, ndlr) vise également à réaffirmer la solidarité et le soutien de l’Algérie à la Syrie dans cette période délicate de son histoire contemporaine», ajoute le communiqué.
Sur place, le chef de la diplomatie algérienne a été reçu par le président de la République arabe syrienne durant la période de transition, Ahmed Al Charaa, à qui il a transmis une lettre manuscrite du président Abdelmadjid Tebboune. «A cette occasion, le ministre d’Etat a remis au président syrien une lettre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lui transmettant ses salutations fraternelles et lui renouvelant ses félicitations et ses vœux de succès dans l’accomplissement de ses hautes fonctions dans cette étape charnière de l’histoire de la Syrie, pays frère», précise le communiqué.
Selon la même source, cette rencontre a permis aux deux parties «d’examiner les perspectives de renforcement des relations de fraternité, de solidarité et de coopération entre les deux pays et peuples frères, à la lumière des liens historiques enracinés qui les unissent».
Projet national fédérateur
Les deux parties ont également évoqué, ajoute le document, «les récents développements au niveau national et régional».
Le ministre des Affaires étrangères a fait part aussi de la «disposition de l’Algérie à contribuer, tant au niveau bilatéral qu’en sa qualité de membre arabe du Conseil de sécurité des Nations unies, à soutenir et à accompagner les démarches visant à rassembler le peuple syrien autour d’un projet national fédérateur permettant de reconstruire les institutions de l’Etat et garantissant la sécurité, la stabilité, le développement et la prospérité».
Cette visite constitue un premier contact avec les nouvelles autorités syriennes. L’Algérie est apparue, depuis le début de la crise dans ce pays, comme un soutien de l’ancien régime. Cette allégation a été démontée, le 30 décembre dernier par Ahmed Attaf qui avait indiqué, lors d’une conférence de presse, que «l’Algérie reconnaît les Etats et non les gouvernements». Selon lui, «le cœur du sujet, c’est l’avenir de la Syrie et son intégrité territoriale».
Lors de sa récente interview accordée au journal français, l’Opinion, le président Abdelmadjid Tebboune avait également affirmé que «l’Algérie a toujours tenté de discuter avec le président Al Assad, tout en étant ferme avec lui», et qu’elle n’a jamais accepté «les massacres contre son peuple».
Le chef de l’Etat a révélé également que «l’Algérie a envoyé un émissaire au président syrien déchu pour lui proposer une médiation avec l’opposition, mais cela n’avait pas abouti».