Patron de la première agence de casting créée en 2008 avec son épouse pour les professionnels du cinéma, l’une des rares dans le pays, il est aussi dans le cinéma, assistant réalisateur et directeur de casting.
Dans le monde, les adaptations de romans au cinéma sont très nombreuses, la majorité des scénarios de fiction étant tirés de livres, qu’en est-il de l’Algérie où le réalisateur est souvent le producteur et le scénariste, quand il n’est pas aussi acteur, perchman et costumier ?
Écrivaine et femme de théâtre sous le nom de Hajar Bali, elle est aussi comédienne et joue dans le dernier film de Karim Moussaoui, par ailleurs de son vrai métier professeure de mathématiques à Alger.
Ce qu’il se passe dans la réalité se voit au cinéma. Est-ce vrai ? Oui, dans une certaine mesure, les films surfant sur les tendances, on y retrouve souvent dedans ce qu’on pense dehors. L’Autre, cet être étrange, est l’objet du fantasme aussi bien du réalisateur que du spectateur, et, à ce titre, on a longtemps cru à travers le cinéma américain que les Indiens étaient les méchants, et les Blancs, Européens, les gentils.
-Il y a beaucoup de films de guerre, pourquoi un autre film de guerre ? Ce n’est pas un film de guerre, c’est un film contextuel qui ne parle pas d’un affrontement armé, on est en 1945, il n’y a pas encore l’idée de maquis et de moudjahid, on ne parle pas de FLN.
Avec la vengeance et la légitime défense, ressorts souvent utilisés dans les films de guerre, retour sur Munich de Spielberg, une fiction basée sur des faits réels autour des assassinats du Mossad après la prise d’otages des JO de Munich en 1972 avec, dans la foulée, celui de Mohamed Boudia, et un parallèle troublant avec la situation d’aujourd’hui.
Né à Alger à peine 3 mois avant la guerre du Kippour de 1973, il débute dans le théâtre, puis passe rapidement au cinéma, réalisant plusieurs courts métrages et participant à de nombreux films, entre autres Mascarades et L’Oranais qu’il a écrits et réalisés lui-même, Rock the Casbah ou Abou Leïla de Amine Sidi Boumediene, ou des séries comme Highlander et Oussekine. Il a même joué un petit rôle de garde arabe dans le film de Steven Spielberg, Munich, en 2005.
Que faire ? D’abord des films, des documentaires, ou faire la guerre ou manifester ou encore prier, se mettre en colère ou prendre des cachets. Surtout ne pas regarder la télévision, mais voir des films peut-être.
Né à Bab El Oued un 1er novembre, il est militant politique de gauche, a aussi fondé avec d’autres artistes une troupe de théâtre Ruptures, le CDLD, Comité de défense des libertés démocratique, le CCIC, Comité de citoyens intercommunale puis le groupe Bezzef pour finir par monter à Alger un espace de création artistique, Le Sous-marin, et fonder une association caritative et un cercle d’échanges, Sosta.
Ukraine, Palestine, les conflits s’accumulent, et avec l’élargissement des zones de tension, l’introduction de nouveaux acteurs et armes, y compris nucléaires, la possibilité d’une troisième guerre mondiale est sérieuse, qui pour une fois ne sera pas adaptée au cinéma puisqu’il n’y aura plus personne.
Comédien, cinéma et théâtre, il a joué dans plusieurs films et séries TV, dont L’Oranais de Lyes Salem, Normal et Harragas de Merzak Allouache, En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui et 143 rue du désert de Hassan Ferhani. Il joue Mohamed Boudiaf dans le film de Bachir Derraïs, film qui devrait bientôt être diffusé.
Après le montant global, 470 millions de dinars pour 12 longs métrages, le ministère de la Culture vient de définir les aides, film par film, sur un calcul un peu opaque. En attendant une deuxième fournée avec une commission de lecture prévue pour début 2024, peut-on faire des films avec ces aides ?
-Vous êtes dans le projet d’un film, Poupiya, sur le choc entre deux générations. Une sortie en 2024 ? Peut-être. (Rires). On n’est pas encore dans le projet, on est sur le projet d’être dans le projet d’un film.
-Vous récupérez les bandes à droite et à gauche, longs, courts, docs, actualités, films ? J’en achète quand j’en trouve sur des sites de vente en ligne, par exemple, et je les restaure quand je peux, car ce n’est pas évident. Ça demande beaucoup de temps et d’argent, de la technologie et des machines.
C’était mieux avant. Une phrase que l’on entend souvent à propos de tout et de rien, les légumes étaient meilleurs, l’air plus pur, les femmes plus gentilles, Bouteflika était plus juste et dans le domaine du cinéma, il y avait plein de salles et de films.
-Le bilan des RCB ? Si on devait faire un bilan ? Positif, plus que positif, le but était de revenir, c’était le plus important, tout ce qu’il y a eu autour, c’est du bonus. Les 33 films ont été bien accueillis, les projections se sont bien déroulées, à l’heure, les séances de 20h et de 17h ont toutes affiché complet, c’était incroyable ! On a expérimenté les projections parallèles en plein air cette année sur la place du 1er Novembre au-dessus de la Cinémathèque, et bien c’était full aussi. Cette édition, qui n’était pas gagnée d’avance, a su tenir le pari et l’a remporté haut la main.
Place Gueydon, du nom de la place du 1er Novembre, Gueydon étant le nom de l’ancien gouverneur de l’Algérie française qui résumait en 1872 après la révolte d’El Mokrani : «Ce que veulent les colons, c’est la souveraineté de la population française et l’écrasement, le servage de la population indigène.»
En face la mer, derrière la montagne, en haut le soleil. C’est de l’alchimie, voire de la chimie et si le chlorure de sodium du sel de mer était du chlorure d’argent, composé insoluble dans l’eau et photosensible, on aurait eu grâce au soleil des photographies empilées dans cette mer des différentes époques qu’a vécues Béjaïa, Bgayet, Saldae, au cours de sa longue histoire.
Scénariste et réalisateur autant que comédien, auteur d’une dizaine de films, on lui doit Le thé à la menthe (1984), La nuit du destin (1997), Le soleil assassiné (2004) et Jennia (2019). Bien qu’ayant réalisé plusieurs films français, il est sélectionné pour l’aide au cinéma en Algérie et va bientôt entamer son nouveau long métrage, Jawhara, qu’il va tourner à Saïda, sa ville natale.
LE BONHEUR EST DANS LE FILM Le documentaire Zinet, Alger, le bonheur du réalisateur Mohamed Latrèche, a été sélectionné pour le 6e Festival international d’El Gouna en Égypte où il sera présenté en avant-première. Dans cette œuvre singulière, Mohamed Latrèche raconte le parcours du militant, réalisateur et acteur Mohamed Zinet au détour de son film culte, Tahya ya Didou de 1971 qui entre poésie et esthétique, chante une ode à la Casbah et Alger au sortir de l’indépendance, déclamée par Himoud Brahimi, dit «Momo».