Les Algérien (ne) s ne sont pas très difficiles et semblent bien organisés, ils et elles aiment le cinéma, pendant l’année, et la télévision, mais seulement pendant le ramadan. Ils ne sont pourtant pas les seuls, dans tout le monde musulman, c’est pendant le ramadan, après le ftour, qu’on suit les dernières réalisations TV, après manger il faut bien voir, ce qui semble donner à toutes ces représentations une fonction purement digestive.
Le plus Algérien des Brésiliens était de retour à Cannes cette année. Karim Aïnouz avec Firebrand met en scène rien de moins que Jude Law pour un biopic sur la sixième épouse du Roi Henri VIII. Déjà sélectionné à Cannes pour son autofiction autour de ses racines algériennes O marinheiro das montanhas (Le Marin des montagnes), où, de père algérien et de mère brésilienne, revient sur ses terres.
A la caméra pour Les jours d'avant, moyen métrage sélectionné entre autres au Festival de Locarno et du long métrage En attendant les hirondelles, sélectionné à Cannes, il vient de réaliser une série TV pour le ramadan 2023, Aïn el Djenna, sur un scénario original d’Oussama Benhassine et prépare son prochain film adapté du roman de Samir Toumi L'effacement, paru en 2016 aux Editions Barzakh, Alger. C’est tout ? Non, Karim Moussaoui est aussi producteur, du jeune Lamine Ammar-Khodja qui va sortir son nouveau film Houbla, déjà auteur de Demande à ton ombre en 2012, film présenté au MoMA à New York.
ABOU LEILA Pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, il reste une séance le 4 juin à 15h au cinéma El Sahel de Chéraga, Alger, pour le film d’Amin Sidi Boumediene Abou Leïla. Ce premier long métrage sorti en 2019 du réalisateur qui avait déjà fait un remarquable court métrage Al Jazira, produit par Thala Films, rassemble autour d’un road movie sur les séquelles du terrorisme, les acteurs Lyes Salem, Meriem Medjkane et Samir El Hakim. Passé presque inaperçu en raison de la pandémie Covid, ce film a reçu plusieurs distinctions internationales dont le prix Nouvelle vague du Festival de Séville, le prix de la critique au Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier, le prix de la critique au Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier et il a été en compétition pour la Caméra d’or au Festival de Cannes 2019 dans la section Semaine de la critique.
Une nouvelle loi sur le cinéma devrait bientôt passer devant les députés, qui ne sont généralement pas connus pour être cinéphiles. Résumé des problèmes en présence.
Faut-il parler du Festival de Cannes ? Oui et non, un peu ou peut-être, parce que c’était la clôture samedi dernier et que ce n’est pas loin d’Alger, à quelques kilomètres de pellicule. Mais vu du Maghreb, il s'agit surtout de compétition, puisque la compétition officielle du festival, ainsi dénommée par ses organisateurs, est la plus prestigieuse des catégories, qui ouvre notamment le droit à une palme d'or, reléguant «La quinzaine des réalisateurs», «Un certain regard» et autres catégories dans le flou de l'arrière-plan.
Scénariste et réalisatrice, notamment du court-métrage Mollement un samedi matin primé un peu partout, et du long-métrage Les bienheureux, qui a eu plusieurs prix et a révélé Lyna Khoudri au 74e Festival du film de Venise en tant que lauréate du prix de la meilleure actrice, Sofia Djama, Béjaouie, Oranaise et bien d’autres choses, est aussi membre de la commission de lecture (ex-Fdatic, Fonds de développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographique), présidée par Amar Tribèche.
Même si les Algérien(ne)s ont l’habitude des canicules en été, elles semblent devenir plus pénibles ces dernières années alors que les températures n’ont pas connu de record particulier en 2022, restant dans la fourchette enfer (48° dans le Sud), enfer doux (45° à l’intérieur des terres) et enfer gentil (40° sur les côtes).
La rentrée est rentrée, ce qui n’est pas forcément un pléonasme, et l’été se termine sans être fini, ce qui serait plus un oxymore qu’un pléonasme. Il est qu’après le 11 septembre new-yorkais qui ne concerne que les Américains, c’est le 15 septembre qui cause le plus de tort aux Algérien(ne)s qui ont connu le terrorisme de près, comme ce que l’on croyait un ami qui s’en est pris à ses proches en leur reprochant de ne pas l’être assez.
Tout le monde connaît cette ville historique, ses Saints et ses Saintes, son chaâbi et ses chapati, sa douceur de vivre et son port célèbre depuis l’époque phénicienne, aujourd’hui deuxième port du pays où transitent chaque année 500 000 containers et 20 millions de tonnes de fret hors containers, dont 2 millions de tonnes d’hydrocarbures, sauf que pour arriver à ce port, c’est un peu compliqué, en réalité il vaut mieux y aller à pied.
Il s’appelle Mehdi Debbrah, a 26 ans et vient d’arriver en Algérie à pied, depuis Paris où il est né. Ce n’est pas à cause du prix des billets d’avion ou des pénuries en France avec l’hiver qui approche, mais c’est un marcheur, qui profite de sa tournée pour récolter des dons afin de lancer des projets humanitaires.
El Hadja «dayem Allah», Riyad Mahrez est en deuil, Elisabeth II d'Angleterre est morte. A titre d’information, les Irlandais du Nord et les Argentins ont fêté la nouvelle, le reste du monde a présenté ses condoléances, y compris l'Algérie officielle par la voix de son Président.
A quelques jours de l’automne officiel, les températures sont toujours au plus haut, un septembre chaud et humide enserrant les Algérien(ne)s épuisés par l’été qui attendent la pluie comme on attend une grâce présidentielle.
Sans gaz, il n’y aurait pas de Hamoud Boualem, haute valeur nationale s’il en est, sans gaz pas de feu. Sans gaz, comment l’Algérie aurait-elle évolué ? C’est une question qui divise les experts, c’est la situation de rente qui bloque toutes les réformes et tue toute réflexion, pourquoi aller travailler quand on a un pactole qui tombe chaque mois ?
Comme un enfant qui aurait refusé de grandir, l’Algérien adore les bananes, seul produit consensuel qui le rapproche de ses gouvernants, général, chômeur, coiffeur, ministre ou président, tous les Algériens aimant ce fruit exotique contenant du potassium, phosphore, magnésium, fer, zinc, cuivre, iode et sélénium ainsi qu’une dizaine de vitamines essentielles. Pourquoi ?
C’est un jeune berger qui l’a découvert derrière la forêt de Stitten, une énorme excavation qui, selon les habitants, n’était pas là avant, du moins pas depuis l’élimination de l’Algérie à la Coupe du monde.
Réchauffement climatique et glaciation du régime, la question n’est pas de savoir comment doit s’habiller l’Algérien(ne) mais de s’adapter au dérèglement global d’une planète qui explique en gros qu’elle en a marre de nous.
C’est une bonne nouvelle au pays de la déprime collective, Algérie Télécom a finalement recruté le jeune Abdelkader Mouaz qui avait trouvé des failles de sécurité Xss dans les appareils Apple, ce qui lui a valu d’être inscrit deux fois en un seul mois sur le mur d’honneur, «the hall of fame», de la compagnie de Steve Jobs, le célèbre entrepreneur fils de Abdulfattah Jandali, un Syrien qui a émigré aux USA et dont le pays est toujours bombardé par l’armée américaine en dehors de toute légalité.
Même les aveugles de naissance l’ont remarqué, les prix des produits usuels ont atteint des sommets inégalés. L’excuse existe, même les pays développés subissent l’inflation, avec ce contre-argument, le pouvoir d’achat des Algériens est déjà très faible, toute comparaison n’est donc pas raison.
Cheb Macron étant parti avec ses K7 et les drapeaux français accrochés aux poteaux rangés, on peut se reconcentrer sur les questions intérieures. Pas celle du qui ou quelle entreprise fabrique autant de drapeaux français en Algérie pour en mettre autant sur les routes, mais celle de la rentrée scolaire, dont la date est entourée d’un flou comme s’il s’agissait du lancement d’une navette spatiale.