Après des études en prise d’images, il s’installe en Algérie, tourne des clips, publicités et est l’un des directeurs photo les plus recherchés, Kindil El Bahr ou Je me cache pour fumer, il a collaboré avec Merzak Allouache sur 7 films, dont le dernier La première ligne, et travaille actuellement pour une nouvelle série qui sortira pendant le Ramadhan.
Membre de l’Association algérienne des techniciens du cinéma, il a surtout monté à Alger un studio avec tous les équipements modernes, ce qui lui avait valu à l’époque de faire pour la première fois en Algérie la post-production d’un film, Le Patio de Sid Ali Mazif.
-Comment voyez-vous l’avenir du cinéma avec la nouvelle loi qui va être adoptée dans quelques jours ?
Il y a une intention, mais ça ne suffit pas, la pyramide est inversée, ce sont les bureaucrates qui décident alors qu’ils ne connaissent pas le cinéma et qu’il y a des compétences et des experts dans le cinéma qui devraient eux être à la tête du renouveau. Le problème est que l’on est encore gérés par un vieux logiciel, qui met encore en opposition le privé et le public. L’Etat doit accompagner cette transition sous peine d’être rapidement distanciés, parce que tout va très vite, les nouvelles normes de cinéma sont arrivées et il va être impossible de faire des films si on ne s’adapte pas aux nouveaux formats Dolby Atmos et d’image en HDR, on ne pourra même pas en importer dans les salles qui ne seront pas aux nouvelles normes.
-Au-delà du technique, ce ne sont pourtant pas les idées qui manquent...
Il y a des idées bien sûr, si j’étais en charge du cinéma, uniquement avec les décors naturels que l’on a, on pourrait faire plein de choses, déjà ouvrir une branche de clips vidéos pour lancer les investissements étrangers, ceux-ci sont friands d’endroits nouveaux et aussi diversifiés que l’Algérie, où les coûts des techniciens sont moins chers qu’au Maroc, Tunisie et Turquie. Il faut savoir qu’un clip c’est plusieurs millions de vues, ce qui poussera les acteurs du cinéma à venir en Algérie tourner, à condition de régler ces problèmes de visas et d’autorisations.
Dans notre cas, il faut faire du dumping, attirer les cinéastes, ce qui permettra en plus un transfert de technologie, et en fait, sans budgets, on peut créer de la richesse, il faut juste une stratégie précise et stopper la bureaucratie, on pourrait aussi ouvrir une banque d’images, il y a des tonnes d’archives et de séquences filmées que l’on peut vendre comme ça se fait partout. Nous n’en sommes plus à concocter une loi ou chercher des équilibres entre les pouvoirs, il nous faut une cellule de crise, le cinéma est en train de mourir et pour le réanimer, ce n’est plus du bouche-à-bouche qu’il faut mais un électrochoc.
Propos recueillis par Chawki Amari