Futurologie / le cinéma (virtuel) de demain à la portée des informaticiens algériens

04/02/2024 mis à jour: 01:54
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un extrait de Maharaja in Denims, le nouveau film indien 100% Intelligence artificielle, déjà disponible en bande-annonce sur https://youtu.be/6gXnKMLfC3

Après quelques essais, courts métrages et clips, un long métrage indien est en cours de production, 100% intelligence artificielle. La porte est ouverte et à terme pour l’Algérie, qui se plaint à la Belmadi de toujours manquer de tout, d’argent et de décors, la possibilité de faire un film sans budget, sans caméra, sans acteurs, sans FDATIC et sans loi sur le cinéma. 
 

C’est le rêve du producteur, faire un film sans acteurs, sans scénariste, sans caméra et sans équipe technique qu’il va falloir payer, avec au final un plus large bénéfice et des investissements moins lourds, le tout dans un temps moins long sans passer par le tournage et la post-production. 

Cette utopie est toute proche, du deep fake au moteurs d’IA en passant par la deep learning dans la cadre de la 4e révolution industrielle, dans l’imagerie pilotée par ordinateur il y a déjà des photos artificielles comme il y a des voix de synthèse, des textes artificiels et même des journaux artificiels et des journalistes artificiels qui écrivent sous la dictée, y compris dans le monde du cinéma. 

Mais le pas vient d’être franchi en Inde, gros producteur de cinéma avec ses 2000 films par an (300 pour Hollywoord et 5 longs métrages pour l’Algérie en 2023), avec Maharaja in Denims, long métrage 100% IA, actuellement en cours de production, où toutes les images, plans, décors, musique et dialogues ont été générés par une machine. 

Bien sûr, ce n’est pas entièrement nouveau puisqu'il y avait déjà quelques court métrages réalisés par IA, notamment The Frost ou Safe zone créé par ChatGPT, en 2016, Watson, la célèbre intelligence artificielle d’IBM conçevait la bande annonce du film Morgan, et Kendrick Lamar sortait son clip The Heart Part 5 qui utilise la technologie deepfake de Deep Voodoo alors que Glenn Marshall, artiste informatique, remporte en 2022 le prix du jury du Festival du court métrage de Cannes pour son film généré par IA, Le Corbeau, tout comme il y a des applications ou des sites pour créer ses propres vidéos par IA comme Léonardo en attendant le nouveau module de vidéo AI de Google, baptisé Lumière et en état de test qui génère en text-to-video à peu près tout ce que l’on veut sur la base de requêtes avec tous les détails à fournir. Démocratisation ? 

Oui, comme pour la musique où un home studio peut désormais rivaliser avec les grands studios avec actuellement des chansons entièrement créées par des algorithmes, ou même l’informatique, qui embarque aujourd’hui dans un portable l’équivalent d’un garage entier d’équipements de l’époque pour la même puissance de calcul. 

Au cinéma, l’art qui coûte le plus cher, ce n’est pas entièrement nouveau pour autant, dès les années 2000, les algorithmes d’intelligence artificielle pour créer des effets spéciaux étaient utilisés dans le cinéma, dans l’écriture ou l’analyse des scénarios type commission de lecture, assistance au montage, calendriers ou lieux de tournage, dans le casting, la mise en valeur des personnages ou dans la création des sous-titres.

Tout n’est pas pourtant aussi sombre pour l’avenir de l’humain, pour la célèbre série anglais Black mirror, Charles Booker avait testé ChatGPT pour écrire un épisode de la sixième saison, les résultats ont été très décevants selon lui. Mais la prouesse indienne est à saluer, même si un journaliste spécialisé du pays a fait remarquer que «c’est d’abord un outil d’assistance, l’intelligence artificielle ne remplace pas le processus créatif. Bref, un bravo à l’Inde, même si elle est alliée à Israël dans son génocide contre les Palestiniens, qui font encore des films de façon classique». 

Il faut déjà être intelligent pour faire un film avec l’intelligence artificielle... 

Évidemment, il ne s’agira pas d’acheter un PC, de lancer quelques phrases de scénario et d’appuyer sur un bouton pour créer un film qui sera projeté à la salle Ibn Zeydoun ou Ibn Khaldoun, 

Si les acteurs et techniciens craignent pour leur emplois, en réalité humains et IA travaillent ensemble puisque l’IA ne génère d’images qu’à partir d’un ensemble de données de référence que l’homme lui donne à compiler. 
Dans ce domaine, c’est surtout le vol de voix de comédiens qui inquiète la profession, l’IA compilant plusieurs voix réelles pour les monter ensemble, ce qui fait que déjà, des associations et syndicats protestent. 

Heureusement, un film avec IA n’est pas parfait, comme pour le film indien ce n’est pas de l’hyperréalisme, et si certains plans paraissent très vrais, d’autres montrent l’utilisation d’images artificielles avec un rendu trop lisse pour être vrai, même si les images sont en réalité des compilations de données images réelles. 

Mais il faut d’ores et déjà penser aux améliorations futures et savoir qu’il faut être intelligent pour faire un film avec une intelligence artificielle. A ce titre, il faut saluer les scénaristes, humains, qui ont mis en scène l’intelligence artificielle bien avant qu’elle n’existe réellement, comme Metropolis de Fritz Lang (1927) ou les plus récents, 2001 l’Odyssée de l’espace de Stanely Kubrik, Blade Runner de Ridley Scott, A.I. ce Steven Spielberg, Matrix, Terminator ou le dernier-né, The Créator, 2023, où une puissante intelligence artificielle créé une arme permettant à l’Orient de gagner la guerre qu’il livre à l’Occident. 

Ce n’est bien sûr qu’un film, puisque en réalité, ce sont les humains, occidentaux, qui livrent une guerre permanente contre les Orientaux, mais pour le côté pacifique, l’IA offrira aux développeurs informatiques, cinéastes amateurs et artistes numériques, de nouvelles ressources de création à moindre coût. 

Rappelons quand même que pour le film indien, Maharaja in Denims, le coût de la production est estimé à 1 million de dollars, et même si c’est beaucoup moins que le prix d’une production classique, ce n’est pas rien. En attendant ce futur ici, pourquoi ne pas remplacer les nombreux fonctionnaires du cinéma par l’IA ? 
 

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