-C’est difficile de jouer Larbi Ben M’hidi ? Plus difficile que de jouer un héros anonyme de la Révolution ?
Pas vraiment, c’est un rôle, une fois qu’on est dedans, on y est, d’autant qu’il n’y a pas vraiment de documents sur sa personnalité, donc on a le droit de prendre quelques marges, l’essentiel étant de ne pas le rendre éteint. C’est un faux calme, grâce, je pense, à un travail volontaire sur lui-même. En jouant Larbi Ben M’hidi, j’ai eu les mêmes peurs, les mêmes angoisses que pour les autres rôles et en réalité, j’étais beaucoup plus inquiet sur le projet du film lui-même que pour le rôle principal. Le retard qu’il a accumulé, les pressions, les réserves, mais heureusement, il est sorti, et j’aurais aimé qu’il soit diffusé dans les salles pendant ce mois de ramadan pour casser un peu cette tendance série TV, même si je joue dans une série (El Barrani, de Yahia Mouzahem). Mais rendre Larbi Ben M’hidi personnalité sacrée n’est pas bon pour lui, c’est un homme, si vous voulez vraiment lui rendre hommage, c’est de comprendre que Ben M’hidi n’est pas dans la posture, le personnage, c’est un être humain.
-Il y a des rôles que vous ne pouvez pas jouer ?
Non. Si j’ai joué Hamid dans L’Oranais, la pire race qu’a créée l’Algérie, je peux tout jouer.
Propos recueillis par Chawki Amari