Alors qu’il affirme qu’il se situe plutôt «dans la lignée des historiens-citoyens engagés, comme le furent Pierre Vidal-Naquet, André Mandouze ou André Nouschi», Benjamin Stora rappelle qu’en réalisant, en un temps très court (six mois), le rapport que lui avait demandé le président Macron, son objectif «n’était pas de recommencer un énième livre sur l’histoire de la colonisation, de la résistance, des massacres ou de la naissance du nationalisme algérien. C’était de dresser l’inventaire des relations mémorielles entre la France et l’Algérie, pour essayer de trouver les voies d’un apaisement mémoriel, d’une réconciliation possible à partir de questions particulières».
Les ratonnades d’Alger, 1956 est le nouvel ouvrage de Sylvie Thénault (Seuil, Paris 2022). L’historienne a enquêté sur un moment mal connu de la guerre d’indépendance : l’assassinat d’Amédée Froger, figure de proue et inspirateur des thuriféraires de l’Algérie française et de la haine anti-algérienne qui s’en est suivie.
Je ne les vois pas comme un tournant car elles ne changent pas radicalement le cours de la guerre
Je suis arrivé sur ce projet il y a trois ans lorsque l’unité documentaire d’Arte m’a contacté. Ils avaient déjà choisi Raphaëlle Branche comme historienne co-auteure de la série. Arte avait aussi choisi de travailler avec l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Je ne suis bien sûr par historien.
C’est un documentaire d’une durée de presque six heures d’antenne, en six épisodes, que diffusera mardi 1er et mercredi 2 mars, la chaîne Arte, en collaboration avec l’Institut national de l’audiovisuel.
Comment aborde-t-on la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie à l’école française ?» «Comment accompagner les enseignants dans l’approche de ces questions qui touchent à l’héritage familial de bien des élèves, et des enseignants eux-mêmes ?» «Quelle place ont-ils dans les programmes scolaires ?» Ces interrogations seront au centre d’une rencontre-débat qui se tiendra aujourd’hui à l’Institut du Monde arabe (IMA).
A 20 ans, c’est l’âge de s’engager dans la Résistance pour combattre l’occupant allemand. 35 ans est un autre âge. Celui des premières leçons de la vie. Celui des premiers bilans et du chemin à prendre pour l’avenir. Celui de l’engagement pour les causes similaires aux siennes quand il était résistant.
Le 13 février 2022 (aujourd’hui) marquera le 62e anniversaire de l’explosion de la première bombe nucléaire française dite «Gerboise bleue» à Reggane. Seize autres essais ont suivi dont trois atmosphériques et treize souterrains à In Ekker, près de Tamanrasset.
L’explosion dans le Sahara de «Gerboise bleue», il y aura 62 ans demain, faisait entrer la France dans le club des puissances atomiques. Trois autres explosions aériennes au-dessus de la région de Hamoudia et 13 à flanc de montagne du Taourirt Tan Affela ont également dispersé quantité d’éléments radioactifs dans la région et sur les populations jusqu’en 1966.
Soixante-deux ans après le premier essai nucléaire français en Algérie – qui allait être suivi de 16 autres jusqu’en 1966 – et à quelques semaines de l’anniversaire des Accords d’Evian, l’Etat français n’a toujours pas reconnu son passé nucléaire en Algérie. Avec Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, nous revenons sur un dossier toujours considéré «secret défense» et dont les archives restent verrouillées.
Le 2 février 2022 s’éteignait en Belgique un grand ami de la Révolution algérienne : Georges Dobbeleer. Un autre nom qui vient s’ajouter à une constellation de compagnons de combat belges à qui nous devons tant, et qui s’en vont les uns après les autres.
L’information avait fait la «Une» de la presse coloniale dans la journée de dimanche 13 février 1955. Parmi les journaux les plus lus, La Dépêche de Constantine et de l’Est algérien lui a réservé des articles détaillés dans deux éditions successives.
Ici, le 8 février 1962, au cours d’une manifestation du peuple de Paris pour la paix en Algérie, neuf travailleuses et travailleurs, des communistes, des militants de la CGT, dont le plus jeune avait 16 ans, sont morts victimes de la répression».
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé hier à Kef (Tunisie) l’attachement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à ce que les relations bilatérales entre l’Algérie et la Tunisie soient «spéciales et privilégiées».
Dans la première partie du colloque intitulée Contestations en longue durée, l’historien Jacques Frémeaux (« Tocqueville, portée et limites d’une vision critique »), relève que le philosophe Alexis Tocqueville (1805 -1859) était partisan de la conquête de l’Algérie et de sa colonisation impliquant, selon lui, «une implantation européenne nombreuse puisqu’il y a de la place pour tout le monde», une vision qui n’était pas très éloignée de celle du général Bugeaud et des Bureaux arabes dont un des fondateurs était le général de Lamoricière.
Dans cette édition, nous revenons sur le colloque les «Oppositions intellectuelles à la colonisation et à la guerre d’Algérie», qui s’est tenu les 20, 21 et 22 janvier 2022, correspondant à l’une des préconisations du rapport remis au président Macron par Benjamin Stora, et avec le soutien de l’Elysée l Organisé par l’historien Tramor Quemeneur et l’anthropologue Tassadit Yacine, il a été l’occasion d’interventions et de débats intenses et animés, mettant au jour des intellectuels aux positionnements sur la question coloniale divergents l Un colloque dont le contenu et l’intitulé ont soulevé des interrogations, des réserves, des incompréhensions, voire un certain malaise l Autant de réactions qui ont appelé des clarifications de la part des organisateurs.
Désigné à la tête de la zone 2 (qui deviendra la wilaya 2 après le Congrès de la Soummam) à l’issue de la réunion des six historiques, Didouche Mourad avait joué avec son adjoint Zighoud Youcef un rôle important dans les premières attaques de la nuit du 1er Novembre 1954 dans tout le nord Constantinois.
Dans cet article, il ne s’agit pas d’une autre recension du livre de Daho Djerbal, Lakhdar Bentobbal. Mémoires de l’Intérieur (éditions Chihab), après celle que nous lui avons consacrée (voir El Watan du 23 novembre 2021). Le propos ici est simplement de mentionner quelques passages, quelques confidences «croustillantes», quelques anecdotes qui méritent qu’on s’y attarde en ce que ces morceaux choisis révèlent le trait de caractère de tel ou tel dirigeant de la Révolution ou bien permettent d’éclairer d’un jour nouveau un événement particulier ou un épisode méconnu.
Dans son dernier ouvrage Algérie 1962. Une histoire populaire, mis en vente en France par la maison d’édition La Découverte le 6 janvier et en Algérie le 10 janvier par Barzakh, l’historienne Malika Rahal développe dans cet entretien les raisons qui l’ont conduite à aborder l’année 1962 sous l’angle d’une histoire populaire à partir de témoignages de gens «ordinaires», d’autobiographies, de photos, de films, de chansons et de poèmes. Un livre passionnant, humain et qui comble un manque dans l’étude historique de l’année-clé de 1962.
L’historien Daho Djerbal vient de publier aux éditions Chihab Lakhdar Bentobbal. Mémoires de l’intérieur. A l’évidence, il s’agit là d’un véritable événement éditorial, surtout quand on sait que cela fait 35 ans que l’on attend la sortie de ces Mémoires de l’ancien membre du CCE et ancien ministre de l’Intérieur du GPRA. Dans cet entretien, Daho Djerbal revient sur les conditions de sa rencontre avec Bentobbal et la genèse de ce travail de mémoire exceptionnel à partir du témoignage de «Si Abdellah» et le long entretien qui les a réunis pendant cinq ans. Il revient également sur le cheminement militant du successeur de Zighout Youcef à la tête de la Wilaya II en insistant sur l’importance de comprendre le terreau social et culturel et l’environnement politique dans lequel il a évolué et comment, à travers lui, le projet indépendantiste a pris racine dans le Nord Constantinois et les autres régions avant d’embraser les maquis de l’insurrection anticoloniale.