On peut noter un drôle de contraste entre l’animation de folie qui prévaut à l’est d’Oran en nocturne (où on a l’impression que la ville ne dort jamais) et le centre-ville qui, lui, fait grise mine, avec ses rues de Larbi Ben M’hidi et de Khemisti, presque désertes dès 22h, si ce n’est les quelques bistrots qui font de la résistance en restant ouverts jusqu’à minuit.
De malheureux satellite de Constantine, la villenouvelle s’est affranchie manifestement pour se forger une identité propre envers et contre tout, contre tous ceux qui ont misé sur son échec.
Scènes inédites à Batna. Depuis le début du Ramadhan, les quartiers de la ville sont sillonnés par des camions-citernes de l’Algérienne des eaux (ADE) qui viennent remplir réservoirs et jerricans depuis que l’eau ne coule plus dans les robinets. Des engins, dont la plupart sont empruntés aux wilayas d’Oum El Bouaghi, Constantine et Béjaïa, sont acheminés pour parer à l’urgence.
Le Sahel algérois abrite de nombreuses villes dont l’origine de l’appellation remonte à des époques bien lointaines. Nous proposons à notre lectorat le survol d’une série de monographies – une sorte de traité historico-spatial – de villages ou bourgs juchés sur les hauteurs d’Alger ou éparpillés dans des vallées le long du littoral algérois. A travers ces échappées, au cœur de ces contrées, nous évoquerons, tour à tour, l’origine de leur dénomination, leurs premiers habitants, les qûbbas de saints marabouts, leurs puits légendaires, leurs fontaines jaillissant à flanc de collines, les quartiers qui s’y sont développés au fil du temps, ainsi que leurs jardins luxuriants formant l’enceinte de nombreuses résidences de luxe de l’époque ottomane. L’identité de grands personnages ayant marqué l’histoire du pays à différentes époques sera également décrite au fil des anecdotes ou des événements qui, parfois, se sont révélés tragiques. Le travail de fourmi, réalisé par l’auteur Ahmed Karim Labeche, durant de longues années, nous renseigne sur une besogne menée de longue haleine. Il ne ménagea aucun effort pour se déplacer d’un endroit à un autre en quête d’un quelconque indice ou légende entourant les localités qui s’implantent dans le Sahel algérois. Ayant eu souvent peine à accéder aux sources documentaires pour y glaner quelque information, il dût recourir à des enquêtes en approchant de vieilles gens, avant d’y puiser – de manière précautionneuse – des indications enfouies dans leur mémoire. Nous entamons notre escapade par une halte au cœur de l’ancien fahs algérois pour vous raconter la passionnante histoire de l’illustre maraboute berbère à laquelle les autochtones attribuaient jadis, trois qualificatifs différents : Setti Teklit, Lalla El Khadem et Dame négresse, dont le souvenir se perpétue encore aujourd’hui dans la dénomination de la ville de Bir El Khadem.