Immersion au cœur de l’usine Fiat d’Oran : Réglée comme une horloge…

01/02/2025 mis à jour: 00:09
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Photos : El Watan

Une année après le début du processus de fabrication local de ses véhicules, l’usine Stellantis d’Oran d’où sortent actuellement deux modèles de la marque Fiat, à savoir la citadine 500 et le Doblo utilitaire, nous a ouvert ses portes pour une visite au cœur de sa fabrication automobile. L’occasion de découvrir un pan du tissu industriel de ce projet. Retour sur la visite de l’usine Fiat de Tafraoui (Oran) qui fait la fierté du pays.

Basée sur un portefeuille foncier de 40 hectares dans la zone industrielle de la région de Tafraoui, à Oran, l’usine Fiat offre un  choix judicieux pour un projet qui se concrétise d’ores et déjà tel qu’il a été conçu initialement. L’usine incarne l’ambition d’une Algérie industrielle en matière d’automobile.

Ce qu’il faut dire de prime à bord, le véritable tour de force se trouve une fois que la porte de l’usine de fabrication est franchie. La première impression vient tout de suite essuyer les mauvaises rumeurs qui ont tant nourri le débat et salivé les plus pessimistes. «Non, ce n’est pas une usine de gonflage de pneus !» Les images en témoignent.

Dans l’étendue de cette enceinte de fabrication, il y a bel et bien une véritable fourmilière de travailleurs et de la logistique ultrasophistiquée. Près de 600 employés, dont 15% de la gent féminine (dans chaque département), travaillent en jonction pour l’exécution des tâches dans un rythme soutenu, précis, chronométré et synchronisé à la fois.

Tout cela, dans une usine qui fonctionne en permanence 24h/24 grâce aux trois effectifs en rotation en plus d’un autre effectif pour épauler le travail durant le week-end. Une véritable prouesse technique digne des processus de fabrication que nous connaissons dans les grandes usines de fabrication de voitures.

En qui concerne le processus de fabrication : Deux modèles de la marque Fiat, en l’occurrence la mini citadine 500 hybride et l’utilitaire Doblo se côtoient sur les lignes de production. Là, le processus de fabrication est défini selon un train de travail bien déterminé. A quelques exceptions près, le processus est plus complexe sur la ligne de production du Doblo. Mais le concept est le même pour tous les véhicules. Les caisses débarquent nues et peintes du pays de fabrication.

Appelées dans le jargon de fabrication «référence de pièce». Sur la ligne consacrée pour le modèle de la 500 déclinée actuellement et selon la commande commerciale en 70% de véhicules de ce type en couleur vert clair et 30% en blanc, ces caisses passent par la case «H-C» (habillage de caisse) accompagnées en parallèle de tout l’équipement. Elles reçoivent les installations du réseau de câblage. Jusque-là, il s’agit seulement d’une caisse. La seconde partie du groupage consiste en la jonction entre train avant/arrière, boîte de vitesses et réservoir.

L’assemblage du châssis haut avec celui du bas, appelé «le mariage», est associé pour qu’ensuite, en dernière phase sur la ligne, les sièges et les roues pour permettre au véhicule de «tomber au sol». La ligne de production consacrée au Doblo utilitaire, qui se taille la part du lion de la superficie de production, est robotisée. Là, la main-d’œuvre et les machines robotisées font bon ménage tout au long du concept de fabrication des véhicules.

Approvisionnement en logistique

La logistique en pièces se fait livrer de part et d’autre de la ligne de production où les caisses de pièces traversent le long du couloir d’assemblage. Le montage du véhicule obéit à une chronologie permettant l’efficacité et la rapidité d’exécution.

Cette partie appelée «Client/fournisseurs» s’exécute en amont pour préparer de manière synchronisée le véhicule figurant dans le carnet de commande. Dans cette partie qui occupe parallèlement la chaîne de production, chaque seconde vaut son pesant d’or et la moindre erreur pourrait engendrer l’arrêt du processus de fabrication sur toute la ligne. Plusieurs tâches sont opérées sur cette partie telle que la préparation de la planche de bord. Des opérateurs exécutent méticuleusement pendant cette phase  l’équipement lié selon les options enregistrées sur la fiche de commande.

La synthèse mécanique est plus modernisée sur cette ligne de production. Elle permet d’optimiser le montage de la version utilitaire, mais aussi les futures déclinaisons du modèle vitré. A quelques détails près, la ligne adopte les mêmes étapes où les modèles se suivent et s’intercalent différemment selon leurs équipements et leurs motorisations. L’avant-dernière étape entreprise au niveau de l’usine concerne l’injection des cinq liquides : huile moteur, huile de boîte de vitesses, huile de frein, liquide de refroidissement et carburant. 
Préparation mécanique

Dans chaque poste, il y a des contrôleurs de qualité qui recensent d’éventuels défauts à corriger lors de l’opération finale effectuée dans le département de contrôle de qualité, à travers laquelle un listing est transmis pour éliminer ou corriger tous les aspects non conformes avant la sortie du véhicule de l’usine. Les véhicules approuvés passeront dans un circuit aménagé de différents parcours, situé en amont de l’enceinte de l’usine, afin de tester leur efficacité sur condition réel de roulage.

Ce scénario de production, tel qui l’est appelé, permet à l’usine de Fiat à Tafraoui de produire exactement six véhicules par heure qui sortent chaque jour des lignes de production. A présent, l’on parle encore d’un taux d’intégration de 30%. L’usine comptera en 2026, dès la fin du projet de l’extension de l’usine, d’intégrer la partie peinture et soudure, permettant à l’usine d’accélérer la production pour atteindre un total de fabrication de 90 000 par an.

 

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