«La situation à Ghaza est soumise à la loi vae victis (malheur aux vaincus). Fort malheureusement, la loi du plus fort continue de prévaloir. La justice pénale internationale n’est qu’un mécanisme partiel dans un système de droit international, fondamentalement inégalitaire, globalement et dans le détail. Elle n’est que la consécration de la force militaire et de la force tout court», soutient Me Nasr-Eddine Lezzar.
Sur le terrain, les bombardements et le siège de Ghaza aggravent de plus en plus la situation humanitaire. Les conditions de vie, selon l’ONU et les ONG, sont «cauchemardesques». L’acheminement des aides humanitaires nécessaires pour les 2 millions de civils déplacés devient impossible.
Tel-Aviv marche à pas décidés vers une occupation intégrale des Territoires palestiniens, après avoir miné durant au moins plus de 20 ans les possibilités territoriales, politiques et sécuritaires d’une assise à l’Etat palestinien prévu par les accords d’Oslo et soutenu par l’ensemble de la communauté internationale, des soutiens les plus zélés de Tel-Aviv jusqu’à ses ennemis jurés.
Deux responsables onusiens, Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Unrwa, et Volker Türk, haut-commissaire aux droits de l’homme, ont exprimé leur profonde inquiétude sur ce qui se passe à Ghaza depuis déjà deux mois et dix jours.
Ce vendredi 15 décembre a été particulièrement meurtrier pour la population palestinienne à Ghaza. Aucune ville, aucun quartier, aucun camp n’ont été épargnés par les bombardements israéliens qui ont fait une centaine de morts au 70e jour de l’agression sioniste contre l’enclave martyrisée.
Lors d’une session extraordinaire d’urgence, l’Assemblée générale de l’Onu a voté, à plus des deux tiers des voix, pour «un cessez-le-feu humanitaire immédiat», «la libération inconditionnelle des otages» et la garantie d’«un accès humanitaire».
Israël a une nouvelle fois foulé aux pieds les résolutions des Nations unies et les appels quasi unanimes à un cessez-le-feu humanitaire en poursuivant avec acharnement ses atrocités à Ghaza.
La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) vient d’adopter une résolution qui reconnaît qu’Israël mène un génocide contre le peuple palestinien. Les Etats et les individus qui fournissent une assistance à Israël en sont complices, a ajouté la FIDH.
Dans une déclaration commune, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, des ONG palestiniennes ont avancé le nombre de 3730 personnes incarcérées depuis le 7 octobre dernier. Le jour même de cette annonce, 30 autres Palestiniens ont été arrêtés en Cisjordanie, alors que des images terrifiantes de dizaines de personnes, en sous-vêtements, les yeux bandés, mises à genoux, pour des prises de photos, puis embarquées dans des camions vers une destination inconnue ont suscité les plus vives inquiétudes des ONG des droits de l’homme.
A retenir cette effroyable boucherie commise samedi soir par l'armée d'occupation israélienne et qui a coûté la vie à 37 personnes d’une même famille à Jabaliya, au nord de la Bande de Ghaza. Il s’agit de la famille de Jamal Eddine Salim Abu Aïta, propriétaire d’une laiterie.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré hier que Tel-Aviv a mené plus de 449 attaques contre des services de santé à Ghaza et en Cisjordanie occupée depuis le début de l'agression le 7 octobre contre l'enclave palestinienne assiégée.
A travers le cas de deux opérations militaires exécutées par l’armée sioniste, en octobre dernier, à Deir El Balah, qui ont fait 43 morts au total, et que l’ONG a minutieusement documentées, Amnesty International accuse ouvertement Israël de «crimes de guerre» à Ghaza. L’organisation basée à Londres évoque également la complicité des Etats-Unis dans ces crimes.
Où aller ? Quoi manger ? Dans quel abri se protéger ? Ce sont les trois interrogations existentielles qui taraudent quotidiennement les esprits des Palestiniens dans la Bande de Ghaza. Sous le déluge de feu de l’occupant israélien qui intensifie ses attaques destructrices depuis la fin de la trêve humanitaire, des centaines de milliers de civils ghazaouis fuient la mort qui a déjà fauché 16 000 personnes, majoritairement des enfants et des femmes.
«Ces bombardements et les pertes insensées de vies humaines doivent cesser maintenant (…)», insiste le responsable de l’OMS dans les Territoires palestiniens occupés, le Dr Richard Peeperkorn.
Depuis le début de l’agression contre Ghaza, l’entité sioniste et ses colons ont mené, parallèlement aux bombardements dans l’enclave palestinienne, pas moins de 400 attaques contre la population palestinienne en Cisjordanie occupée.
«En moyenne, un enfant est tué toutes les 10 minutes à Ghaza. En ce sens, je pense que nous sommes proches du moment le plus sombre de l’humanité», a déclaré hier le représentant de l’OMS en Palestine, le Dr Rik Peeperkorn.
Les forces d’occupation sionistes ont étendu hier leur offensive génocidaire vers le sud de la Bande de Ghaza, y menant des frappes meurtrières contre plusieurs villes, où des centaines de milliers de civils palestiniens sont venus se réfugier depuis le début de l’agression.
L’armée israélienne semble chercher à «éliminer le Hamas», en détruisant le territoire que le mouvement gouverne depuis 2007. Mais surtout pour imposer un fait accompli stratégique et territorial qui va davantage disqualifier l’option à deux Etats.
Une enquête menée par deux médias de la gauche israélienne, le magazine Local Call et le site +972, confirme l’utilisation, par l’armée d’occupation, de l’intelligence artificielle pour «cibler délibérément et massivement» des civils palestiniens à Ghaza. Basée sur plusieurs entretiens obtenus auprès de nombreux officiers du renseignement, de personnes travaillant pour le compte de l’aviation mais aussi sur des témoignages de victimes palestiniennes, les investigations lèvent le voile sur «l’usine d’assassinats de masse» à Ghaza.
L’agression sioniste a fait en près de deux mois de bombardements sauvages 15 899 morts et 42 000 blessés selon le ministère de la Santé palestinien à Ghaza.