Où aller ? Quoi manger ? Dans quel abri se protéger ? Ce sont les trois interrogations existentielles qui taraudent quotidiennement les esprits des Palestiniens dans la Bande de Ghaza. Sous le déluge de feu de l’occupant israélien qui intensifie ses attaques destructrices depuis la fin de la trêve humanitaire, des centaines de milliers de civils ghazaouis fuient la mort qui a déjà fauché 16 000 personnes, majoritairement des enfants et des femmes.
Mais il n’y a plus d’endroit sûr. La situation est alarmante, comme le confirment les agences de l’ONU et les ONG présentes sur le terrain. En effet, l’association internationale ActionAid affirme que 80% des habitants de la Bande de Ghaza «sont désormais des déplacés sans abri». «Avec la reprise des combats et l’arrivée de l’hiver, les populations se retrouvent sans abris adéquats, sans nourriture, sans eau et sans vêtements chauds.
Des convois transportant des fournitures humanitaires entrent toujours à Ghaza depuis l’Egypte, mais c’est un peu comparé aux livraisons d’aides habituelles ou à ce qui était possible durant la trêve», indique l’association dans un communiqué posté sur son site internet.
Selon la même source, l’aide fournie actuellement n’est pas suffisante pour répondre aux besoins humanitaires de plus de 2,2 millions de personnes à Ghaza. «Les personnes déplacées vers le Sud vivent déjà dans des conditions extrêmement difficiles, avec un manque d’eau, de nourriture et de vêtements, alors que les infrastructures vitales sont au bord de l’effondrement.
Rassembler plus de personnes dans un espace réduit ne fera qu’accroître leur misère. Ils risquent de contracter des maladies, ce qui entraînera une catastrophe humanitaire encore plus grave», alerte ActionAid. Dans ce sens, l’organisation caritative a mis en garde contre «la famine dans la Bande de Ghaza qui connaît une catastrophe humanitaire, en raison de l’interruption des chaînes d’approvisionnement alimentaire.»
«Le cessez-le-feu temporaire de sept jours n’a pas réussi à atténuer les graves pénuries alimentaires dans le territoire palestinien assiégé, laissant de nombreux adultes affamés pour nourrir leurs enfants», explique la même source, qualifiant les conditions de vie dans l’enclave de «désastreuses».
PAM : «catastrophe humanitaire imminente»
Le constat de cette ONG est corroboré par le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) qui met en garde contre une «catastrophe humanitaire imminente» dans la Bande de Ghaza. Dans un communiqué rendu public, cet organisme souligne que la reprise de l’agression israélienne contre Ghaza «intensifierait la crise alimentaire catastrophique qui pèse déjà sur les civils».
Selon le même document, «la trêve humanitaire, qui a duré 7 jours et pris fin début décembre, a fourni au Programme alimentaire mondial et à ses partenaires un environnement relativement sûr pour élargir la portée des opérations de secours».
Cette trêve, ajoute le PAM, a permis de doubler le nombre de points de distribution en dehors des abris et de livrer de la nourriture dans certains endroits inaccessibles du nord de la Bande de Ghaza. Mais, relève le communiqué, «la distribution de l’aide est largement impossible», avec la reprise des raids de l’occupant israélien. «Seule une paix durable pourrait mettre fin aux souffrances et empêcher une catastrophe humanitaire imminente», précise le PAM, appelant à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires.
Pour sa part, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) déclare que «Ghaza est l’un des lieux les plus dangereux au monde» et que «la situation empire chaque minute après une autre vague de déplacements». «La situation empire chaque minute après une autre vague de déplacements à Ghaza où il n’y a pas de lieu de sûr. La ville tout entière est devenue l’un des endroits les plus dangereux au monde. Il n’y a nulle part où aller, les abris sont bondés de personnes déplacées, y compris ceux de l’UNRWA», alerte l’office dans un communiqué.