Les forces d’occupation sionistes ont étendu hier leur offensive génocidaire vers le sud de la Bande de Ghaza, y menant des frappes meurtrières contre plusieurs villes, où des centaines de milliers de civils palestiniens sont venus se réfugier depuis le début de l’agression.
Plusieurs frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé le secteur de Khan Younès et de Rafah ainsi qu’à Deir Al Balah, plus au nord, après le déploiement, lundi, de dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers de l’armée sioniste dans le sud du territoire, où l’entité sioniste avait pourtant invité les Ghazaouis du Nord à s’y rendre car déclaré «zone sûre».
Les frappes de la nuit visant deux écoles (Salah Al Dein et Shahid Assad Al Saftawi), dans la Bande de Ghaza, servant de lieux de refuge à des centaines de Palestiniens, ont fait au moins 50 martyrs et des dizaines de blessés, selon l’agence de presse Wafa. Un autre bombardement a fait notamment 24 morts dans une école de Khan Younès abritant des déplacés et des civils piégés dans un secteur très réduit du territoire assiégé.
Hier tôt le matin, les mêmes scènes de chaos se sont répétées à l’hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud de la Bande de Ghaza. Dans ce contexte, les autorités sanitaires palestiniennes à Ghaza ont affirmé qu’après deux mois du début de l’agression militaire sioniste, au moins 15 899 Palestiniens, à 70% des femmes et des enfants, sont tombés en martyrs, outre des milliers de blessés et de disparus sous les décombres.
Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), l’hôpital Nasser, submergé par l’afflux de blessés et qui manque de personnel et de fournitures, abrite plus de mille patients ainsi que 17 000 déplacés.
Des centaines de milliers de civils qui se sont réfugiés dans le sud de Ghaza depuis le début de l’agression, dans des abris de fortune, des écoles ou sous des tentes, sont désormais piégés dans un périmètre de plus en plus réduit, n’ayant nulle part où aller, contraints de fuir sur quelques kilomètres pour tenter d’échapper aux bombes. Selon le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, «au moins 60 000 personnes supplémentaires ont été contraintes de se déplacer vers des abris de l’Unrwa déjà surpeuplés (...) et dont beaucoup ont été déplacées plusieurs fois».
Les organisations internationales et onusiennes se sont alarmées des risques pour les civils à Ghaza, renouvelant leur appel à un cessez-le-feu. «Un scénario encore plus infernal est sur le point de se réaliser, auquel les opérations humanitaires ne pourront peut-être pas répondre», a averti la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour la Palestine occupée, la Canadienne Lynn Hastings.
«La reprise des combats a conduit à un retour aux massacres de civils, car des personnes sont tuées avec leurs familles, dans leurs maisons, alors qu’elles s’y réfugient, dorment ou mangent», a déclaré pour sa part le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’une conférence de presse.
La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a, elle, dénoncé les souffrances «intolérables» de la population palestinienne et réclamé une «solution politique» pour la «protection des civils» face à l’«échec moral» de la communauté internationale. «Nous sommes confrontés à une situation qui ne se résoudra pas par l’envoi de camions supplémentaires» d’aide humanitaire, insiste-t-elle.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, de son côté, indiqué avoir presque entièrement déplacé son matériel médical qui était situé dans deux entrepôts à Khan Younès, suite à un ordre donné par l’entité sioniste. Les Nations unies continuent en outre à appeler les forces d’occupation à éviter toute action risquant d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique à Ghaza, ainsi qu’à épargner de nouvelles souffrances aux civils.
Le secrétaire général de l’ONU, Antònio Guterres, est «profondément préoccupé» par la reprise des opérations terrestres sionistes et les frappes aériennes dans le sud de Ghaza, appelant à un cessez-le-feu humanitaire durable, selon son porte-parole Dujarric.