L’agression sioniste a fait en près de deux mois de bombardements sauvages 15 899 morts et 42 000 blessés selon le ministère de la Santé palestinien à Ghaza.
Au quatrième jour depuis la fin de la trêve, les victimes palestiniennes se comptent par dizaines. L’enclave martyrisée de Ghaza et sa population continuent de subir un véritable déluge de missiles et de bombes. Et ce que l’on peut noter dans cette phase, c’est que l’armée israélienne s’acharne désormais sur le sud de la Bande de Ghaza, multipliant les frappes sur Khan Younes, sur le camp de Deir El Balah ainsi que sur Rafah, alors qu’au début, les forces d’occupation sionistes concentraient leurs frappes sur le nord de l’enclave palestinienne.
Et parallèlement aux raids aériens, des colonnes de chars, de blindés et de bulldozers ont été déployés autour de Khan Younes, rapporte l’AFP. Et comme nous le disions, le cortège de chouhada ne fait que s’allonger. Lors d’un point de presse animé hier, le porte-parole du ministère de la Santé à Ghaza, Ashraf Al Qidreh, a livré le dernier bilan des pertes palestiniennes.
Il a ainsi avancé le chiffre de 15 899 morts et 42 000 blessés depuis le début de l’agression sioniste contre la Bande de Ghaza. M. Al Qidreh a précisé que «70% des victimes sont des femmes et des enfants». «L’occupant a détruit complètement 56 structures de santé à Ghaza et détient 35 membres du personnel médical», a-t-il affirmé dans la foulée.
Au cours des dernières vingt-quatre heures, les raids ont fait plusieurs morts. Selon l’agence d’information palestinienne Wafa, 30 personnes ont été tuées ce lundi et d’autres ont été blessées par des frappes de missiles qui visaient des habitations des quartiers d’Al Zaytoun et d’Al Shujaiya, à l’est de Ghaza. «Notre correspondant a indiqué que des avions de combat israéliens ont largué des missiles sur des dizaines de maisons à Hai Al Zaytoun et Al Shujaiya où résident les familles Abou Halima, Dahdouh, Chetioui, Thalathini, Abou Zour, Abou Akline, et d’autres familles», détaille l’agence palestinienne.
La même source ajoute que la Société du Croissant-Rouge palestinien déplore la mort d’un secouriste de 37 ans, Oussama Tayeh. Il faisait partie d’un groupe de bénévoles qui intervenaient dans la région de Djabaliya, au nord de Ghaza. «Il avait refusé de quitter le Nord pour le Sud et avait continué à prodiguer les soins médicaux d’urgence aux citoyens subissant les affres des bombardements», nous apprend l’agence Wafa.
CICR : Des souffrances «intolérables»
Et tandis que l’armée sioniste soutient avoir attaqué «200 cibles du Hamas» et étendu ses opérations au sol «sur l’ensemble de la Bande de Ghaza», les Brigades Azzedine Al-Qassam ont annoncé, de leur côté dans un communiqué, avoir «ciblé cinq chars» dans la journée d’hier et «cinq véhicules de transport de troupes dans l’axe est de Ghaza».
Par ailleurs, trois soldats israéliens ont été tués dimanche dans des combats au nord et au centre de Ghaza, d’après l’AFP. C’est dans ce contexte mortifère que la présidente du CICR, le Comité international de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, a effectué une visite ce 4 décembre à Ghaza. «Je suis arrivée à Ghaza, où les souffrances de la population sont intolérables» a-t-elle déclaré d’emblée sur le réseau social X, déclaration rapportée par l’AFP.
Et d’ajouter : «Je réitère notre appel urgent pour que les civils soient protégés conformément aux lois de la guerre et que l’aide puisse entrer sans entrave. Les otages doivent être libérés et le CICR autorisé à leur rendre visite en toute sécurité.» «Il est inacceptable que les civils n’aient aucun endroit sûr où aller à Ghaza, et avec un siège militaire en place, il n’y a pas non plus de réponse humanitaire adéquate possible à l’heure actuelle», a dénoncé Mme Spoljaric.
L’ONG Save The Children a alerté à son tour sur la situation tragique que connaissent les enfants palestiniens.
Selon cette ONG citée par l’APS, plus d’un million d’enfants de la Bande de Ghaza «se retrouvent sans aucun endroit sûr où aller et risquent d’être tués» par l’armée d’occupation sioniste. Face à cette nouvelle escalade des atrocités commises par Israël, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté les Etats-Unis à faire pression sur leur protégé pour cesser les massacres perpétrés contre le peuple palestinien en toute impunité.
Dans un entretien téléphonique avec la vice-présidente américaine, Kamala Harris, M. Abbas a insisté sur «la nécessité de mettre fin immédiatement à l’agression contre le peuple palestinien dans la Bande de Ghaza», rapporte l’agence Wafa.
Le président palestinien a une nouvelle fois exprimé son «rejet du déplacement forcé du peuple palestinien». Il a appelé l’administration américaine à «intervenir pour empêcher les attaques, les meurtres, les démolitions de maisons, et les expulsions de Palestiniens menées par les autorités d’occupation et les colons terroristes».
En outre, Mahmoud Abbas a assuré Kamala Harris de sa détermination à œuvrer pour arriver à «une solution à deux Etats fondée sur les résolutions de la légitimité internationale, à commencer par l’adhésion de l’Etat de Palestine à l’ONU en tant que membre à part entière par une décision du Conseil de sécurité, en convoquant une conférence internationale de paix pour fournir des garanties internationales et un calendrier de mise en œuvre».