La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) vient d’adopter une résolution qui reconnaît qu’Israël mène un génocide contre le peuple palestinien. Les Etats et les individus qui fournissent une assistance à Israël en sont complices, a ajouté la FIDH.
Celle-ci, organe élu composé d’experts juridiques et de défenseurs des droits humains issus du monde entier, considère en effet que «chaque heure, des Palestiniens meurent à Ghaza et leurs conditions de vie deviennent jour après jour celles d’une population dont l’élimination est programmée».
Elle réclame, de ce fait, un cessez-le-feu immédiat. «Un cessez-le-feu est impératif pour sauver des vies civiles et mettre fin aux crimes qui ont lieu depuis le début de l’offensive (israélienne, ndlr)», poursuit la FIDH. Dans un communiqué, la Fédération appelle la Cour pénale internationale (CPI) à délivrer «immédiatement» des mandats d’arrêt à l’encontre des responsables israéliens des crimes internationaux commis contre les Palestiniens.
«Les Palestiniens subissent une tragédie constante, permanente, aussi inimaginable qu’intentionnelle. Ce niveau de violence orchestrée par une force d’occupation est un génocide», a déclaré Alice Mogwe, présidente de la FIDH. «Affirmer qu’il est en train de se dérouler, c’est affirmer qu’il peut, et même qu’il doit être arrêté. Aux dirigeants politiques et hauts responsables, nous devons souligner que le soutien et l’assistance à Israël sont une complicité dans ce génocide en cours. Vous avez été prévenus», a-t-elle asséné.
Depuis le début de l’agression sioniste sur l’enclave palestinienne, plus de 18 000 civils ont été tués à Ghaza, dont 70% de femmes et d’enfants. La grande majorité des 2,3 millions d’habitants de la Bande de Ghaza a été déplacée.
Des attaques qui correspondent à la qualification de la convention sur le génocide de 1948, qui le définit ainsi : «Des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux», notamment en «tuant des membres du groupe» et en «soumettant délibérément le groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle».
Aussi, l’armée israélienne a, rappelons-le, depuis le 7 octobre, pris pour cible des journalistes, le personnel médical, des ambulances, des écoles, des lieux de culte, des universités, des abris et des hôpitaux.
Plus de 60% des habitations de Ghaza ont été détruites ; les infrastructures d’eau, d’électricité, de télécommunications et d’énergie ont été gravement endommagées, rendant les conditions de vie quasi impossibles pour les Palestiniens.
Face à l’incapacité des Etats tiers et de la communauté internationale à reconnaître la situation et à prévenir les graves violations du droit, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide en cours, et à demander des comptes à Israël, la FIDH a formulé plusieurs recommandations pour mettre fin à ce génocide.