Karim Moussaoui, réalisateur, «Les visas pour les techniciens étrangers sont quasi impossibles à obtenir»

04/06/2023 mis à jour: 00:13
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Photo : D. R.

A la caméra pour Les jours d'avant, moyen métrage sélectionné entre autres au Festival de Locarno et du long métrage En attendant les hirondelles, sélectionné à Cannes, il vient de réaliser une série TV pour le ramadan 2023, Aïn el Djenna, sur un scénario original d’Oussama Benhassine et prépare son prochain film adapté du roman de Samir Toumi L'effacement, paru en 2016 aux Editions Barzakh, Alger. C’est tout ? Non, Karim Moussaoui est aussi producteur, du jeune Lamine Ammar-Khodja qui va sortir son nouveau film Houbla, déjà auteur de Demande à ton ombre en 2012, film présenté au MoMA à New York.

  • Toujours aussi difficile de faire des films en Algérie ?

Actuellement, nous passons par une phase difficile. Nous avons espéré que le climat de la production cinématographique s'améliore. Mais pour de multiples raisons, c'est l'inverse qui s'est produit. Le fonds qui devait remplacer le FDATIC s'est mis progressivement et lentement en place. Sachant que c'est encore l'unique fonds de soutien, et que les règles d'octroi de ce soutien ne sont pas encore très claires. L'apport exigé de 40% n'est pas évident pour toutes les sociétés de production. De plus, imposer une majorité de 60% pour la partie algérienne dans le cadre de la coproduction n'est pas forcément pertinent si on veut encourager les projets de coproduction. Enfin, les visas pour des techniciens étrangers sont quai impossibles à obtenir.

  • Qu'est-ce qui vous a plu dans le roman L'effacement de Samir Toumi que vous allez adapter au cinéma ?

D'abord en lisant le roman, j'ai été emporté par le suspense qu'il y avait autour de l'intrigue. Je suis resté accroché jusqu'à la fin pour connaître le dénouement. J'aimerais retrouver cet aspect dans le film. C'est aussi un roman qui aborde la question des relations intergénérationnelles et celle de la transmission. Un sujet qui' m'intéresse depuis longtemps que j'avais brièvement abordé dans mon long métrage En attendant les hirondelles. Le roman raconte la trajectoire d'un personnage qui subit l'emprise de son père, sans le savoir. 

  • Quel est votre retour sur le fait d’avoir réalisé une série pour la télévision ? Est-ce un bon exercice pour un cinéaste ? 

J'ai beaucoup aimé réaliser Ain el djenna, c'était une première pour moi de réaliser une série. Mon travail de réalisateur était pratiquement le même. Par contre, j'ai découvert une nouvelle forme de collaboration, puisque je n'étais pas l'auteur du scénario. Cela impliquait une discussion permanente avec Oussama Benhassine, le scénariste. Sinon, nous avons travaillé comme pour un long métrage de cinéma, ou plutôt comme pour plusieurs court-métrages.

Entretien réalisé par Chawki A.

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