«Il m’avait demandé un jour ce que je pensais de Messali Hadj et depuis il répétait dans son langage à qui voulait l’entendre, ce que je lui avais dit : «Voilà ce qui s’est passé, expliquait-il. Messali, c’est lui le premier qui a entrebâillé la porte. Il a montré aux Algériens que derrière cette porte il y avait un beau pays vert.»
Professeur d’histoire de l’Algérie contemporaine, Karim Ouldennebia est enseignant à l’Université Djilali Liabès de Sidi Bel Abbès. Il est aussi directeur du laboratoire de recherche : «Algérie, Histoire et Société ». Ses recherches portent sur l’histoire d’Algérie, la période coloniale et plus largement sur l’histoire du grand Maghreb contemporain. Il revient dans cet entretien sur la réalité sociologique et l’organisation administrative de la paysannerie du temps de la colonisation. Il nous explique, notamment, comment cette paysannerie va constituer la force motrice de la lutte armée pour le recouvrement de l’Indépendance.
Alors que l’Algérie célèbre avec faste et dans le recueillement le 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de 1954, la France se débat avec ses vieux démons. Malgré les décennies qui ont passé, aucun regret ne se fait vraiment jour sur les 132 ans de colonisation injuste et brutale. Si la date du cessez-le-feu du 19 Mars 1962 est marquée ainsi que celle de l’indépendance le 5 Juillet 1962, l’événement majeur du 1er Novembre qui a ébranlé le colonialisme en Algérie reste l’angle mort en France des évocations annuelles ou décennales.