Poursuivant sa tournée dans les pays du Golfe, le Président n’était pas là pour fêter l’anniversaire du «hirak el moubarek», l’authentique, qui l’a propulsé Président et qu’il a fait écrire dans sa Constitution à laquelle 8% des Algériens ont dit oui. Il n’a rien raté, il n’y a pas eu vraiment de fête, par désaffection, fatigue, dégoût, par peur d’être arrêté et de devoir passer un temps précieux en prison, mais aussi par ce sentiment que c’est inutile, le système s’étant régénéré sur le dos du hirak, les mêmes hommes, partis et structures qui ont cautionné la faillite précédente cautionnent les dérives d’aujourd’hui.
Attroupements non armés et incitations à attroupement, manifestations non autorisées par le wali, insultes, diffamations envers des personnes et atteintes aux hautes fonctions de l’Etat et opérations ayant pour but de renverser le régime.
La seule constante de l’univers est le changement. Mais sur terre, trop de changements peut a contrario tuer le changement, à l’image de la nouvelle Algérie où la valse à tempo rapide des ministres et hauts responsables, par ailleurs assez vieux, a de quoi faire tourner la tête à n’importe quel sérieux directeur des ressources humaines.
Une mini-série, Alger confidentiel, avec clichés et incohérences, des islamistes opposants qui ne demandent que de l’amour, un drapeau amazigh accroché au mur d’un appartement de preneurs d’otages, des Algériens qui parlent avec un accent marocain, un agent de la CIA bedonnant, un personnage qui crie dans son téléphone l’heure et le lieu de son rendez-vous top secret à son correspondant qui le savait déjà et la fameuse question du qui tue qui revisitée par la chaîne franco-allemande, dont le président du Conseil de surveillance est toujours l’Algérien BHL, pour finir sur l’apothéose, le hirak de 2019 qui n’est pour le scénariste, Algérien aussi, qu’un coup d’Etat organisé au plus haut
Il aura fallu 10 jours pour que l’enregistrement de la rencontre du Président avec deux journalistes soigneusement sélectionnés ne soit diffusé à la télévision.
Problème, la loi de finances 2022 a été votée par les députés, procédure naturelle pour l’action du gouvernement, mais le Président a décidé de supprimer au bout d’un mois une bonne partie des dispositions, taxes, impôts et subventions ciblées.
Anis aime Kawter. Kawter aime les gâteaux. Anis aimerait bien vivre avec Kawter, Kawter aimerait vivre tout court. Anis aimerait voir Kawter tous les jours, Kawter aimerait bien passer un week-end à Oran, mais pas avec Anis.
Ils le disent en privé, les groupes financiers, vendeurs d’armes ou états-majors, croisés de la liberté, lobbies et spéculateurs multiformes ont besoin en moyenne d’une bonne guerre tous les deux ans pour pouvoir continuer à exister.
De rien à verdoyant, puis de verdoyant à semi-aride puis de semi-aride à ce qui ressemble de plus en plus à un climat aride. L’idée de la sécheresse n’est pas nouvelle, pour preuve, Anzar, le dieu de la pluie amazigh, était invoqué dans les anciens temps pour faire tomber de l’eau du ciel par d’étranges rituels où il fallait lui attribuer une fiancée, teslit.
En Algérie, pays égalitariste depuis au moins les Fatimides et socialiste depuis l’indépendance, le terme affairiste reste péjoratif et on lui préfère industriel, hommes d’affaires ou encore mieux en anglais, businessman.
Pendant que son frère et ses petits copains s’amusaient comme des enfants à piller le Trésor public, Bouteflika régnait. Il y avait de l’huile, du sucre et de la semoule, de l’eau aux robinets H24, peu de gens en prison et la vie était plus ou moins abordable.
Plus de deux ans pour finaliser un cahier des charges sur l’automobile, c’est le temps qu’il faut pour faire le tour de la Terre en voiture à raison de 100 kilomètres par jour. «Il va bientôt voir le jour», vient justement d’expliquer le ministre de l’Industrie pour justifier ce qui était prévu pour 2020, puis pour 2021, puis pour fin 2021, puis enfin pour fin janvier, ce fameux cahier qui bloque depuis si longtemps toute importation de véhicules en dehors des moudjahidine, véhicules ministériels ou présidentiels.
15 000 harraga partis d’Algérie interceptés, en 2021, sur les côtes européennes, ce qui donnerait à plus haute échelle 10 fois plus de personnes qui ont réussi à passer sans se faire attraper. Le chiffre est énorme.
C’est aujourd’hui que se termine la Coupe d’Afrique de football et commence la préparation à la Coupe du monde à laquelle l’Algérie est invitée à se qualifier avec la lourde tâche d’éliminer le Cameroun.
La phrase est passée inaperçue, probablement parce qu’on a déjà entendu ce type de discours, mais il semble important d’y revenir au vu de l’échec économique patent dans lequel est installée l’Algérie depuis des décennies.
Là où la partie sage du monde se dirige vers des démocraties plus ou moins apaisées, plusieurs psychologues et sociologues algériens se sont penchés sur la nature des classes dirigeantes locales, dures et autocratiques, qui refusent le partage ou la décentralisation, névrotiques du contrôle, de l’autorisation et de l’agrément, convaincus d’avoir raison avec comme fondement cet éternel problème des libertés.
En plein hiver, le ministre des Ressources en eau se prépare à la pénurie, c’est ce qu’on vient d’apprendre. Déjà que l’eau est rationnée, alors qu’il a bien plu en automne et que les neiges sont tombées plusieurs fois cet hiver, que va-t-il se passer s’il y a pénurie ? De l’eau un jour par semaine, de l’eau uniquement les jours fériés ou de l’eau sur présentation de sa carte d’ancien moudjahid ou de vote ?
Demain c’est février, un mois court et frais qui promet les printemps, mais est-ce un mois particulier ? C’est en février que fut arrêté Larbi Ben M’hidi pour être assassiné en février, que Volta invente la pile électrique qui deviendra la batterie, que les Suisses se prononcent en 1959 contre le droit de vote des femmes qu’elles n’obtiendront qu’en 1971.
Quand on feuillète cet énorme livre de sanctions qu’est le code pénal, source de tous les enfermements et supérieur à la Constitution, il y a de quoi avoir peur.
D’abord le nom, Future Gate, soit la porte du futur, qui n’est pas une série de science-fiction, mais une entreprise sans avenir de services éducatifs chargée d’envoyer des étudiants à l’étranger.