Attroupements non armés et incitations à attroupement, manifestations non autorisées par le wali, insultes, diffamations envers des personnes et atteintes aux hautes fonctions de l’Etat et opérations ayant pour but de renverser le régime.
Entraves au déroulement d’élections et au fonctionnement des institutions, atteintes au moral de l’ANP, publications de nature à semer la division, atteintes à la dignité du Président en exercice et sa famille, refus d’obtempérer, occupations illégales d’espaces publics, entraves à la circulation, non-respect du code de la route, nuisances sonores et atteintes aux préceptes de l’islam dans le cadre d’une mixité ostentatoire. Tous ces nombreux délits prévus par l’effrayant code pénal auraient pu être invoqués pour arrêter et mettre en prison les 10 ou 15 millions de personnes qui sont sorties dans les rues en ce fameux 22 février 2019.
L’idée a bien sûr été évoquée en haut lieu, mais a buté sur un problème technique, pour arrêter 15 millions de personnes, il faut au moins 20 millions de policiers et/ou gendarmes, pour incarcérer 10 millions de délinquants politiques, il faut des prisons de la taille de la wilaya d’Alger, que même Zoukh n’a pu octroyer aux services sécuritaires et judiciaires.
L’idée a bien sûr été évoquée, interner tous ces empêcheurs de reconduction dans des camps du Sud ou des poulaillers du Nord, ce qui pour certains aurait été une bonne affaire, 15 millions d’Algériens en moins, c’est plus d’huile pour les autres, plus de lait, de semoule, de carburant, d’appartements et de terrains.
Sauf que l’histoire en a décidé autrement par une conjonction de facteurs, et le code pénal a été temporairement mis dans un tiroir, expliquant qu’au fond, il ne pèse pas grand-chose devant la force, que ce soit celle des puissants qui crachent sur la loi ou celle d’une population quand elle est suffisamment nombreuse et décidée.
Le 22 février, le code pénal a été suspendu pour être rapidement réactivé ensuite. Dans une version encore plus dure.