En plein hiver, le ministre des Ressources en eau se prépare à la pénurie, c’est ce qu’on vient d’apprendre. Déjà que l’eau est rationnée, alors qu’il a bien plu en automne et que les neiges sont tombées plusieurs fois cet hiver, que va-t-il se passer s’il y a pénurie ? De l’eau un jour par semaine, de l’eau uniquement les jours fériés ou de l’eau sur présentation de sa carte d’ancien moudjahid ou de vote ?
Surtout, la question sensible de l’eau qui n’a toujours pas été réglée, appelle une autre question : où sont les stations de dessalement d’eau de mer promises l’été dernier en pleine pénurie ? Pourquoi faut-il 8 mois pour commander, acheter et monter de petites stations, qui sont plus pratiques que des grandes, à l’image de l’Espagne qui en compte 700 ? Logiquement, c’est que soit le gouvernement a oublié ses promesses, soit qu’on n’a trouvé personne pour commander des stations, soit qu’il y a quelqu’un qui bloque le processus. Pour ce dernier cas, le Président l’a souligné le 4 décembre dernier : «En 2022, il n’y aura que de l’économie et là on verra qui marche avec nous et qui est contre nous», allusion probable au petit chef de service très sec qui a accès au robinet et ferme l’eau le matin.
Ce qui ne règle pas le problème, pourquoi n’y a-t-il pas d’eau alors qu’il y en avait ? Logiquement, s’il n’y a pas d’eau, c’est qu’il ne pleut pas, ce qui veut dire que s’il y avait de l’eau tous les jours à une époque récente, c’est que sous Bouteflika il pleuvait et sous Tebboune, non. Tout est donc logique à part ceci, des quartiers comme Hydra, Alger sont pourvus en eau H24 au détriment des autres, alors que c’est dans les quartiers riches qu’on a l’argent et l’espace pour placer des bâches d’eau, citernes et moteurs. Pas de logique ? Peut-être étymologique, le nom «Hydra» vient du Bordj Hydra édifié par les Ottomans, de la racine hadri, moderne, et non pas de Hydra, mythique dragon à trois têtes qui se régénèrent quand on les coupe. Ce qui serait pourtant plus logique pour l’Algérie.