La seule constante de l’univers est le changement. Mais sur terre, trop de changements peut a contrario tuer le changement, à l’image de la nouvelle Algérie où la valse à tempo rapide des ministres et hauts responsables, par ailleurs assez vieux, a de quoi faire tourner la tête à n’importe quel sérieux directeur des ressources humaines.
Comme le Président est au Qatar, on peut parler sans trop risquer d’aller en prison, avec cet exemple frappant, Abderrahmane Raouya, ministre des Finances sous Bouteflika, est nommé ministre des Finances en janvier 2020 par le président Tebboune pour être débarqué et remplacé par Aïmene Benabderrahmane pour ensuite nommer ce dernier la même année Premier ministre et ministre des Finances pour finir par redonner à Abderrahmane Raouya le poste de ministre des Finances il y a quelques jours.
Dans cette crise de personnel administratif, il ne s’agit pas que d’anciens ministres limogés puis rappelés, ce qui traduit de sérieuses hésitations, mais aussi dans le pré carré présidentiel, à savoir la Présidence, limogeages et nominations en janvier dernier et une nouvelle fois il y a quelques jours, comme en septembre 2021.
Depuis juin 2021 d’ailleurs et la nomination d’un nouveau gouvernement, il y a eu un remaniement un mois plus tard, puis en août ce fut le tour des walis et walis délégués déjà nommés, rechangés en novembre avec un autre remaniement ministériel partiel au passage pour finir par un mini-remaniement il y a quelques jours pour nommer l’ancien nouveau ministre des Finances de l’ancienne nouvelle Algérie.
Ces multiples opérations pourraient donner l’illusion d’un dynamisme, sauf qu’on a l’impression de tourner en rond, ce qui coûte très cher au contribuable, puisque chaque ministre, conseiller ou haut fonctionnaire se voit en général, selon la durée de son poste, bénéficier d’une super retraite à vie sur le luxueux fonds FSR.
C’est l’énigme de l’année, le Président veut faire des économies, pourquoi a-t-il choisi de taxer la population ?