En Algérie, pays égalitariste depuis au moins les Fatimides et socialiste depuis l’indépendance, le terme affairiste reste péjoratif et on lui préfère industriel, hommes d’affaires ou encore mieux en anglais, businessman.
Gagner trop d’argent, surtout parce que tous les milliardaires de l’histoire récente du pays l’ont été par approche du régime et proximité avec les décideurs. Ce qui explique que dans le classement des fortunes africaines, le premier Algérien à apparaître dans la liste est 7e, bien loin derrière le numéro 1, le Nigérian Aliko Dangote, qui active dans le ciment et le sucre, ce qui finalement n’est pas incompatible, l’Egyptien Nassef Sawiris, construction, télécoms et surtout actionnaire dans Adidas, et le Sud-Africain Nicky Oppenheimer qui tripote des diamants.
Qui ? Issad Rebrab, crédité de 4,8 milliards de dollars, et qui est d’ailleurs passé par la case prison. A quoi servent les riches ? La théorie du ruissellement qui dit que les grosses fortunes permettent à ceux qui sont en dessous de récolter des miettes a été abandonnée par les néolibéraux, mais le président Tebboune a promis que 2022 serait l’année de l’économie, ayant péché sur les libertés, la confiance, l’exil, l’inflation et la pauvreté en général, voulant compenser par la hausse du PIB et créer de la richesse sans riches.
Deux ans et quelques dollars après son accession surprise, l’économie est-elle entre de bonnes mains ? Les résultats ne sont pas encore là et Saïda Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), vient de révéler sur Ennahar TV que le climat de peur est bien installé, aggravé par le comportement de certains responsables, accusant au passage un ministre sans le nommer d’avoir menacé des industriels de leur «fermer leurs usines» et de les «envoyer en prison».
Qui est ce ministre ? Qui sont ces industriels ? Il est quasi certain qu’une enquête va être déclenchée par les autorités. Pour savoir si Mme Neghza paye bien ses impôts.