A l’ombre d’un noble et austère acacia du village perdu de Tin Zouatine, Ramzane Kadirov le Tchétchène s’est lancé dans un grand prêche mêlant religion, anti-impérialisme, traditions, géopolitique et hamburgers, le Ramadhan tirant à sa fin.
C’était l’un des derniers. Le f’tour servi par l’influente Kella a été à la hauteur, dans quelques jours ce sera l’Aïd.
Le président russe et sa petite équipe blindée sont de retour à Tin Zouatine après une petite boucle dans le désert. Pour Gao, à 350 km au Sud, et l’insaisissable Tombouctou, ce sera pour la prochaine fois.
Après Kidal, le groupe est revenu vers Tin Essako et In Tadjetite dans la Tamesna frontalière avec le Niger, puis cap Nord vers Adrar Ouzzeïne et Tin Zaouatine. Un retour au bercail sans difficultés particulières à la frontière.
Kidal, ville-symbole de l’éclatement du Mali et au centre de la fracture entre ce pays et la France.
Respecté autant par les Touareg que par l’Etat malien et les institutions internationales, Alghabass, fils de Intalla Ag Attaher, l’Aménokal des Ifoghas, a réussi à calmer tout le monde à Kidal...
Kidal. C’est dans la capitale de l’Azawad plus ou moins pacifiée et contrôlée par le CMA, Coordination des mouvements de l’Azawad, que le groupe emmené par Poutine et Kadirov a atterri.
Au coeur du plus grand désert du monde et de l’autre côté de la frontière algérienne, le convoi russe s’est étonné de voir des soldats de l’Azawad, mouvement indépendantiste targui, être postés en tant que premiers représentants du Mali à la place de l’armée malienne.
Poutine en mal d’action dans le désert endormi a décidé d’aller au Mali où une partie de l’avenir de cette région instable se joue.
Ambiance Ramadhan, chaleur, moustiques et ennui désertique, avec pour seule distraction les discours du ministre du Commerce à la télévision officielle, qui explique que si les prix des produits alimentaires sont chers
Dans ce hostile désert qui recèle néanmoins quelques oasis de tendresse, il semble aussi facile de s’aimer que de se détester.
Perdu dans le désert, le petit village devenu daïra, suspendu à la ligne de partage entre le Mali et l’Algérie, habituellement isolé de tout, même de la Covid, s’est soudainement retrouvé lié à la planète en faisant face à des problèmes communs.
Avec le Tamadaline, vent de sable en tamacheq, qui se lève en cette période, on ne distingue plus vraiment qui est qui.
15 000 habitants, dont une partie constituée de Subsahariens, entassés dans des maisons en toub, dans cette commune rattachée à la nouvelle wilaya d’In Guezzam qui compte paradoxalement moins d’habitants.
Le vent s’est levé sur la petite bourgade saharienne de Tin Zaouatine, où même les arbres sont de mauvaise humeur. Mais au loin, on devine un petit groupe en train de discuter à l’ombre d’un acacia solitaire.
Il est midi passé, ici c’est le désert, le vrai, rien à voir avec la toundra ou la taïga. Tin Zaouatine, le désert, cousin du néant, le Sahara, aride comme le visage d’un vieil homme desséché. En face, plein Sud, rien ou presque, quelques mouches de nationalité indéterminée virevoltant à la recherche de nutriments.
Pourquoi ? Comment ? Les hasards de l’Histoire, qui non, n’est pas finie, pour le pourquoi, et évidemment par avion pour le comment.
A sec toute l’année ou presque, l’oued Tin Zaoutine délimite cette frontière entre l’Algérie et le Mali héritée des Accords d’Evian. Ironique, Evian étant aussi une marque d’eau minérale, là où à Tin Zaouatine, coincé dans l’un des déserts les plus arides de la planète, il y a très peu d’eau
Le sachiez-tu ? C’est en 1904 que la FIFA a été créée, en 1869 que le penalty a été inventé, en 1872 que le corner a été institué, en 1878 que le sifflet a été utilisé par l’arbitre pour la première fois et en 1882 que la rentrée de touche est effectuée à deux mains.
Avant de donner des noms, comment s’appelaient les êtres humains? On ne sait pas vraiment mais c’est ainsi, suivant les malheurs et le temps on a nommé ensuite les années et les gens, et suivant la course de la lune on a donné des prénoms.