Demain c’est février, un mois court et frais qui promet les printemps, mais est-ce un mois particulier ? C’est en février que fut arrêté Larbi Ben M’hidi pour être assassiné en février, que Volta invente la pile électrique qui deviendra la batterie, que les Suisses se prononcent en 1959 contre le droit de vote des femmes qu’elles n’obtiendront qu’en 1971.
C’est en février que Chadli Bendjedid devient Président, qu’il est mis fin à l’Apartheid en Afrique du Sud, que l’Union du Maghreb arabe est créée, que la question algérienne est présentée devant l’ONU, que New York est fondée et Malcolm X tué.
C’est en février que le parti nazi est fondé en Allemagne, que l’armée américaine inaugure le réseau Arpanet qui deviendra Internet, que le royaume du Maroc est né en 789, avec Idris premier roi et c’est aussi en février que Napoléon III proclama en 1863 «l’Algérie nation arabe». Enfin, c’est en février que sont inventés l’aspirine, l’insuline, le vaccin contre la poliomyélite, le moteur Diesel et le soutien-gorge. Mais trois ans après le hirak de février 2019, l’Algérie est-elle plus libre, plus heureuse, plus performante, plus riche et plus douce ?
Sans être accusé d’atteinte au moral des troupes en temps de paix, il faut bien répondre par la négative, l’Algérie est moins libre, moins heureuse, pas plus performante, pas plus riche et certainement moins douce malgré les rayons de soleil. Pour février 2022, il n’y a pas non plus de quoi être optimiste, les gouvernants étant aussi paranoïaques durant ce mois que des morceaux de gruyère dans un champ de souris, il faut s’attendre à 28 jours de surveillance, de ramassage, d’écoutes téléphoniques, d’emprisonnements, de mains de l’étranger, de manœuvres de troupes, de procès d’opinion, de manipulations et d’intoxications. On le rappelle, tout attroupement ou incitation à attroupement non armé est passible de prison, sauf s’il a pour objet de féliciter le chef de l’Etat d’exister. Mais en mars, on a le droit de se réunir. Si on est tout seul.