Escapade

Escapade dans le Fahs : Bologhine coquette ville entre mer et colline(*)

15/05/2023

Bologhine, une ancienne localité du Fahs algérois, établie entre mer et colline à seulement 3 km d’Alger, est la plus agréable et la plus élégante de toutes les villes côtières des environs d’Alger. La ville tire sa dénomination d’un des plus illustres personnages historiques de la dynastie Ziride, appelé Bologhine Ibnou Ziri Ibn Menad as-Sanhadji, le fondateur d’Alger vers le milieu du Xe siècle de l’ère chrétienne.

Escapade dans le Fahs algérois : El Qadous Berceau de la poterie de canalisation mauresque(*)

07/05/2023

Qadous (*) est le nom d‘un des plus anciens et des plus illustres quartiers mauresques du fahs algérois. Localisé à moins d'une dizaine de km de la capitale, ce dernier jouissait, d’une grande réputation pour ses vestiges romains, ses carrières de pierres ainsi que sa source d’Aïn Ezzebboudja, littéralement la fontaine de l’olivier sauvage qui jaillissait au fond d’un profond ravin. Autrefois, c’est dans ce hameau historique des environs immédiats d’Alger que les maures fabriquaient grâce aux fours traditionnels, des buses de canalisation à base d’argile connues localement sous le nom de Qadous, d’où d’ailleurs le toponyme de cette localité. El Qadous est également le nom d’un petit affluent de l’oued el Kerma qui sillonne les vallons et les vallées du Sahel algérois.

Escapade dans le Fahs algérois : Draria ou la plaine éventée(*)

04/05/2023

La ville de Draria est assise dans l’un des sites les plus luxuriants de la banlieue algéroise, à une altitude variant entre 190 et 205 mètres au-dessus du niveau de la mer. On dénombrait trois célèbres tribus du Fahs algérois qui vivaient en permanence dans le Fahs de Draria et ses environs, à savoir les Draâriah, les Béni R’biaâ et les Seghier. La principale fraction des Draâriah était jadis installée dans l’actuel village auquel elle légua son appellation, le deuxième groupe, celui des Béni R’biaâ, vivait dans l’antique quartier El Qadous, la troisième et la dernière plus connue sous le nom des Ouled Essghir avait, à l’époque, son campement établi près des berges de deux cours d’eau renommés, appelés successivement Oued Erromane et Oued Ettarfa.

Escapade dans le Fahs algérois : Hussein dey ou l’histoire étonnante du dernier dey d’Alger (*)

30/04/2023

Hussein Dey (*), une commune située à 5 km de la capitale, établie au centre de la baie d’Alger. Sa fondation remonte au 23 mai 1835, alors simple quartier de la ville d’El Qûbba. Elle décroche son autonomie administrative au moment même où elle fut distraite de la commune mère le 20 mai 1870, suite aux requêtes de ses administrés qui avaient sollicité l’érection de leur petite bourgade en municipalité distincte. La petite agglomération primitive, qui se développa à cet endroit, était constituée de quelques maisons coloniales, des fabriques et des fermes environnées de jardins potagers.

Escapade dans le Fahs algérois : Baba Hassen ou l’histoire d’un haouch (*)

27/04/2023

Berceau d’une importante localité nichée dans le Fahs algérois, Baba Hassen est un ancien domaine de l’époque ottomane, devenu aujourd’hui une grande banlieue de l’Algérois. A une époque donnée, on pouvait toujours voir dans le territoire du Fahs algérois quelques rares édifices à moitié en ruine, des maisons dégradées et surtout des fermes qui avaient jadis appartenu à de riches maures, des janissaires, de hauts dignitaires, ou encore au beylik. Le souvenir des anciens propriétaires de ces vieux domaines revient aujourd’hui dans les noms de certaines de nos villes de banlieue à l’instar d’Hussein Dey, Dély Ibrahim, Baba Ali, Bou Ismaïl, Bir Mourad Raïs et Baba Hassen. Cette dernière localité tient son nom d’un dey qui a régné à Alger entre 1791 à 1798. Ce fut un souverain qu’on connaissait aussi sous d’autres appellations telles que Sidi Hassen, ou encore Pacha Hassen. Son prédécesseur, Baba Mohamed, mourut le 12 juillet 1791 à l’âge de 81 ans. Il le remplace aussitôt sur le trône. Il était son fils adoptif et occupait la fonction de khaznadji, ce qui équivaudrait de nos jours à un poste de ministre des Finances.

Escapade dans le Fahs algérois : Hydra ou Haïdra de Ness el H’dar

23/04/2023

Hydra dépendait primitivement du territoire de Bir El Khadem lequel était au temps des Turcs, l’un des sept cantons les plus peuplés du fahs algérois. Plus tard, à l’issue de l’organisation administrative du 22 avril 1835, les collines verdoyantes d’Hydra furent rattachées à la commune de Bir Mourad Raïs qui conservait, jusqu’ici, son aspect campagnard. Avant l’occupation française, son espace géographique se résumait à la campagne vallonnée et boisée qui bordait la rive droite de l’oued El Kniss et qui s’étalait au départ de l’aqueduc turc, jusqu’au marabout et cimetière de Sidi Yahia, au sud. Elle n’aura sa toute première mairie qu’en 1984, constituée alors de quelques anciens et nouveaux quartiers tels que le Val d’Hydra, Le Paradou, Saïd Hamdine, La Colonne Voirol, Djenane El Malik et Sidi Yahia en souvenir d’un illustre saint personnage. Son véritable nom est «Haïdra» (*), tel qu’il était autrefois prononcé par les banlieusards. L’expression tire vraisemblablement son origine du qualificatif hadri, qui se traduit en langue française par «citadin». Difficilement prononçable par les Européens, le mot Haïdra avait été au fil du temps altéré en Hydra. Les anciens habitants du fahs ou la proche campagne d’Alger étaient surnommés «Ness zarb el m’dina» ou «Ness El H’dar», littéralement «les citadins».

Escapade dans le Fahs algerois : Hamma ou le bain maure des faubourgs d’Alger (*)

20/04/2023

Contrairement à ce que peuvent penser ou dire les anciens Algérois, l’origine du nom du quartier dit El Hamma, vieux quartier dans la commune de Belouizdad, n’est pas emprunté du terme «fièvre». Le toponyme Hamma n’est, en effet, que le diminutif de hammam, terme qui signifie en langue arabe «chaleur». L’appellation est due à l’existence jadis à cet emplacement même d’un hammam qui se faisait aussi appeler bain turc ou bain maure. Soulignons qu’une ville de la côte turquoise algéroise, toute proche de celle de Raïs H’midou et Miramar (mot occitan qui veut dire vue sur mer) porte également le nom de Hammamet à cause des bains romains qu’on pouvait, par le passé, voir dans son centre-ville. Situé au cœur de la commune de Belouizdad, le quartier Hamma faisait partie à l’époque du découpage administratif ottoman d’outane el fahs, lequel territoire était constitué de sept grands quartiers, à savoir Bouzaréah, Béni Messous, Zouaoua, Aïn Ezzebboudja, Bir El Khadem, El Qûbba et El Hamma. El Hamma abrite de nombreux sites touristiques, à l’image de son vaste jardin botanique, sa grotte de Cervantès et autres monuments historiques et résidences de luxe construites dans le genre mauresque autrefois habitées pas des personnalités très influentes.

Escapade dans le Fahs algérois : Ben Aknoun ou Djenane Ben Sahnoun (*)

16/04/2023

Dans cette escapade, nous déroulons la rétrospective ou l’histoire de cette ancienne propriété rurale avec ses luxuriants jardins. Le territoire de Ben Aknoun dépendait anciennement d’Aïn Ezzebboudja, un canton d’une certaine importance, issu de l’ancien découpage administratif ottoman. Il faut reconnaître que le quartier d’Aïn Ezzebboudja avait acquis, en ce temps-là, une certaine renommée pour sa fontaine de l’olivier sauvage dont il porte le nom d’ailleurs. C’est à partir de là que l’eau fut transportée vers Alger via un aqueduc.  Il y a plus de deux siècles, Ben Aknoun ne ressemblait pas à un village, mais plutôt à un immense jardin, émergeant en plein milieu de la nature. Les habitants de la banlieue le désignaient par Djenane Sidi Ben Sahnoun en allusion au marabout de ce nom, qui fut autrefois, un haut dignitaire occupant la fonction d’Agha. C’est au pied d’un olivier centenaire qu’on surnommait le marabout olivier, toujours debout à proximité de l’actuelle porte d’entrée du lycée El Mokrani, que les autochtones venaient, autrefois, témoigner leur vénération à ce saint personnage. Certains historiens pensent qu’après sa mort, sa dépouille aurait été inhumée en ce lieu.

Escapdade dans le Fahs algérois : Kouba ou Qûbbat El Hadj Pacha (*)

13/04/2023

Le nom de la ville de Kouba lui vient du mot arabe qûbba, allusion à un mausolée coiffé d’une immense coupole dominant autrefois la plaine et le port d’Alger. A une certaine époque, les femmes affluaient de toutes parts dans l’enceinte de ce marabout, elles s’installaient sous l’ombre d’un énorme olivier qui l’ombrageait, s’y livraient à des collations et des papotages. Ce dôme (qûbba) fut bâti en 1543 par Hadj Pacha, dont le nom complet est El Hadj Bachir ben Ateladja le Turc, un dignitaire qui avait sa résidence de plaisance dans le coin. Ce dernier exerçait à cette époque le commandement de la Régence d’Alger, d’où d’ailleurs l’appellation ancienne de fahs qûbbat El Hadj Pacha, qui fut par la suite par une tendance à l’abréviation raccourcie pour devenir fahs El Qûbba, puis finalement El Qûbba ou carrément Kouba.

Escapade dans le Fahs algérois : Chéraga ou les gens de … l’Est

09/04/2023

La création du village de Chéraga remonte à l’année 1842. Pour la formation de centres de population agricoles dans le Sahel algérois, l’administration de l’occupation adopta parallèlement l’arrêté du 18 avril 1841 qui autorisait l’expropriation des terres. C’est dans cette histoire que la tribu des Chéraga perdit à tout jamais ses biens fonciers. Le bourg de Chéraga fut à l’origine peuplé en majeure partie d’agriculteurs, viticulteurs et artisans venus de la ville de Grasse, une région qui chevauche le Var et les Alpes maritimes. Les familles pionnières qui occupèrent le centre en voie de fondation étaient des gens connus pour la culture des plantes aux essences odoriférantes.

Escapade dans le Fahs algérois : Bouzaréah ou la citadelle éventée

06/04/2023

A l’origine, le nom de Bouzaréah est inspiré d’une vieille citadelle qui s’érigeait autrefois sur son territoire et que les autochtones surnommaient Bordj Erriah, (fort soumis aux caprices des vents). Ce toponyme a été modifié graduellement, transcrit de différentes manières à l’époque coloniale, à savoir Boudjaréah, Boudjaria, Boudzaréa et, enfin, Bouzaréah. Par contraction, la dénomination actuelle – celle de l’administration coloniale – a fini par s’imposer à nos jours dans le livret toponymique. Le lieu de la garnison, qui se trouve à quelques mètres seulement de la place du centre-ville, pourrait être, selon toute vraisemblance, l’assise de l’ouvrage défensif, dont la cité tient le nom.

Escapade dans le fahs algérois / El Biar ou les puits des jardins mauresques

02/04/2023

Tout comme Bir Mourad Raïs et Hydra, El Biar faisait partie au temps de la Régence d’Alger du territoire de Birkhadem. La dénomination El Biar que les autochtones prononçaient «Lebyer», signifie les puits. Elle désigne le lieu agréable où jadis les bourgeois aimaient se retirer loin du centre de la médina d’Alger. Notons, cependant, que cette appellation aurait été sans doute acquise en raison du nombre très élevé de puits qui existaient autrefois sur son territoire. Cet avantage naturel était souvent considéré, à la fois, comme un critère de choix et de distinction des fermes qui s’y trouvaient alors. Celles-ci étaient à juste titre surnommées, au vu de la quantité de puits qu’elles pouvaient abriter, à l’instar du domaine des quatre puits, dit «Djenane Raba’e Byer». La plus renommée de toutes ces propriétés était connue chez les Algérois sous le nom de domaine des Sept puits ou des Sept fontaines, Djenane Saba’e Byer en arabe. Elle s’implantait dans le voisinage du grand carrefour de Châteauneuf, à l’entrée d’El Biar par Dély Ibrahim et Chéraga.

Escapade dans le fahs algérois : Dély Ibrahim ou le haouch du dey Ibrahim le fou

30/03/2023

En cette journée du 14 août 1710, le corps sans vie de Dély Ibrahim fut découvert parmi 117cadavres qui jonchaient le sol du palais. La dépouille de Dély Ibrahim fut traînée dans la rue puis suspendue, un temps, à un crochet fixé près de la porte de Bab Azzoun (étymologiquement bab Lahzoun, ou «porte des lamentations»). Cinq mois seulement après son accession au trône, il rejoignit ses prédécesseurs au cimetière de l’ancien fort des Vingt-quatre heures à Bab El Oued. Son tombeau fut couronné d’une espèce de qûbba, comme l’exigeait la tradition pour tous les souverains turcs. Il eut pour successeur le dey Ali Chaouch, (1710-1718). Tout comme Dély Ibrahim, les deys Baba Hassen, et Baba Ali alias Bousbaâ (1755-1766), vont léguer leurs noms à de grands haouchs des environs d’Alger, devenus aujourd’hui trois grandes villes.

Escapade du Fahs algérois : Bir El Khadem ou l’ancien puits de la négresse

25/03/2023

Le Sahel algérois abrite de nombreuses villes dont l’origine de l’appellation remonte à des époques bien lointaines. Nous proposons à notre lectorat le survol d’une série de monographies – une sorte de traité historico-spatial – de villages ou bourgs juchés sur les hauteurs d’Alger ou éparpillés dans des vallées le long du littoral algérois. A travers ces échappées, au cœur de ces contrées, nous évoquerons, tour à tour, l’origine de leur dénomination, leurs premiers habitants, les qûbbas de saints marabouts, leurs puits légendaires, leurs fontaines jaillissant à flanc de collines, les quartiers qui s’y sont développés au fil du temps, ainsi que leurs jardins luxuriants formant l’enceinte de nombreuses résidences de luxe de l’époque ottomane. L’identité de grands personnages ayant marqué l’histoire du pays à différentes époques sera également décrite au fil des anecdotes ou des événements qui, parfois, se sont révélés tragiques. Le travail de fourmi, réalisé par l’auteur Ahmed Karim Labeche, durant de longues années, nous renseigne sur une besogne menée de longue haleine. Il ne ménagea aucun effort pour se déplacer d’un endroit à un autre en quête d’un quelconque indice ou légende entourant les localités qui s’implantent dans le Sahel algérois. Ayant eu souvent peine à accéder aux sources documentaires pour y glaner quelque information, il dût recourir à des enquêtes en approchant de vieilles gens, avant d’y puiser – de manière précautionneuse – des indications enfouies dans leur mémoire. Nous entamons notre escapade par une halte au cœur de l’ancien fahs algérois pour vous raconter la passionnante histoire de l’illustre maraboute berbère à laquelle les autochtones attribuaient jadis, trois qualificatifs différents : Setti Teklit, Lalla El Khadem et Dame négresse, dont le souvenir se perpétue encore aujourd’hui dans la dénomination de la ville de Bir El Khadem.


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