Le Conseil de sécurité de l’ONU a été fortement acculé par ses membres qui l’ont appelé «à agir immédiatement, dans les jours qui viennent et non pas les semaines», afin «d’empêcher la famine» à Ghaza. En effet, lors d’une réunion d’urgence convoquée par l’Algérie, la Slovénie, le Guyana et la Suisse, l’écrasante majorité des membres du Conseil a violemment critiqué Israël, en tant que force occupante, et dénoncé le «recours à la famine comme moyen de guerre», l’interdiction, par une loi israélienne, de l’Unrwa et appelé «à l’urgence d’un cessez-le feu immédiat, sans condition et permanent».
Le guerre menée contre la bande de Ghaza depuis plus d’un an semble avoir franchi un nouveau seuil d’intensité tragique et de souffrance humaine. Depuis plusieurs semaines, l’armée d’occupation israélienne intensifie ses opérations militaires dans cette région densément peuplée, multipliant les évacuations forcées, les frappes aériennes et les blocus. Au cœur de cette guerre, une population piégée entre les lignes de front, l'absence d'infrastructures essentielles et un accès humanitaire limité.
La guerre meurtrière contre Ghaza, qui dure depuis le 7 octobre, a fait 31 726 martyrs palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et 73 792 blessés.
Malgré les opérations humanitaires qui se multiplient pour tenter d’approvisionner la bande de Ghaza, les quantités de vivres qui réussissent à entrer dans l’enclave assiégée demeurent extrêmement insuffisantes. «Il est impensable qu’en 2024, dans un monde qui produit plus que suffisamment de nourriture, des enfants palestiniens meurent de faim», déplore l’ONG Defence For Children.
Voici donc planté le décor de ce triste Ramadhan 2024 qui même pour nous, citoyens d’Algérie, n’aura pas la même saveur, affectés que nous sommes par ce qu’endurent nos frères palestiniens. Alors que dire de ce que ressentent ceux qui subissent depuis plus de cinq mois maintenant, depuis exactement 156 jours, un véritable déluge de feu et des violences en tout genre, entre la famine, le froid, la peur, les affres de l’arrachement…
La vidéo de quelques minutes que des chaînes de télévision ne cessent de diffuser ces derniers jours, pour être reprise en continu sur YouTube et sur les réseaux sociaux, est inédite dans l’histoire de la Palestine depuis la Nakba de 1948. Elle rappelle étrangement des scènes de famine en Afrique à une époque où les civils innocents payaient le lourd tribut des conflits armés.
Au cours des dernières 72 heures, l’armée d'occupation israélienne a, à quatre reprises, délibérément ciblé des déplacés palestiniens qui attendaient l’arrivée de l’aide humanitaire.
Plus d’un demi-million de Ghazaouis «sont à un pas de la famine», ont averti les organisations humanitaires onusiennes, lors d’une session ordinaire du Conseil de sécurité de l’Onu, consacrée à cette redoutable arme de guerre, qu’est la famine, utilisée par Israël à Ghaza.
Le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, a averti, hier, que la Bande de Ghaza n’avait jamais connu un tel niveau de faim, estimant que l’intention d’Israël était de «punir tous les Palestiniens simplement parce qu’ils sont Palestiniens».
Devant la situation humanitaire dramatique qui sévit dans la Bande de Ghaza, trois agences onusiennes, l’OMS, l’Unicef et le Programme alimentaire mondial (PAM), ont exigé d’Israël d’ouvrir de nouveaux passages pour porter secours à une population menacée par la famine et les épidémies.
Près de 24 000 Palestiniens ont été tués dans la Bande de Ghaza, en cent jours d’une campagne militaire d’une incommensurable sauvagerie. 35% des infrastructures urbaines de l’enclave dévastée ont été rasés de la carte.
En plus des bombardements continus qu’elle subit depuis 80 jours, Ghaza est menacée de famine. Le dernier rapport du Programme alimentaire mondial publié jeudi 21 décembre souligne que 93% de la population ghazaouie est «en situation d’insécurité alimentaire aiguë».
Une enquête de l’Observatoire EuroMed, ONG basée à Genève (Suisse), vient de révéler que 71% des Ghazaouis souffrent d’une famine extrême, 98% ne mangent pas à leur faim et 64% se nourrissent d’herbes, de dattes, de nourriture non cuite et de produits périmés.
Le gouvernement israélien utilise la famine imposée à des civils comme méthode de guerre dans la Bande de Ghaza occupée, dénonce l’ONG Human Rights Watch.
Où aller ? Quoi manger ? Dans quel abri se protéger ? Ce sont les trois interrogations existentielles qui taraudent quotidiennement les esprits des Palestiniens dans la Bande de Ghaza. Sous le déluge de feu de l’occupant israélien qui intensifie ses attaques destructrices depuis la fin de la trêve humanitaire, des centaines de milliers de civils ghazaouis fuient la mort qui a déjà fauché 16 000 personnes, majoritairement des enfants et des femmes.
Les maigres réserves alimentaires dans la Bande de Ghaza sont épuisées, malgré le régime de guerre que s’impose la population depuis au moins le début ce déluge de feu indiscriminé que lui inflige l’armée israélienne.