Territoires palestiniens occupés : Une famine attendue d’ici mai à Ghaza

19/03/2024 mis à jour: 02:56
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Le nombre de personnes considérées comme risquant une famine catastrophique à Ghaza est presque le double du chiffre rapporté en décembre - Photo : D. R.

La guerre meurtrière contre Ghaza, qui dure depuis le 7 octobre, a fait 31 726 martyrs palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et 73 792 blessés.

Un nouveau rapport soutenu par l’ONU a révélé hier que la famine est attendue d’ici mai dans le nord de la bande de Ghaza, soumise à une guerre génocidaire depuis 164 jours, et qui a détruit le territoire palestinien, fait des milliers de martyrs et interrompu les approvisionnements.

Dans l’ensemble de l’enclave assiégée, le nombre de personnes confrontées à une «faim catastrophique» s’est élevé à 1,1 million, soit environ la moitié de la population, selon le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). «La famine est désormais projetée et imminente dans le nord de Ghaza et dans les gouvernorats de l’enclave, et devrait se manifester au cours de la période de projection allant de la mi-mars 2024 à mai 2024», a-t-il indiqué.

L’évaluation réalisée par l’initiative soutenue par l’ONU – une échelle utilisée par les agences des Nations unies, les organismes régionaux et les groupes humanitaires – intervient dans un contexte de pression mondiale sur l’entité sioniste pour qu’il autorise davantage d’aide humanitaire dans l’enclave de 2,3 millions de personnes. 

Le nombre de personnes considérées comme risquant une famine catastrophique à Ghaza est presque le double du chiffre rapporté en décembre, lorsque le dernier IPC sur Ghaza a été publié et que la faim était déjà record.

«De mi-mars à mi-juillet, dans le scénario le plus probable et dans l’hypothèse d’une escalade du conflit incluant une offensive terrestre à Rafah (ville), la moitié de la population de la bande de Ghaza (1,11 million de personnes) serait attendue pour faire face à des conditions catastrophiques», a déclaré l’IPC.

L’analyse de l’IPC indique que «les actions nécessaires pour prévenir la famine nécessitent une décision politique immédiate en faveur d’un cessez-le-feu ainsi qu’une augmentation significative et immédiate de l’accès humanitaire et commercial à l’ensemble de la population de Ghaza».

Dans le rapport, il est indiqué aussi que «tous les efforts doivent être déployés pour garantir l’approvisionnement en nourriture, en eau, en médicaments et la protection des civils, ainsi que pour restaurer et fournir des services de santé, d’eau, d’assainissement et d’énergie».

Un enfant de moins de deux ans sur trois souffre désormais de malnutrition aiguë dans le nord de la bande de Ghaza, a déploré aussi l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa), ajoutant que la famine se profile à l’horizon, dans l’enclave, théâtre d’une guerre génocidaire sioniste depuis près de six mois.

Dans un communiqué relayé par l’agence palestinienne de presse Wafa, l’Unrwa a indiqué samedi que la malnutrition infantile se propageait rapidement à des niveaux sans précédent à Ghaza.

Les hôpitaux de l’enclave palestinienne ont signalé que certains enfants meurent de malnutrition et de déshydratation.

Le nombre de décès liés à la malnutrition et la déshydratation à Ghaza serait «beaucoup plus élevé» que le nombre officiellement recensé, avait déploré l’ONG Defence for Children International (DCI).

Au 11 mars, le nombre de décès dus à la famine et à la malnutrition dans la bande de Ghaza est passé à 27, selon le ministère palestinien de la Santé.

Le patron de l’Unrwa empêché d’entrer à Rafah

Le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé hier qu’Israël lui avait interdit d’entrer dans la bande Ghaza où les Nations unies ont mis en garde contre une famine imminente après plus de cinq mois de guerre.

Philippe Lazzarini a déclaré à des journalistes au Caire, aux côtés du chef de la diplomatie égyptienne, avoir «prévu d’aller à Rafah» via le poste-frontière entre l’Egypte et la bande de Ghaza hier, mais avoir été «informé que (son) entrée n’était pas autorisée».

Sur X, il a précisé que «les autorités israéliennes» lui avaient «refusé» l’entrée à Ghaza. L’Unrwa est au centre d’une controverse depuis qu’Israël a accusé fin janvier 12 de ses employés d’implication dans l’attaque perpétrée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

Hier matin, le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Hyman, a réitéré ses accusations contre l’agence, affirmant que certains de ses employés avaient «activement participé au massacre du 7 octobre». Une quinzaine de pays, notamment les Etats-Unis, avaient suspendu fin janvier l’équivalent de plus de la moitié des fonds reçus en 2023 par l’Unrwa.

Depuis, plusieurs pays ont repris leurs versements, à l’image de l’Australie vendredi. Le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, a lui réitéré hier devant M. Lazzarini le «soutien total» de l’Egypte à l’Unrwa, dénonçant des «décisions unilatérales basées sur des accusations sans fondement». R. I.

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